-
Les oubliés de l'école marocaine
-
Driss Lachguar reçoit les dirigeants des partis de Palestine, du Koweït et de Libye
-
La portée stratégique de la régionalisation avancée exige une implication accrue de tous les acteurs dans le processus de concertation et de dialogue constructif
-
La Chambre des représentants et le Haut Conseil d'Etat libyens s'accordent sur la phase préliminaire des échéances électorales
-
Crise libyenne : Nasser Bourita souligne la nécessité impérieuse de s'imprégner de l'"esprit de Skhirat"
Ali Bouabid : il y a une schizophrénie chez une grande partie des élites marocaines.
Le Mouvement Nouvel Horizon a organisé une rencontre-débat vendredi 26 mars courant, à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Souissi-Rabat sous le thème : «Transition démocratique, bilan et défis du Maroc possible ». Ils étaient environ 200 étudiants, jeunes et acteurs associatifs et politiques présents lors de cette rencontre. Celle-ci était animée par Ali Bouabid, membre du Bureau exécutif de l’USFP, Mohamed Darif, politologue, Abdessalam Chaouch, membre du secrétariat national du PADS, Ali Benddine, membre du PSU, Ahmed Aassid, professeur et militant du mouvement amazigh et Yacine Bazzaz, membre du bureau exécutif du Mouvement Nouvel Horizon.
En réponse aux analyses de quelques politiciens mêlant les approches académique et politique, Ali Bouabid a souligné qu’il y a aujourd’hui un véritable amalgame au niveau des analyses portant sur le champ politique marocain. Selon lui, des chercheurs font passer des messages et discours politiques alors que leurs recherches et analyses devraient garder une objectivité scientifique. Par contre, il a nié qu’un politicien puisse être objectif, «parce qu’il s’agit d’une appartenance idéologique qui ne peut être, par essence, neutre». En revenant sur le sujet de la transition démocratique, il a assuré : «Aujourd’hui, la transitologie est devenue une science indépendante, et que le rôle du politicien consiste à formuler une opinion claire au lieu de donner des significations à ce terme». Par la suite, Ali Bouabid a indiqué que la question de la démocratie au Maroc ne devrait pas être approchée seulement par le débat autour des institutions et de la constitution, mais aussi le débat autour des personnes. « Jusqu’à quel point les élites marocaines adoptent-elles les principes de la démocratie ? Non seulement dans les salons-débat et les amphithéâtres et sièges des partis politiques, mais aussi dans l’espace public et privé» avant d’ajouter qu’il y a, aujourd’hui, une schizophrénie flagrante chez une grande partie des élites marocaines. Il a cité des exemples de professeurs universitaires enseignant les droits humains et sciences juridiques, et qui, en même temps, violent la loi, brûlent les feux rouges…Par ailleurs, il a affirmé que la démocratie se construit par « la conscience populaire, la pratique et la volonté des personnes. « Les lois seules ne suffisent pas, d’ailleurs, elles sont souvent violées. Ce qu’il faut, c’est une véritable conscience chez les Marocains », souligne-t-il. Pour autant, il a rappelé qu’en 2001, il avait signalé qu’il doutait des capacités des élites marocaines à pouvoir rendre opérationnels les articles et contenus de la Constitution actuelle. Pourtant, il est, comme son parti, pour une réforme constitutionnelle démocratique donnant plus de pouvoir aux institutions élues. « L’adoption de l’esprit démocratique et de la Constitution démocratique obligera les élites à délaisser leurs statuts et positions acquis grâce/à cause de la rente dans la société », souligne-t-il. « Nos élites ne sont pas encore en mesure d’adopter la démocratie » conclut-il sur ce point.
Il a axé la deuxième partie de son intervention sur «La légitimité et l’avenir du projet de démocratie au Maroc ». Il a signalé que l’Etat porte une grande responsabilité dans la crise de la transition démocratique que connaît le pays, « chose qui me pousse à poser la question sur l’intérêt de la participation aux prochaines élections devant la bassesse de la politique et le sentiment du dégoût général ressenti vis-à-vis de la politique au Maroc ». Les élections et institutions élues, confirme-t-il, n’ont pas donné lieu à la démocratie au Maroc. Ainsi, la transition démocratique n’a pas eu lieu au Maroc. «Il s’agit d’une transition de règne et d’une transition politique assurée grâce à l’USFP». Par ailleurs, il a constaté que cette transition est importante du fait qu’elle a donné lieu à une ouverture politique en comparaison avec les années 60, 70 et 80. Il a indiqué, en outre, que ces acquis sont bien loin de satisfaire les attentes et revendications des populations qui restent, tout de même importantes » dit-il. Il a observé enfin qu’il y a une régression, mais il existe des marges qui doivent être exploitées.