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Cependant, pour s’en rendre compte, il faut interroger les historiens professionnels et peut-être les experts de l’actualité tels que les journalistes. Nous devons à l’œuvre d’Henry Kissinger d’avoir développé des raisonnements capables d’éclairer l’histoire de notre temps en rappelant ce qui a été possible auparavant, en développant ainsi le recours à l’analogie pour savoir ce qui est possible et ce qui ne peut l’être. Dans une des discussions de l’Académie du Royaume, il avait démontré qu’une certaine manière de se comporter- nous étions alors en pleine guerre froide- empêchait l’ex-Union soviétique de résoudre ses problèmes. Il inférait du fait que « rien de tel ne s’était produit dans le passé de cette manière ». Par ailleurs, Bachir Ben Yahmed arguait du fait que rien dans l’histoire de la colonisation ne permettait des solutions aux problèmes fondamentaux du Moyen-Orient comme en rêvent les Israéliens.
Autrement dit, il faut toujours considérer avec bon sens ce qui est possible et ce qui ne l’est pas. Cela ne veut pas dire que l’histoire se répète. Il s’agit de tout autre chose : d’un raisonnement par analogie auquel peuvent recourir seuls ceux qui ont le sens critique que développent les connaisseurs les plus avisés sur les choses historiques, qu’ils soient historiens d’envergure ou hommes d’Etat particulièrement sensibles à cette question délicate.
A titre d’exemple, la manière dont ont été traités les récents événements égyptiens cache peut-être une référence malheureuse à l’histoire contemporaine : la révolte des jeunes rappelle par certains aspects celle de 1968 en France. Le chef de l’Etat, le prestigieux Général de Gaulle avait repris les choses en main en mobilisant la population agacée par l’agitation des étudiants de la Sorbonne et a fait de sa réaction un élément moteur fondé sur un discours conforté par un programme général avec un volet social important. Il m’a semblé que le premier discours de l’ex-président égyptien a été par sa fermeté une imitation du précédent gaullien. Mais avec des différences de taille qui, peut-être, expliquent que l’illusion de l’Histoire ne peut se répéter :
- Au lieu de mobiliser la partie de la population hostile au mouvement en la choisissant dans une population représentative conduite symboliquement dans la France de Gaulle par Malraux, on a recouru, en Egypte, à la menace et aux casseurs, ce qui a enlevé toute forme de légitimité à la réaction officielle.
- La négociation avec l’armée avait précédé le tout. Comme on le sait : le problème avec l’armée avait été résolu par la visite du Général de Gaulle à ses généraux campés en Allemagne du sud.