Tous ses grands projets sont possédés en parts majoritaires et exploités par des opérateurs privés
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Une convention sur le transfert à l’Agence marocaine pour l’énergie durable société (Masen) de toutes les activités de l’Office en liaison avec la production d’énergies renouvelables a été signée récemment entre les deux parties. Amin Bennouna, professeur à l’Université Cadi Ayyad et directeur du projet “Monographie de l’énergie au Maroc” livre à la MAP sa lecture des objectifs à atteindre de ce transfert ainsi que les moyens à investir à même de faire réussir la stratégie énergétique 2030.
Quels sont les objectifs à atteindre par ce transfert ?
En tant que groupe chargé de piloter les énergies renouvelables au Maroc, Masen ne possède aucune grande centrale de production d'électricité puisque tous ses grands projets réalisés sont possédés en parts majoritaires et exploités par des opérateurs privés dans le cadre de PPA (Power Purchase Agreement) de long terme. Ainsi, le transfert des actifs de production d'électricité d'origine renouvelable à fin 2019 qui concerne 1.995 MW de capacités de production électrique, soit 37% de ses capacités propres et 18,4% de celles du pays, sera accompagné d'une part du personnel de production de la branche électrique de l'ONEE (estimée entre 20 à 30%, soit 350 à 500 agents de l'ONEE - Branche électricité). En 2019, les capacités objet dudit transfert ont produit 2.237GWh (24,5% de la production ONEE-BE et 5,5% de celle du pays). La production d'énergies renouvelables est une activité très capitalistique et ce transfert va donc asseoir MASEN sur un patrimoine industriel conséquent, tout en allégeant l'ONEE-BE dont la culture, plutôt "old school", n'a jamais été enthousiasmée par la variabilité de la production d'électricité renouvelable. Pourtant, l'ONEE-BE continuera à faire face à cette variabilité en assurant, dans son centre de dispatching, la mise en œuvre de capacités de production assurant l'équilibre instantané entre offre et demande d'électricité, mais on ne pourra plus l'accuser de ne pas inciter le développement de l'électricité d'origine renouvelable puisque ce sera à MASEN seule de le faire et en sera donc seule comptable.
Comment peut-il contribuer à la promotion du secteur des énergies renouvelables au Maroc ?
Les missions assurées par l'ONEE-BE durant ces deux dernières décades ne lui ont pas permis de contribuer efficacement à atteindre les objectifs fixés par S.M le Roi. Ce transfert va donc permettre une sorte de spécialisation de la prise en charge de l'équipement de production électrique du pays et notamment de sa composante renouvelable en complétant les attributions de Masen en tant que seul opérateur public, ayant compétence pour le déploiement d'équipements de production d'électricité renouvelable.
Sur Hautes instructions de S.M le Roi Mohammed VI, le Maroc a révisé à la hausse ses ambitions projetées en matière d'énergies renouvelables et a décidé de porter la part de ces énergies dans le bouquet électrique national de 42% en 2020 à 52% en 2030. Quels moyens et investissements doivent-ils être déployés pour la mise en place de cette vision ?
En effet, je tiens à préciser que c'est le dynamisme qui aura permis aux capacités de production d'électricité éolienne de friser l'objectif de 2.000MW et c'est le patrimoine existant avant même 2009 qui aura permis aux capacités de production d'électricité hydraulique de s'approcher des 2.000MW. Il faut aussi noter qu'à peine la moitié des 2.000 MW ciblés des capacités de production d'électricité solaire sera opérationnelle. Conserver les prérogatives institutionnelles et les modes de fonctionnement actuels n'était donc pas de nature à faire les "rattrapages" nécessaires pour réaliser les objectifs de 2030, d'où la réponse à la première question. Ensuite, mes prévisions récentes du scénario le plus "réaliste" pour 2030, auxquelles je me cale pour décliner en puissance l'objectif de 52%, sont en baisse par rapport aux anciennes puisqu'elles ne donnent que 46.500 GWh d'électricité nette injectée correspondant à une puissance maximale appelée de 7.550 MW. Pour répondre à une telle demande en respectant l'objectif des 52%, une des solutions serait d'avoir mis en service 3.156 MW d'éolien (soit 1.372 MW de plus qu'en 2020), 3.187MW d'hydraulique (soit 1.417 de plus) dont 1.414 MW de STEP (soit 950 de plus) ou encore 4.017 MW de solaire (soit 3.190 MW de plus). Le dernier objectif ne pourra pas être atteint sans la production d'électricité solaire dispersée par les consommateurs auto-producteurs. Je tiens aussi à ajouter que les STEP, grâce au stockage qu'elles permettent, faciliteront la gestion de la variabilité de la production d'électricité renouvelable mais cela ne sera pas possible en prenant du retard sur les mises en service (celle de la STEP de Abdelmoumen aura finalement été retardée de 6 ans par rapport au premier calendrier de la Stratégie nationale).
