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Le Salon du Bourget de
l’aéronautique a fêté cette année son centenaire. Malgré le contexte de la crise, les grands fabricants se portent bien avec des contrats très importants pour Airbus et Ariane.
Le Maroc a fait une
participation remarquable au Salon du Bourget avec un grand stand et la
présence de Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce
et des Nouvelles Technologies et de tous
les acteurs marocains
de l’aéronautique publique et privée.
Dans cet entretien, le ministre explique les enjeux de cette participation.
Libé : Quel est l’objectif de votre participation au Salon du Bourget ?
Ahmed Réda Chami : C’est la première fois que le Maroc a été présent au Salon du Bourget d’une manière forte, avec un plus grand stand et une délégation nombreuse. Deux accords ont été signés par Royal Air Maroc. Un pour l’achat des avions ATR et le deuxième avec Air France pour créer une filiale commune qui va faire la maintenance des cellules. Nous avons signé avec la société CNIM qui viendra s’installer au Maroc, pour un investissement de plus de 20 millions d’euros. La GIMAS a signé deux conventions, l’une avec AVIA et l’Association des professionnels de l’Auvergne qui sont déjà installés au Maroc et l’autre avec les professionnels de l’aéronautique. Le fait marquant aussi est la table ronde autour de «L’aéronautique, priorité nationale» où j’ai exposé les avantages à investir au Maroc dans le domaine de l’aéronautique. Les entreprises installées au Maroc ont témoigné de leur expérience réussie. C’est l’un des événements forts de notre présence à ce Salon. Sans oublier les réunions que j’ai eues avec les différents chefs d’entreprise français, américain et d’autres pour les inviter à venir investir au Maroc.
L’intérêt du Maroc pour l’aéronautique s’inscrit-il dans une nouvelle politique ?
Nous sommes dans ce processus depuis 2005. Nous avons le pacte pour l’émergence industrielle que nous avons signé devant Sa Majesté au mois de février dernier. L’industrie est une priorité nationale, il y a des secteurs stratégiques, au nombre de sept dont le secteur aéronautique. Aujourd’hui, nous fédérons nos efforts pour soutenir ces secteurs. On a réussi en peu d’années à créer un secteur qui se tient bien. On a 7000 employés dans ce secteur et plus de 70 entreprises, c’est un tissu très diversifié par rapport à d’autres pays. Les entreprises dans ce secteur se complètent.
Pour faire face à la concurrence dans ce secteur, quelles sont les mesures prises par le Maroc?
Je ne connais pas de pays qui ne soit pas confronté à la concurrence, mais notre avantage est que avons investi dans la formation et on a de loin une meilleure logistique que d’autres pays : avec le port de Tanger-Med et l’infrastructure des autoroutes, on charge par exemple un camion le vendredi soir au Maroc et il arrive le dimanche en France.
Nous avons de la concurrence mais on a des avantages qui nous mettent dans une bonne position. Mais ce n’est pas un jeu à somme nulle, il y a tellement d’opportunités dans le futur que tout le monde gagnera.
Il y a un manque de main-d’œuvre qualifiée au Maroc dans ce secteur.
Quand on a un secteur qui se développe, on a besoin de plus en plus de compétences. Dans notre stratégie de développement, nous comptons créer 9000 emplois directs d’ici 2015. C’est le travail que nous sommes en train de faire avec les écoles d’ingénieurs et les universités pour qu’il y ait dans leur formation ces spécialités. Ensuite, nous avons encouragé l’Office de formation professionnelle à accélérer et améliorer leur curriculum, et sincèrement ils font du bon travail, sachant qu’il y a 9.000 personnes qui sortent chaque année de ce système. Le Maroc a un programme de 10.000 ingénieurs par an, on n’est pas loin du compte. Avec tout cela, on est en train de créer l’Institut des métiers de l’aéronautique. C’est l’Etat qui finance ce projet encadré par le GIMAS, c’est-à-dire des professionnels. L’ingénierie de l’information est dispensée par l’Union française des industries et des métiers de la métallurgie, outre la mise en place d’un fonds pour l’information. L’Etat subventionne la formation des salariés dans le secteur.
La crise mondiale a-t-elle un effet négatif sur les investissements industriels au Maroc ?
