Impitoyable envers ses opposants, paria en Occident et vassal de Poutine, Alexandre Loukachenko a justifié en plus de trois décennies à la tête du Bélarus son surnom de "dernier dictateur d'Europe".
"Je suis un dictateur, j'ai du mal à comprendre la démocratie", assurait Loukachenko devant un parterre de députés hilares en janvier 2022.
Derrière sa bonhommie de façade illustrée par son épaisse moustache en brosse et un langage au ton paternaliste se voulant populaire, M. Loukachenko ne tolère aucune opposition.
Quand en 2020 un mouvement de contestation inédit pour protester contre sa réélection secoue le pays de neuf millions d'habitants, Alexandre Loukachenko et ses services de sécurités usent des arrestations et de la torture pour étouffer les opposants ou journalistes critiques.
Kalachnikov en main, il qualifie de "rats" les dizaines de milliers de manifestants qui entourent sa résidence.
Pendant des décennies, au gré de ses réélections lors de scrutins considérés par l'Occident comme non-démocratiques, il a louvoyé entre l'UE et Moscou, obtenant des concessions de l'un puis de l'autre et usant de leurs rivalités géopolitiques.
S'il se présente comme le seul rempart à même de préserver le Bélarus, "îlot de calme", dans le chaos mondial provoqué selon lui par l'Occident, Loukachenko a fini par accepter de facto une forme de vassalisation envers Moscou pour sa survie politique.
Lorsque la Russie envahit l'Ukraine en février 2022, M. Loukachenko n'a d'autre choix que de mettre son pays à la disposition des avions, des chars et des canons de Moscou, qui s'en servent comme base arrière pour attaquer Kiev.
En 2022, dans une interview à l'AFP, M. Loukachenko se faisait le porte-voix de Moscou en accusant l'Otan d'être à l'origine du conflit en Ukraine et martelait: "Le plus important, c'est la sécurité de la Russie".
Et le Bélarus héberge depuis 2023 des armes nucléaires tactiques russes, une décision que l'opposition considère comme un coup majeur porté à la souveraineté du pays.
L'ascension de ce fils d'une paysanne et d'un père inconnu, né le 30 août 1954 à Kopys (est), commence en 1990 lorsqu'il est élu député, au crépuscule de l'URSS.
Cet ancien directeur de ferme collective remporte en 1994 la première présidentielle du Belarus indépendant et prend des mesures pour stabiliser l'économie, toujours très planifiée, et monopolise peu à peu tous les pouvoirs.
"Tant dans les petites villes que dans les villes régionales et la capitale, il règne une véritable terreur", relève dans une interview en 2020 le militant politique et prix Nobel emprisonné Ales Bialiatski.
Une frange toujours importante de la population apprécie le côté direct et abrupt d'Alexandre Loukachenko et lui reconnaît que le Bélarus a largement échappé au chaos qui a déstabilisé dans les années 1990 le reste de l'empire soviétique, Russie en tête.
Surnommé "Batka" -- "Papa" en bélarusse -- par ses partisans, Alexandre Loukachenko cultive une image d'homme du peuple, récoltant les pastèques au champ, de patriote affirmé en revêtant l'uniforme aux défilés militaires et de sportif confirmé sur les patinoires de hockey.
Sa réélection semble cousue de fil blanc mais la question d'une éventuelle succession reste ouverte, avec la perspective d'une lutte des clans entre son fils cadet Nikolaï et certains militaires.
Coutumier des déclarations à l'emporte-pièce, il assure après son investiture à l'automne 2020 qu'il s'en irait de lui-même "lorsque cela sera nécessaire", puis promet que "le temps viendra" où les Bélarusses éliront "un autre Loukachenko, ou quelqu'un d'autre".
Mais son appétit pour le pouvoir l'a poussé à s'accrocher jusqu'au bout. En mai 2023, les rumeurs sur son état de santé chancelant se multiplient, mais l'autocrate âgé de 70 ans s'en amuse.
"Je ne vais pas mourir, il va falloir composer avec moi pendant encore un bon bout de temps !", fanfaronne-t-il.
Puis se contredit, de nouveau, début 2025. "Je ne m'accroche pas au pouvoir.
Je ferai tout pour transférer ce pouvoir tranquillement et sereinement à une nouvelle génération", a-t-il alors lancé.
"Je n'essaie pas de conserver le pouvoir par la force", assure celui qui a pourtant écrasé toute dissidence.
