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Ne mâchant pas ses mots, malgré la présence de son collègue au Parti de l’Istiqlal et néanmoins ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka, l’ancien ministre du Tourisme et président de l’Alliance des économistes istiqlaliens a déclaré devant le Forum de Paris réuni hier à Casablanca, que depuis l’investiture du gouvernement, les acteurs économiques n’ont pas vu ou plutôt ressenti de changement radical dans le mode de gouvernance économique. « Jusqu’à aujourd’hui, aucun plan d’action précis n’a vu le jour et il n’y a même pas de plan d’urgence à court terme », a-t-il déclaré en précisant que la gouvernance se résume à rassurer et donner confiance. Un rôle que l’actuel gouvernement ne semble pas assumer alors qu’il y a urgence, a laissé entendre l’intervenant, qui n’a pas hésité à brosser un tableau sombre de l’économie nationale qui va mal, selon lui. A ce propos, il a rappelé le trou abyssal de la balance des paiements qui avoisine les 100 milliards de DH par an et les réserves en devises qui sont en chutte libre et qui ont atteint 130 MMDH en 2012 contre 220 MMDH en 2008. «Le Maroc n’est pas suffisamment développé pour s’adonner au spectacle et au show médiatique», a-t-il lancé.
L’intervenant est allé plus loin encore. Il pense, en effet, que le gouvernement Benkirane a d’autres préoccupations plus urgentes que la bonne gouvernance économique, notamment les prochaines élections communales et régionales. « Le PJD semble donner la priorité à l’organisation de ces échéances au détriment des résultats économiques », a-t-il indiqué. A cette occasion, le président de l’Alliance des économistes istiqlaliens a dit avoir été stupéfait par le projet d’aides directes que le PJD compte initier en octroyant des dons financiers directs à deux millions de Marocains. «Cette initiative n’a rien d’innocent puisqu’il est inconcevable d’accorder des dons sans conditions et sans demander de contreparties», a-t-il déclaré.
Comment peut-on expliquer cette sortie d’Adil Douiri ? Pour les observateurs, celle-ci n’a rien de surprenant et elle s’inscrit parfaitement dans le sillage de la guerre menée par les ténors de l’Istiqlal contre le gouvernement Benkirane.
Allié de Chabat et pressenti, dans la perspective d’un remaniement ministériel, pour succéder à Nizar Baraka, au poste d’argentier du Royaume, Adil Douiri n’a pas cessé de critiquer la politique menée par l’Exécutif. En effet, rien ne trouve grâce à ses yeux, ni les réalisations d’infrastructures ni les réformes de la Caisse de compensation, encore moins les prévisions de l’équipe Benkirane pour 2013. Bref, il tire à boulets rouges sur tout ce que fait l’Exécutif.
Concernant les prévisions de celui-ci pour 2013, l’ancien ministre a revu à la hausse le déficit budgétaire. Il le situe à 6% contre 4,8%, taux annoncé par le gouvernement Benkirane. Une augmentation aux répercussions négatives sur le niveau d’endettement de la Trésorerie générale que Douiri estime à 60% du PIB l’année prochaine.
La Caisse de compensation fait partie également des points noirs du gouvernement. Selon lui, l’Exécutif n’a pas beaucoup de choix ni même de temps. Il se doit de réagir au plus vite, et ce en réduisant les interventions de cette Caisse d’au moins 10 milliards de DH en 2013.