Quand on investit dans l’industrie, c’est pour au moins 30 ans. Ce sont des décisions à long terme que se basent sur des avantages structurels. L’offre Maroc dont j’ai parlé comprend des zones industrielles comme Naouasser Aerospace Citie, englobant les centres de formation, l’aide à l’investissement, 10% du Fonds Hassan II, avec le coup de la main d’oeuvre, la logistique. Nous avons une offre structurelle compétitive. Les entreprises l’évaluent en se demandant si c’est à long terme et si cela vaut le coup d’aller investir au Maroc. Je pense que c’est oui. L’arrivée de la crise ne vient pas mettre en cause la décision structurelle mais le timing. Il y a une entreprise qui veut investir tout de suite au Maroc mais à cause de la crise, elle n’a pas de visibilité et moins de crédit de financement. Elle décide de réfléchir avant de venir investir, comme on le constate dans d’autres pays.
Quid de la 48ème édition
- 131.000 m2 d’exposition couverte (halls, village, chalets, bâtiments extérieurs) et 192.000 m2 d’exposition statique
- 2 000 exposants venus de 48 pays
- 363 unités de chalets
- 142 aéronefs présents dont plus de 42 en démonstration en vol
- 205 délégations officielles venues de 88 pays
- 62 délégations françaises
- 140 000 visiteurs professionnels
- Plus de 3 000 journalistes
- 380 000 entrées tout public, comprenant 140 000 visiteurs professionnels,
- 205 000 visiteurs grand public, les délégations françaises et étrangères, les journalistes et les exposants
- Célébration des 100 ans du salon avec une trentaine d’appareils anciens en démonstration en vol, témoins des années 1909 à 1960 et, pour la première fois depuis 1975, le spectacle de la Patrouille de France exceptionnellement autorisée à voler au Bourget le samedi et le dimanche pour fêter les 100 ans du salon.
Pour Louis Le Portz, Commissaire général du salon, « L’édition du centenaire du Salon International de l’aéronautique et de l’espace, qui s’est ouverte dans un contexte difficile, a été un rendez-vous professionnel particulièrement actif et un très grand succès populaire. Le Salon de Paris-Le Bourget s’affirme, une fois de plus, comme la première manifestation internationale aérospatiale mondiale ».
l’aéronautique a fêté cette année son centenaire. Malgré le contexte de la crise, les grands fabricants se portent bien avec des contrats très importants pour Airbus et Ariane.
Le Maroc a fait une
participation remarquable au Salon du Bourget avec un grand stand et la
présence de Ahmed Réda Chami, ministre de l’Industrie, du Commerce
et des Nouvelles Technologies et de tous
les acteurs marocains
de l’aéronautique publique et privée.
Dans cet entretien, le ministre explique les enjeux de cette participation.
Libé : Quel est l’objectif de votre participation au Salon du Bourget ?
Ahmed Réda Chami : C’est la première fois que le Maroc a été présent au Salon du Bourget d’une manière forte, avec un plus grand stand et une délégation nombreuse. Deux accords ont été signés par Royal Air Maroc. Un pour l’achat des avions ATR et le deuxième avec Air France pour créer une filiale commune qui va faire la maintenance des cellules. Nous avons signé avec la société CNIM qui viendra s’installer au Maroc, pour un investissement de plus de 20 millions d’euros. La GIMAS a signé deux conventions, l’une avec AVIA et l’Association des professionnels de l’Auvergne qui sont déjà installés au Maroc et l’autre avec les professionnels de l’aéronautique. Le fait marquant aussi est la table ronde autour de «L’aéronautique, priorité nationale» où j’ai exposé les avantages à investir au Maroc dans le domaine de l’aéronautique. Les entreprises installées au Maroc ont témoigné de leur expérience réussie. C’est l’un des événements forts de notre présence à ce Salon. Sans oublier les réunions que j’ai eues avec les différents chefs d’entreprise français, américain et d’autres pour les inviter à venir investir au Maroc.
L’intérêt du Maroc pour l’aéronautique s’inscrit-il dans une nouvelle politique ?
Nous sommes dans ce processus depuis 2005. Nous avons le pacte pour l’émergence industrielle que nous avons signé devant Sa Majesté au mois de février dernier. L’industrie est une priorité nationale, il y a des secteurs stratégiques, au nombre de sept dont le secteur aéronautique. Aujourd’hui, nous fédérons nos efforts pour soutenir ces secteurs. On a réussi en peu d’années à créer un secteur qui se tient bien. On a 7000 employés dans ce secteur et plus de 70 entreprises, c’est un tissu très diversifié par rapport à d’autres pays. Les entreprises dans ce secteur se complètent.