Le Bélarus héberge depuis 2023 des armes nucléaires tactiques russes, une décision que l'opposition considère comme un coup majeur porté à la souveraineté du paysCinq ans après la répression lors de la dernière présidentielle, l'indéboulonnable autocrate assumé est candidat à un énième mandat, le septième, à la tête de ce pays aux portes de l'Union européenne qu'il dirige depuis 1994, bâtissant sur les ruines de l'URSS un régime basé sur la répression.
"Je suis un dictateur, j'ai du mal à comprendre la démocratie", assurait Loukachenko devant un parterre de députés hilares en janvier 2022.
Derrière sa bonhommie de façade illustrée par son épaisse moustache en brosse et un langage au ton paternaliste se voulant populaire, M. Loukachenko ne tolère aucune opposition.
Quand en 2020 un mouvement de contestation inédit pour protester contre sa réélection secoue le pays de neuf millions d'habitants, Alexandre Loukachenko et ses services de sécurités usent des arrestations et de la torture pour étouffer les opposants ou journalistes critiques.
Kalachnikov en main, il qualifie de "rats" les dizaines de milliers de manifestants qui entourent sa résidence.
Pendant des décennies, au gré de ses réélections lors de scrutins considérés par l'Occident comme non-démocratiques, il a louvoyé entre l'UE et Moscou, obtenant des concessions de l'un puis de l'autre et usant de leurs rivalités géopolitiques.
S'il se présente comme le seul rempart à même de préserver le Bélarus, "îlot de calme", dans le chaos mondial provoqué selon lui par l'Occident, Loukachenko a fini par accepter de facto une forme de vassalisation envers Moscou pour sa survie politique.
Lorsque la Russie envahit l'Ukraine en février 2022, M. Loukachenko n'a d'autre choix que de mettre son pays à la disposition des avions, des chars et des canons de Moscou, qui s'en servent comme base arrière pour attaquer Kiev.
En 2022, dans une interview à l'AFP, M. Loukachenko se faisait le porte-voix de Moscou en accusant l'Otan d'être à l'origine du conflit en Ukraine et martelait: "Le plus important, c'est la sécurité de la Russie".
Et le Bélarus héberge depuis 2023 des armes nucléaires tactiques russes, une décision que l'opposition considère comme un coup majeur porté à la souveraineté du pays.
L'ascension de ce fils d'une paysanne et d'un père inconnu, né le 30 août 1954 à Kopys (est), commence en 1990 lorsqu'il est élu député, au crépuscule de l'URSS.
Cet ancien directeur de ferme collective remporte en 1994 la première présidentielle du Belarus indépendant et prend des mesures pour stabiliser l'économie, toujours très planifiée, et monopolise peu à peu tous les pouvoirs.
"Tant dans les petites villes que dans les villes régionales et la capitale, il règne une véritable terreur", relève dans une interview en 2020 le militant politique et prix Nobel emprisonné Ales Bialiatski.
Une frange toujours importante de la population apprécie le côté direct et abrupt d'Alexandre Loukachenko et lui reconnaît que le Bélarus a largement échappé au chaos qui a déstabilisé dans les années 1990 le reste de l'empire soviétique, Russie en tête.
Surnommé "Batka" -- "Papa" en bélarusse -- par ses partisans, Alexandre Loukachenko cultive une image d'homme du peuple, récoltant les pastèques au champ, de patriote affirmé en revêtant l'uniforme aux défilés militaires et de sportif confirmé sur les patinoires de hockey.
Sa réélection semble cousue de fil blanc mais la question d'une éventuelle succession reste ouverte, avec la perspective d'une lutte des clans entre son fils cadet Nikolaï et certains militaires.
Coutumier des déclarations à l'emporte-pièce, il assure après son investiture à l'automne 2020 qu'il s'en irait de lui-même "lorsque cela sera nécessaire", puis promet que "le temps viendra" où les Bélarusses éliront "un autre Loukachenko, ou quelqu'un d'autre".
Mais son appétit pour le pouvoir l'a poussé à s'accrocher jusqu'au bout. En mai 2023, les rumeurs sur son état de santé chancelant se multiplient, mais l'autocrate âgé de 70 ans s'en amuse.
"Je ne vais pas mourir, il va falloir composer avec moi pendant encore un bon bout de temps !", fanfaronne-t-il.
Puis se contredit, de nouveau, début 2025. "Je ne m'accroche pas au pouvoir.
Je ferai tout pour transférer ce pouvoir tranquillement et sereinement à une nouvelle génération", a-t-il alors lancé.
"Je n'essaie pas de conserver le pouvoir par la force", assure celui qui a pourtant écrasé toute dissidence.