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«La période historique que nous traversons (sur fond de crise en Europe et du Printemps arabe) justifie plus que jamais le rapprochement entre la France et le Maroc et plus largement la reformulation de cette grande ambition euro-méditerranéenne», a-t-il affirmé, lors du colloque «France-Maroc: opportunités d'investissement et d'emploi».
Lors de cette rencontre de l'Association des ingénieurs marocains résidant en Europe (AIEM-Europe), le député socialiste de la 9ème circonscription des Français de l'étranger qui couvre notamment le Maghreb dont le Maroc, s'est dit convaincu que la France ne pourra sortir de la crise en se focalisant uniquement sur sa politique européenne.
«Elle doit avoir une stratégie particulière, renforcée et centrale, avec le Maghreb, en particulier avec le Maroc» qui, avec sa situation stratégique en tant que pont entre les deux rives, peut servir de «locomotive dans cette reformulation de l'ambition euro-méditerranéenne», a souligné M. Amirshahi qui souhaite que la construction de l'espace économique du Maghreb puisse enfin se concrétiser.
Le député français insiste sur l'impératif d'assumer, sur le plan politique, «cette alliance stratégique» en saisissant les opportunités «extraordinaires» qu'elle offre dans différents domaines: la formation, l'économie et les stratégies industrielles communes qui «profitent à l'ensemble de la région euro-méditerranéenne».
«On a bien été capable de créer en Europe Ariane (pour l'industrie spatiale) et Airbus (pour l'aéronautique). Qu'est ce qui empêche les Marocains et les autres partenaires du pourtour méditerranéen de construire par exemple un grand consortium industriel des énergies renouvelables, une industrie d'avenir, durable et riche en emplois? Rien!», a lancé M. Amirshahi qui insiste pour ce faire sur la nécessité d'avoir une réelle volonté aussi bien auprès des politiques que des acteurs économiques.
De même, la réécriture de cet avenir commun ne peut se faire, à son sens, en s'appuyant uniquement sur l'action gouvernementale, bien que nécessaire.
Certes, la récente réunion de haut niveau France-Maroc a permis la conclusion d'accords «intéressants» dans différents domaines y compris ceux de la formation et de la mobilité des personnes, «mais cela ne suffit pas», a-t-il noté, soulignant l'importance de confronter cet effort par un renforcement des relations entre les sociétés civiles, écoles, universités, entreprises et collectivités locales.
A cet égard, l'élu socialiste plaide pour une redéfinition de la politique de la mobilité des personnes dans le cadre d'«un projet francophone intelligent», à travers la promotion des programmes de co-formation, à l'image des projets de co-localisation d'entreprises, la constitution d'un «programme ERASMUS francophone» pour les étudiants ou encore l'instauration d'un passeport économique et culturel de la francophonie au profit des chefs d'entreprises, des étudiants, des scientifiques, des chercheurs et des artistes.
D'éminents professionnels, chercheurs et experts ont pris part à cette rencontre qui visait à examiner les enjeux d'un partenariat gagnant-gagnant entre le Maroc et la France, en particulier sur le plan d'investissement et de création d'emplois, aussi bien dans le cadre de leurs relations économiques bilatérales que dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UpM) et de l'Union européenne.
Les intervenants, dont le directeur du bureau parisien de l'Agence marocaine de développement des investissements (AMDI), Mohamed Amrabet, étaient unanimes à mettre en avant les opportunités ouvertes par le statut avancé du Maroc auprès de l'Union européenne, les relations fortes préétablies et le partenariat «win-win» préexistant entre le Maroc et la France, considérés comme des facteurs «très favorables pour stimuler la co-localisation et l'initiative privée dans cet espace».
La recherche, l'innovation et la technologie par lesquelles passe tout développement économique et social ont également été évoquées lors du colloque qui a aussi connu la participation de Abderrahim Doumar, directeur exécutif du Centre régional africain de technologie (CRAT).
L'Afrique pourrait connaître dans ce domaine un essor accéléré si elle bénéficie de la participation effective et appuyée du Maroc et de la France, selon les intervenants.