Quels sont les objectifs à atteindre par ce transfert ?
En tant que groupe chargé de piloter les énergies renouvelables au Maroc, Masen ne possède aucune grande centrale de production d'électricité puisque tous ses grands projets réalisés sont possédés en parts majoritaires et exploités par des opérateurs privés dans le cadre de PPA (Power Purchase Agreement) de long terme. Ainsi, le transfert des actifs de production d'électricité d'origine renouvelable à fin 2019 qui concerne 1.995 MW de capacités de production électrique, soit 37% de ses capacités propres et 18,4% de celles du pays, sera accompagné d'une part du personnel de production de la branche électrique de l'ONEE (estimée entre 20 à 30%, soit 350 à 500 agents de l'ONEE - Branche électricité). En 2019, les capacités objet dudit transfert ont produit 2.237GWh (24,5% de la production ONEE-BE et 5,5% de celle du pays). La production d'énergies renouvelables est une activité très capitalistique et ce transfert va donc asseoir MASEN sur un patrimoine industriel conséquent, tout en allégeant l'ONEE-BE dont la culture, plutôt "old school", n'a jamais été enthousiasmée par la variabilité de la production d'électricité renouvelable. Pourtant, l'ONEE-BE continuera à faire face à cette variabilité en assurant, dans son centre de dispatching, la mise en œuvre de capacités de production assurant l'équilibre instantané entre offre et demande d'électricité, mais on ne pourra plus l'accuser de ne pas inciter le développement de l'électricité d'origine renouvelable puisque ce sera à MASEN seule de le faire et en sera donc seule comptable.
Comment peut-il contribuer à la promotion du secteur des énergies renouvelables au Maroc ?
Les missions assurées par l'ONEE-BE durant ces deux dernières décades ne lui ont pas permis de contribuer efficacement à atteindre les objectifs fixés par S.M le Roi. Ce transfert va donc permettre une sorte de spécialisation de la prise en charge de l'équipement de production électrique du pays et notamment de sa composante renouvelable en complétant les attributions de Masen en tant que seul opérateur public, ayant compétence pour le déploiement d'équipements de production d'électricité renouvelable.
Sur Hautes instructions de S.M le Roi Mohammed VI, le Maroc a révisé à la hausse ses ambitions projetées en matière d'énergies renouvelables et a décidé de porter la part de ces énergies dans le bouquet électrique national de 42% en 2020 à 52% en 2030. Quels moyens et investissements doivent-ils être déployés pour la mise en place de cette vision ?
En effet, je tiens à préciser que c'est le dynamisme qui aura permis aux capacités de production d'électricité éolienne de friser l'objectif de 2.000MW et c'est le patrimoine existant avant même 2009 qui aura permis aux capacités de production d'électricité hydraulique de s'approcher des 2.000MW. Il faut aussi noter qu'à peine la moitié des 2.000 MW ciblés des capacités de production d'électricité solaire sera opérationnelle. Conserver les prérogatives institutionnelles et les modes de fonctionnement actuels n'était donc pas de nature à faire les "rattrapages" nécessaires pour réaliser les objectifs de 2030, d'où la réponse à la première question. Ensuite, mes prévisions récentes du scénario le plus "réaliste" pour 2030, auxquelles je me cale pour décliner en puissance l'objectif de 52%, sont en baisse par rapport aux anciennes puisqu'elles ne donnent que 46.500 GWh d'électricité nette injectée correspondant à une puissance maximale appelée de 7.550 MW. Pour répondre à une telle demande en respectant l'objectif des 52%, une des solutions serait d'avoir mis en service 3.156 MW d'éolien (soit 1.372 MW de plus qu'en 2020), 3.187MW d'hydraulique (soit 1.417 de plus) dont 1.414 MW de STEP (soit 950 de plus) ou encore 4.017 MW de solaire (soit 3.190 MW de plus). Le dernier objectif ne pourra pas être atteint sans la production d'électricité solaire dispersée par les consommateurs auto-producteurs. Je tiens aussi à ajouter que les STEP, grâce au stockage qu'elles permettent, faciliteront la gestion de la variabilité de la production d'électricité renouvelable mais cela ne sera pas possible en prenant du retard sur les mises en service (celle de la STEP de Abdelmoumen aura finalement été retardée de 6 ans par rapport au premier calendrier de la Stratégie nationale).