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Dans son allocution d’ouverture, Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan a, de prime abord, salué la place prépondérante qu’occupe l’INSEA qui, à travers une formation performante, peut se targuer de compter parmi ses lauréats de hauts responsables de l’Etat ou d’illustres chefs d’entreprises privées.
Pour M. Lahlimi, cette célébration a lieu dans un monde bien différent de celui qui a vu la création de l’Institut. Un monde marqué par une des crises les plus graves que l’humanité ait connue et qui n’a épargné ni les pays développés ni les pays sous-développés apportant dans son sillage un flot d’interrogations en quête de réponses à des fléaux mondiaux tels que la pauvreté, le chômage, la dégradation de l’environnement… Afin de parer au plus urgent, la gouvernance internationale a essayé de rétablir la solvabilité du système bancaire. Ce faisant, elle n’a fait que creuser davantage les gouffres des inégalités sociales des pays et d’accentuer encore plus leurs endettements ; lesquels étaient déjà conséquents. Instaurer une politique généralisée d’austérité budgétaire s’imposait donc irrémédiablement.
Selon le Haut commissaire au plan, l’avènement de cette crise montre les limites du savoir conventionnel de l’économie politique dominante à l’ère de la mondialisation. La voie est désormais ouverte à un nouveau modèle à même de répondre aux divers besoins matériels et culturels de la société et portés par un mouvement pétitionnaire. A ce niveau une question s’impose : est-ce la fin de la mondialisation ? Il va sans dire que la nouvelle accumulation des richesses connaîtra indéniablement une profonde refonte quant à la hiérarchisation de ses sources sectorielles et technologiques. Les énergies renouvelables, les produits et services écologiques, les biotechnologies, l’économie du savoir mais aussi, la réduction des inégalités sociales, les intégrations régionales se profilent comme les principaux moteurs de l’économie mondiale et les nouveaux gisements de compétitivité et de profit. Bien évidemment, a rappelé M. Lahlimi, toutes ces mutations n’ont pas manqué d’interpeller la statistique afin qu’elle puisse se mettre au diapason des nouvelles données dictées par les besoins de l’économie. C’est dans ce cadre que se situent les recommandations de la commission Stiglitz-Sen-Fitoussi, lesquelles appellent à mieux mesurer les performances économiques par une plus grande rigueur des revenus et des facteurs de leur durabilité. Le Haut commissaire s’est félicité que le HCP ait mis à niveau son système de production statistique et ses outils d’analyse économique dans le cadre de concepts, de méthodes et de technique de collecte et d’exploitation de l’information économique et sociale avec les recommandations de cette commission . D’où l’audience internationale que connaissent les travaux du Haut commissariat.
M. Lahlimi a par ailleurs rappelé que le Maroc, après avoir résorbé les déficits de la période d’ajustement structurel en matière d’infrastructures économiques et sociales, trouve dans les progrès réalisés par son système national d’information un atout au profit de l’éclairage des décideurs sur l’efficience des politiques économiques et sociales. D’ailleurs, le haut niveau de la comptabilité nationale est mondialement reconnu. Toujours dans le même ordre d’idées, M. Lahlimi a souligné que le modèle de croissance tiré par la demande intérieure qui prévaut dans le pays est appelé à être réévalué sous le double angle de la durabilité du financement et de la nécessaire consolidation de la cohésion sociale.
En dernier lieu, le Haut commissaire a insisté sur le fait que les produits de la statistique, les études de conjoncture, de simulation des politiques publiques et de prospective qui, aujourd’hui, intègrent aussi bien les aspects économiques que sociétaux, ne sont plus, comme dans les périodes des économies administrées ou dans les systèmes totalitaires, destinés à des décideurs d’en haut mais sont et doivent rester un bien public à la disposition de tous les citoyens. Avec la mondialisation, a-t-il ajouté, la statistique d’un pays est devenue l’affaire de ces derniers mais aussi celle de la communauté internationale. C’est en cela que lorsqu’elle est indépendante et se conforme aux normes consacrées par cette communauté, elle constitue un facteur de démocratisation d’une société et une mesure de son niveau de maturation. Encore faudrait-il que les fournisseurs de l’information de base, administrations, entreprises et société civile, lui apportent leur concours avec la célérité et selon les normes consacrées par la pratique internationale et que les utilisateurs de ses produits n’évaluent la richesse et la crédibilité de ces derniers qu’à l’aune du seul niveau de rigueur scientifique présidant à leur élaboration.