Pour faire face à la concurrence dans ce secteur, quelles sont les mesures prises par le Maroc?
Je ne connais pas de pays qui ne soit pas confronté à la concurrence, mais notre avantage est que avons investi dans la formation et on a de loin une meilleure logistique que d’autres pays : avec le port de Tanger-Med et l’infrastructure des autoroutes, on charge par exemple un camion le vendredi soir au Maroc et il arrive le dimanche en France.
Nous avons de la concurrence mais on a des avantages qui nous mettent dans une bonne position. Mais ce n’est pas un jeu à somme nulle, il y a tellement d’opportunités dans le futur que tout le monde gagnera.
Il y a un manque de main-d’œuvre qualifiée au Maroc dans ce secteur.
Quand on a un secteur qui se développe, on a besoin de plus en plus de compétences. Dans notre stratégie de développement, nous comptons créer 9000 emplois directs d’ici 2015. C’est le travail que nous sommes en train de faire avec les écoles d’ingénieurs et les universités pour qu’il y ait dans leur formation ces spécialités. Ensuite, nous avons encouragé l’Office de formation professionnelle à accélérer et améliorer leur curriculum, et sincèrement ils font du bon travail, sachant qu’il y a 9.000 personnes qui sortent chaque année de ce système. Le Maroc a un programme de 10.000 ingénieurs par an, on n’est pas loin du compte. Avec tout cela, on est en train de créer l’Institut des métiers de l’aéronautique. C’est l’Etat qui finance ce projet encadré par le GIMAS, c’est-à-dire des professionnels. L’ingénierie de l’information est dispensée par l’Union française des industries et des métiers de la métallurgie, outre la mise en place d’un fonds pour l’information. L’Etat subventionne la formation des salariés dans le secteur.
La crise mondiale a-t-elle un effet négatif sur les investissements industriels au Maroc ?
Quand on investit dans l’industrie, c’est pour au moins 30 ans. Ce sont des décisions à long terme que se basent sur des avantages structurels. L’offre Maroc dont j’ai parlé comprend des zones industrielles comme Naouasser Aerospace Citie, englobant les centres de formation, l’aide à l’investissement, 10% du Fonds Hassan II, avec le coup de la main d’oeuvre, la logistique. Nous avons une offre structurelle compétitive. Les entreprises l’évaluent en se demandant si c’est à long terme et si cela vaut le coup d’aller investir au Maroc. Je pense que c’est oui. L’arrivée de la crise ne vient pas mettre en cause la décision structurelle mais le timing. Il y a une entreprise qui veut investir tout de suite au Maroc mais à cause de la crise, elle n’a pas de visibilité et moins de crédit de financement. Elle décide de réfléchir avant de venir investir, comme on le constate dans d’autres pays.
Quid de la 48ème édition
- 131.000 m2 d’exposition couverte (halls, village, chalets, bâtiments extérieurs) et 192.000 m2 d’exposition statique
- 2 000 exposants venus de 48 pays
- 363 unités de chalets
- 142 aéronefs présents dont plus de 42 en démonstration en vol
- 205 délégations officielles venues de 88 pays
- 62 délégations françaises
- 140 000 visiteurs professionnels
- Plus de 3 000 journalistes
- 380 000 entrées tout public, comprenant 140 000 visiteurs professionnels,
- 205 000 visiteurs grand public, les délégations françaises et étrangères, les journalistes et les exposants
- Célébration des 100 ans du salon avec une trentaine d’appareils anciens en démonstration en vol, témoins des années 1909 à 1960 et, pour la première fois depuis 1975, le spectacle de la Patrouille de France exceptionnellement autorisée à voler au Bourget le samedi et le dimanche pour fêter les 100 ans du salon.
Pour Louis Le Portz, Commissaire général du salon, « L’édition du centenaire du Salon International de l’aéronautique et de l’espace, qui s’est ouverte dans un contexte difficile, a été un rendez-vous professionnel particulièrement actif et un très grand succès populaire. Le Salon de Paris-Le Bourget s’affirme, une fois de plus, comme la première manifestation internationale aérospatiale mondiale ».