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Pour Said Khomri, professeur universitaire et modérateur, la conférence se déroule dans le contexte de succession de procès relatifs à la presse, aux médias et à l’Internet. « Ces problématiques et dislocations interpellent essentiellement le texte encadrant la liberté de la presse, l’indépendance de la justice et la gestion de la profession de la déontologie », estime-t-il. Pour sa part, Boubker Largou, secrétaire général de l’OMDH, a marqué sa joie de voir la participation massive des jeunes à cette conférence pour débattre du thème des médias et droits humains. Il a renouvelé dans son intervention « l’appel de l’OMDH aux professionnels et aux institutions professionnelles, eu égard à leur rôle d’intermédiation et de proposition, à établir des conceptions en relation avec les affaires de la profession, capables de s’intégrer dans le système judiciaire escompté et qui conviendrait à un pays qui aspire à la démocratie, et son initiative, avec le concours de tous les défenseurs des droits élémentaires, à la préparation d’un symposium national dans les plus brefs délais pour se concerter au sujet de la presse, le respect des droits humains, l’instauration de la démocratie et la suprématie de la loi, comme bases de toute société démocratique respectant les droits humains ».
Et Mohamed Kassou, professionnel, acteur des droits humains et du syndicat, de se demander : « Pourquoi l’on veut nous comparer à des pays comme la Tunisie ou autres qui violent le droit d’expression alors qu’on ne nous compare pas à la Suède par exemple ou d’autres pays démocratiques, où la presse occupe une place d’avant-garde et jouit d’espace immense de liberté ? », avant d’insister sur « le refus des défenseurs des droits humains du principe réducteur de la comparaison. Nous demandons de commencer par le respect des chartes internationales sur le sujet ! ». Il renchérit : « Nous avons une justice spécialisée, mais en l’extermination de la presse, en prononçant des amendes faramineuses et des jugements de privation de liberté ! », avant d’ajouter que « nous devons nous demander également sur ce qu’a fait le corps de la presse pour la liberté d’expression, la solidarité professionnelle et le respect de la déontologie ».
Abderrahim Tafnout, journaliste et penseur, a exposé dans son intervention plusieurs problématiques philosophiques et historiques du conflit entre la presse et les détenteurs de pouvoirs. « Pourquoi ce conflit ? A-t-il un justificatif » se demandent-il, avant d’ajouter également « que quand les marges de liberté s’élargissent, l’ambition de l’expression grandit et, de facto, les aires de confrontation augmentent. Depuis la naissance de la presse en Angleterre et en Amérique au 18ème siècle, sur la base des rumeurs, sa relation a été toujours conflictuelle avec le politique, détenteur d’un pouvoir. Le modèle français est aussi intéressant. L’histoire de « J’accuse » d’Emle Zola montre comment est sortie la parole du cercle académique à la société pour un débat public ». D’un autre côté, Tafnout considère que le journaliste est garant de la pluralité, avant de critiquer vivement l’état du paysage audiovisuel qui enfreint cette règle essentielle. « Il faut aussi avouer qu’une certaine presse exerce la diffamation et l’injure, nous devons nous référer à une justice équitable dans ces cas et invoquer les instances professionnelles en matière de respect de la déontologie », martèle-t-il. Il considère aussi que « le premier enseignant du journaliste, à part son métier, est le défenseur des droits humains. Ce dernier défend la victime du dépassement, quelle qu’elle soit ! », avant d’appeler dans ce sens à « une alliance stratégique entre le journaliste et le défenseur des droits humains pour établir le code national de la presse et des médias ».