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Résultat : des frontières Est et Ouest fermées et un nombre important de dommages collatéraux dont Figuig revit une nouvelle page du feuilleton mouvementé.
Le tracé frontalier entre les deux pays cristallise, en effet, un malentendu qui n’a que trop duré. D’une part, une tranchée aussi large que profonde de l’autre, un mur truffé d’électronique. Une situation qui dénote du niveau d’incompréhension entre les deux voisins magrébins. Manifestement, l’on invoque de part et d’autre la lutte contre le terrorisme, l’immigration clandestine, mais aussi la contrebande et le trafic de drogue.
Derrière ce rideau de fer, tout le monde sait que les choses prennent un autre aspect.
Récemment, Alger a même fait appel aux hélicoptères et aux avions de surveillance pour survoler le tracé frontalier séparant les deux pays. Bien plus, ses gardes-frontières ne lésinent pas sur la gâchette. Ils viennent d’abattre un jeune Marocain et blessé un autre dans la commune rurale Abbou Lakhal, dans la province de Figuig, tous deux cousins de la tribu Knadsa, dont les membres se trouvent des deux côtés de la frontière.
Depuis 2013, l’armée algérienne a commencé à élargir et à approfondir la tranchée longue de 170 km qui jouxte le tracé frontalier. Les agriculteurs de Maghnia, Knadsa et autres zones rurales frontalières n’ont cessé de protester contre cet état de fait. Ils se plaignent en substance de la non-application des procédures d’expropriation mais aussi du black-out total sur le sort de leurs terres. L’armée avait, en effet, entamé ses travaux sans communiquer avec les agriculteurs.
Les médias algériens avancent que ces opérations ont provoqué une mobilisation au niveau des autorités marocaines, dont les agents ne cessent d’établir différents rapports sur l’état des lieux. Alger est allé plus loin en accusant les autorités marocaines d’espionner ses unités militaires actives au niveau de la frontière, en particulier dans la zone allant de Jbal Lôsfour et Rouban. Et pour justifier leurs manœuvres, les autorités algériennes estiment qu’il existe des défaillances volontaires au niveau du mur électronique installé l’année dernière par le Maroc. Tout compte fait, ni la tranchée ni le grillage n’ont réussi à venir à bout des actes de contrebande et de trafic, et encore moins de l’immigration illégale. Les médias algériens avancent même qu’au contraire, ces activités ont redoublé.
Alger avait également dans le passé sanctionné des dizaines de ses gardes-frontières pour corruption. Plusieurs témoignages d’immigrés subsahariens avaient aussi fait état du traitement inhumain que les soldats algériens leur ont fait subir.
Côté libyen, c’est aussi le branle-bas de combat. Les frontières méridionales de l’Algérie avec la Tunisie et la Libye ont été placées en état d’alerte maximale alors que se précise l’éventualité d’une intervention militaire occidentale contre Daech en Libye, rapporte le quotidien algérien « Almehwar al Yaoumi».
Le commandement de la 4ème région militaire a décidé de déployer des renforts d’unités de lutte antiterroriste et contre le crime organisé ainsi de l’artillerie lourde le long des frontières avec la Tunisie et la Libye, et ce pour parer à toute infiltration des combattants de Daech en territoire algérien.
De même, il a été décidé de construire une barrière électrifiée longue de 125 kilomètres dans les régions concernées et de déployer près d’un demi- million de soldats pour garder cette frontière.
Les pouvoirs publics algériens ont, en outre, instruit les ministères de la Santé, de la Solidarité nationale, le Croissant-Rouge algérien (CRA) ainsi que les autorités de la wilaya d’Illizi à se préparer pour une action humanitaire en cas d'intervention étrangère en Libye, a-t-on appris de sources bien informées.
En outre, Alger continue non seulement de s’armer à tour de bras mais elle veut franchir un nouveau record pour ses dépenses militaires. Selon l’Institut américain spécialisé dans les questions d’armement et de défense, Research Market, ses dépenses militaires, estimées à 13 milliards de dollars, atteindront 16 milliards de dollars à l’horizon 2016. «Le budget dédié à l’armement passera de 4,5 milliards de dollars à 6,8 milliards USD à l’horizon 2020», révèle encore l’institut US.
Dans un rapport intitulé «Industrie de défense algérienne- attraction du marché et opportunités émergentes à l’horizon 2020», le think tank américain révèle que l’Algérie cherche aussi à renforcer et moderniser ses capacités, en se dotant de véhicules blindés, d’avions, de sous-marins, d’hélicoptères et d’équipements de surveillance.
L’alibi avancé par l’Algérie pour expliquer sa frénésie dépensière en matière de défense et d’armement est ce risque terroriste qui rôderait autour de frontières qu’elle n’a jamais réussi à «sécuriser» malgré son armada militaire et ses appareils de détection radar monnayés au prix d’or auprès des industriels militaires occidentaux.
Il est vrai que la menace terroriste guettant la région est devenue un fait, mais pourrait-elle expliquer à elle seule ces dépenses militaires ? Certainement pas.