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Ce mardi, ils avaient, en effet, adopté à la majorité la première tranche (recettes) dudit projet par 138 voix, 36 contre et 12 abstentions.
Ils devaient également voter, hier, ce projet après l'examen et le vote de sa deuxième tranche qui est consacrée aux dépenses.
Ce texte, rappelle-t-on, avait été grandement critiqué par Ahmed Zaïdi lors de l’intervention qu’il a faite au nom du Groupe socialiste à la Chambre des représentants.
« Au moment de la préparation de la discussion de la première loi de Finances de l’actuel gouvernement, nous avons un sentiment d’hésitation quant à l’approche à adopter dans une conjoncture politique marquée par le sensationnalisme médiatique et le discours partisan populiste aux dépens de la responsabilité politique de propositions pour solutionner les problèmes sociaux ». C’est ce qu’a indiqué lundi le chef du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, Ahmed Zaidi, lors de la discussion de la loi de Finances 2012.
« La confusion du citoyen responsable nous met face à deux méthodologies, à savoir celle qui consiste à aller dans le sens de la soi-disant conjoncture politique tout en s’adonnant à la polémique et au marketing communicationnel afin de créer de pseudo-événements politiques qui ne concernent que l’apparence des phénomènes et leur caractère sensationnel et en gardant le silence sur leur essence et sur les moyens de trouver solution à travers des propositions concrètes à même de répondre favorablement aux attentes des citoyens». La 2ème méthodologie est celle de l’engagement réel en faveur de l’intérêt du pays, ce qui nécessite du courage politique afin de réaliser les réformes structurelles exigées par la situation de crise dans laquelle se trouve le pays», a-t-il précisé.
Tout en indiquant que le Maroc a connu de grands changements qui pourraient le déstabiliser, Ahmed Zaidi a fait savoir que la discussion de la loi de Finances actuelle a perdu de son attrait, et ce non pas parce que le gouvernement a pris un retard de 6 mois pour la présentation de ladite loi, mais parce qu’elle a fait perdre à l’économie nationale plus d’un semestre avec les répercussions négatives accompagnant cette perte de temps. Le gouvernement est en train de retarder la dynamique économique du pays pour une période qui s’étalera jusqu’au printemps 2012, date du début de la discussion de la loi de Finances 2013, a-t-il fait remarquer. Ce qui fait planer le risque du retour à un programme d’ajustement structurel (PAS) comme celui que le FMI nous avait imposé par le passé.
La loi de Finances actuelle a démontré de manière très claire les limites du gouvernement qui a perdu progressivement de légitimité devant la recrudescence des revendications sociales et au regard de la situation économique mondiale et les contradictions marquant son action, a indiqué Ahmed Zaidi. Cette situation soulève la question de savoir si la priorité est accordée dans l’agenda, non déclaré, du gouvernement, à l’intérêt général ou à des considérations partisanes.
La loi de Finances intervient dans un climat marqué par les nombreuses sorties médiatiques des membres du gouvernement, les conflits internes au sein des commissions parlementaires, ce qui affaiblit le rendement de la majorité au niveau de la gouvernance, a-t-il affirmé. Et de poursuivre que le gouvernement qui a basé sa loi de finances sur des suppositions s’est vite rétracté et a revu à la baisse toutes ses prévisions et que les principaux partis du gouvernement soit ne veulent pas ou sont incapables d’assumer leur responsabilité devant l’opinion publique.
Lutter contre la rente et les privilèges nécessite une approche globale dans tous les secteurs et les activités notamment dans la pêche hauturière, les carrières des sables, les mines, etc., a souligné Ahmed Zaidi avant d’ajouter que dans la loi de Finances 2012 il n’y a pas de mesures gouvernementales à même de mettre fin à la corruption, comme cela a été annoncé lors de la campagne électorale du PJD.
« En tant qu’opposition, nous mettons en garde contre le risque pour le Maroc de perdre son indépendance de décision souveraine, avec ce que cela entraîne comme diktat du Fonds monétaire international (FMI) que celui-ci exerce par ces temps de crise dans plus d’un pays européen», a fait remarquer Ahmed Zaidi. Les chiffres sont éloquents à ce propos. Si le gouvernement d’alternance est parvenu à réduire la dette globale à 10 milliards de dh en 2007, aujourd’hui celle-ci est de l’ordre de 500 milliards de dh en dette intérieure et extérieure.
Le gouvernement a refusé, malheureusement, certains de nos amendements qui bénéficient dans l’ensemble à de larges couches de la population concernant particulièrement la lutte contre la sécheresse dans la campagne, le renforcement de l’infrastructure, a-t-il souligné. De même qu’il a rejeté d’autres amendements dont celui visant à faire bénéficier un million et demi de commerçants et d’artisans et les membres de leur famille de la couverture sociale.
L’efficacité des investissements publics, la question des priorités dans la politique publique et la révision des rôles de l’Etat ont été également soulevées par Ahmed Zaidi qui a affirmé que malgré les grands moyens financiers et les répercussions sociales et économiques, ces investissements ne sont pas toujours à la hauteur des ambitions.
Par ailleurs, tout en soulignant que le Maroc a réalisé d’importants acquis et réformes institutionnelles, politiques et économiques, Ahmed Zaidi a affirmé que l’amélioration du rendement de l’Etat, à travers un service public de qualité, exige la réforme de la loi organique des finances, de la politique de déconcentration et de la région.
Lors de la discussion des budgets sectoriels, Ahmed Zaidi a fait savoir que le Groupe socialiste a pris en considération les multiples contraintes auxquelles le Maroc fait face et que ce dernier a besoin d’un nouveau modèle de développement social et que seules les décisions courageuses sont à même de réformer les rouages de l’Etat en vue d’améliorer la qualité de son rendement et réduire le déficit financier et d’endettement.