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Au terme d'une garde à vue en début de la semaine dernière du caissier de la BP et de la femme du principal mis en cause dans l'affaire du détournement et après leur interrogatoire, la PJ d'Agadir envoie, samedi 17 octobre, l'affaire devant le procureur général qui a ordonné l'arrestation des deux inculpés. Selon les éléments de l'enquête, N.A., chargé de gérer les affaires de l'agence sans un écrit officiel, a détourné quatre livraisons sur douze de liquidités de Bank Al Maghrib, chacune d'un équivalent de 200 millions de centimes depuis 2007. Aidé en cela par le caissier A.S.Kh., N.A. a enregistré selon les normes 8 opérations, les 4 autres ont servi pour alimenter un compte trafiqué pour les besoins de la malversation et des comptes clients qui devront être identifiés avec l'arrestation du responsable n°1 en fuite aux USA depuis le 26 septembre.
Depuis que la PJ a été saisie de l'affaire il y a deux semaines, les enquêteurs ont procédé à l'interrogatoire du personnel de l'agence, ce qui a entraîné la garde à vue du caissier et de la femme de N.A. Le premier percevait des commissions sur les sommes détournées, la deuxième pour avoir omis de remettre à la police tous les chèques que gardait son mari à la maison. Z.B. a effectivement remis des chèques à la police mais a encaissé d'autres pour effectuer des versements sur son compte personnel après la fuite de son mari.
En considérant les événements en rapport avec ce scandale financier, de nombreuses questions taraudent les esprits. La période entre le début des dysfonctionnements au niveau de certaines opérations de l'agence et la fuite du coupable, soit entre 2007 et septembre 2009, est importante. Dans quelles conditions N.A. a-t-il été parachuté à la tête de l'agence ? Pourquoi s'est-on contenté de le muter à une autre agence au lieu d'ordonner une enquête interne depuis qu'on a commencé à le soupçonner de fraude ? Pourquoi n'a-t-on pas procédé à des audits dans l'agence depuis 2007 ? Pourquoi n'a-t-on pas saisi la police au lieu d'ordonner la mise à disposition des ressources humaines du siège de la B.P. de N.A. le 28 septembre dernier? N.A. a-t-il été prévenu de ce qui l'attendait quand on sait que l’obtention d'un visa demande des jours? Qui sont les clients à avoir bénéficié des « largesses » illicites de N.A. ? Et pourquoi ? Toutes ces questions et d'autres apporteront certainement plus d'eau au moulin d'un système bancaire qui aurait besoin de plus de rigueur dans sa gestion. En attendant, un mandat d'arrêt international contre N.A. devrait être lancé pour faire la lumière sur le scandale financier de l'année à Agadir.