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Percées diplomatiques et développement tous azimuts
Alors que tous les clignotants, ou presque, de l’économie marocaine sont au rouge, le mot crise est soigneusement banni du lexique de l’Exécutif. Le gouvernement consent à parler de situation difficile mais pas inquiétante. «Nous nous en sortirons avec l’aide de Dieu. La situation est certes difficile mais pas impossible ! », va jusqu’à assurer le chef du gouvernement du haut de la tribune du Parlement, n’hésitant pas à affirmer que « les crises économiques ne sont pas les plus difficiles, celles qui peuvent être irréversibles sont les crises politiques».
«Sauf que le recours au FMI n’est pas une bonne nouvelle», rappelle Ahmed Zaïdi, le président du Groupe parlementaire socialiste à la Chambre basse. Ce député dit haut et fort ses craintes de voir menacées l’indépendance économique du pays et la souveraineté dans la prise de décision. Comment ne pas se faire d’inquiétude alors que les chiffres sur la croissance diffèrent d’une institution à l’autre? «Le gouvernement parle d’un taux de croissance de 3,4% alors que le HCP le situe à 2,4% seulement», rappelle celui qui préside aux destinées du Groupe parlementaire usfpéiste. Une ligne de crédit, qui selon le chef du gouvernement, témoigne de la confiance portée par les institutions financières internationales dans notre pays. «C’est une ligne préventive, dans le cas où. Je n’aime pas les crédits, j’ai toujours vécu sans crédit», lâche Abdelilah Benkirane devant les députés un peu comme si la gestion d’une crise économique sévère est ici inspirée de celle du bon père de famille qu’est très certainement le chef du gouvernement.
«S’industrialiser pour être compétitif»
La ligne de crédit du FMI n’est pas applaudie des deux mains par les économistes de l’Union socialiste des forces populaires. « Il faut bien le savoir, le FMI n’accorde pas cette ligne parce que le Maroc est un bon élève à qui il faut faire confiance. Ce prêt s’inscrit dans le cadre d’une logique de relance de la croissance mondiale. On nous donne de l’argent pour que nous allions acheter chez d’autres», soutient l’usfpéiste Chbaatou.
Pour ce député, le diagnostic ne souffre pas la moindre ambiguïté. Ce ne sont pas les comptes courants internes qui prêtent à inquiétude mais ceux extérieurs. «Avec la balance commerciale qui est la nôtre, la ligne du FMI sera vite épuisée», affirme-t-il.
Pas de plan de sortie de crise mais des mesures à moyen et long termes- pour la première fois depuis sa nomination, le chef du gouvernement a soigneusement lu son discours contenant mesures et chiffres- et qui remettent en cause le modèle de croissance en cours jusque-là. «C’est ce que l’USFP avait soutenu et continue de le faire. Le modèle de croissance s’est essoufflé. Il faut arrêter le tout-prioritaire et en finir avec ces politiques sectorielles qui deviennent toutes prioritaires. La priorité doit être donnée aujourd’hui à l’industrialisation de l’économie marocaine. Le Maroc souffre d’un grand problème de compétitivité mesuré par l’ampleur du déficit de la balance commerciale. Nous consommons plus que ce nous vendons à l’étranger. Notre pays n’a d’autre choix que de s’industrialiser pour devenir compétitif et vendre par exemple des produits qui ont un contenu technologique», commente le député usfpéiste et président du Centre marocain de conjoncture, Habib El Malki.
Dans l’Hémicycle, sur les bancs de la majorité comme sur ceux de l’opposition, les députés sont prompts à l’affirmer : la situation est grave et la sortie de crise est l’affaire de tous. « En ces circonstances difficiles et pénibles, il faut savoir dépasser tous les clivages politiques. Il y a besoin aujourd’hui d’une action politique de mobilisation des partis, de la société, des partenaires», conclut M. Chbaatou.