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L’affaire de ces deux femmes qui ont passé la nuit au commissariat et qu’un procureur a décidé de poursuivre pour « outrage aux bonnes mœurs » -au lieu d’engager des poursuites contre ceux qui ont failli les lyncher- a mobilisé opposition, société civile et réseaux sociaux. Des milliers de citoyens sont sortis dans les rues le week-end passé pour dénoncer les dérives obscurantistes et défendre les libertés individuelles de plus en plus menacées. Alors que la robe est devenue symbole de la liberté, des partis de la coalition gouvernementale ont commencé bien tardivement – à briser le silence en condamnant ce qui s’est passé à Inezgane mais aussi sur une plage d’Agadir où des jeunes ont planté des bannières noires portant l’inscription de « no bikinis ».
Des dissonances de plus à ajouter dans la longue liste des désaccords d’une majorité gouvernementale bigarrée.
Le Mouvement populaire a rendu public un long communiqué pour condamner fermement «ces atteintes aux principes de la liberté individuelle et du respect de la liberté d’autrui» ainsi que «l’usurpation par certains du rôle des autorités compétentes en matière d’application de la loi». Les Harakis vont encore plus loin en invitant «toutes les composantes de la société à se mobiliser pour protester contre ces déviations qui commencent à s’affirmer de plus en plus sur la place publique». La réaction du MP a le mérite d’être claire. Le ministre du Tourisme, le Haraki Lahcen Haddad, ne doit pas y être étranger. «Le discours de la haine, les conservatismes aigus et les diktats obscurantistes ne peuvent que faire fuir les touristes étrangers. Il y a eu récemment une enquête qui révélait que le Maroc n’était pas une destination idéale pour les femmes seules,» rappelle ce professionnel du tourisme.
«Quand l’islamisme entre dans
le prétoire, la justice en sort!»
Au PPS, la première réaction de désapprobation a été enregistrée samedi avec une déclaration de N. Benabdallah. « Il est honteux de poursuivre des jeunes femmes parce qu’elles portaient des robes », lancera-t-il devant ses militants.
Le Rassemblement national des indépendants a quant à lui observé un silence assourdissant, se mettant en mode abonnés absents. Cette formation politique se proclamant de la social-démocratie a évité de se prononcer sur tous les dérapages menaçant les libertés. «Mezouar et ses troupes se fondent dans le décor. A force de vouloir ménager le chou et la chèvre, le parti perd non seulement son identité mais son âme », soupire un ténor du RNI.
Reste enfin le plus grave, c'est-à-dire le PJD et ses incohérences devant l’affaire d’Inezgane qui a dépassé les frontières du Maroc. Le chef du gouvernement aurait demandé la fin des poursuites des deux jeunes femmes coupables d’avoir porté des robes. Mais qu’en est-il du procureur qui a décidé de les poursuivre? Sera-t-il convoqué devant le Conseil supérieur de la magistrature? Des comptes lui seront-ils demandés? «Le ministre de la Justice, qui est de la même famille politique que le chef du gouvernement, aurait dû réagir en son temps et arrêter les dégâts en appliquant les procédures légales. Il est bien placé pour savoir que lorsque la politique islamiste en l’occurrence- entre dans le prétoire, la justice en sort. On n’attend pas d’un gouvernement qu’il s’indigne. Il n’est pas une association ou un parti de l’opposition. Un gouvernement réagit et prend les mesures nécessaires avant qu’il ne soit trop tard», conclut ce responsable de l’Union socialiste des forces populaires.