-
Casablanca rejoint le réseau mondial C40 des villes engagées dans des actions climatiques
-
Débat à Salé sur l'importance de la loi sur les peines alternatives dans le système pénal national
-
Clôture à Fès des travaux de la 6ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains
-
Une conférence à Marrakech explore le rôle des instances de gouvernance dans la protection des droits et libertés
-
Célébration à Tanger du centenaire de l’adoption de la législation régissant la profession d’avocat au Maroc
Au-delà de l’inventaire des réalisations, la concertation a été nécessaire pour dégager une approche commune de la présentation, à mi-parcours, du bilan gouvernemental. Fallait-il se placer résolument dans les perspectives d’avenir et rappeler la feuille de route de l’exécutif pour les deux ans et demi à venir ? Ou, au contraire, le Premier ministre se devait de mettre en exergue les réalisations du cabinet qu’il dirige ? «Nos partenaires de la majorité le disent clairement. La communication sur les réalisations gouvernementales est plutôt faible alors que des choses importantes se font. En fait, c’est le discours portant sur le pessimisme et construit sur le mode selon lequel rien se fait qui occupe l’espace. Alors Abbas Al Fassi a décidé de montrer au front en développant un contre-discours, jusque-là absent auprès de l’opinion publique», explique une source proche de la primature.
Résultat, ce lundi 17 mai, c’est un Abbas Al Fassi soucieux de procéder à un rééquilibrage au niveau de l’opinion publique qui a fait sa déclaration longue de deux heures devant la Chambre des députés, adoptant, à en croire ses plus proches collaborateurs, une approche dans le discours «expliquant la philosophie du gouvernement».
Le cap des réformes sera maintenu loin de toute logique électoraliste
Et sous la coupole le chef de l’exécutif et leader de l’Istiqlal est venu porteur de plusieurs messages éminemment politiques. D’abord la réhabilitation du politique et le renforcement des institutions démocratiques. En clair Abbas Al Fassi sonne la fin de la récréation. Dans la perspective des législatives de 2012, il ne doit y avoir qu’un seul grand gagnant, le Maroc, fait-il valoir. Dans son entourage immédiat, on annonce d’ailleurs des discussions avec les partis sur fond d’un seul mot d’ordre, la mise à niveau du champ politique. «En politique aussi, il y a des pages qu’il faut apprendre à tourner», soupire un fidèle du patron du gouvernement, les yeux rivés sur le nomadisme et autre clarification politique plus que jamais nécessaire.
Le gouvernement de Abbas Al Fassi va maintenir le cap des réformes, celles annoncées dans la déclaration gouvernementale prononcée en 2007 et celles amorcées par le Souverain. Mieux encore, l’équipe aux commandes du pouvoir est prête à engager des réformes structurelles dont l’impact ne sera visible qu’à moyen et long termes. En langage décrypté, cela signifie que A. Al Fassi et son gouvernement ne sont pas dans une logique électoraliste et qu’ils sont même prêts à plancher sur des réformes perçues comme impopulaires. «Personne n’a voulu toucher au régime des retraites. Nous allons le faire. D’ailleurs une grande rencontre avec les différents partenaires sociaux, politiques et économiques au sujet de la réforme de la Caisse des retraites sera organisée au mois de juin pour essayer d’arriver au meilleur consensus possible», annonce un ministre istiqlalien pour qui «la plus belle réforme de ce gouvernement est la suppression des échelles de 1 à 4 de la Fonction publique». «Une telle réforme participe à la réduction des inégalités salariales dans l’administration», soutient-il.
Si les stratégies sectorielles intégrées et à dimension territoriale, les pôles régionaux de développement (21 pôles identifiés : pêches, off-shoring, énergies, nouvelles technologies…), et la nouvelle génération de réformes sont au cœur de l’action d’un gouvernement qui a su résister à la crise internationale en n’ayant pas mal à son taux de croissance, la mise en place d’un nouveau pacte social fait figure de grande priorité. «Parce qu’il faut remettre en marche l’ascenseur social. Et cela se traduit par la réforme de l’école, le travail sur les classes moyennes, les mécanismes de solidarité. Une chose est aujourd’hui sûre : l’Etat doit contribuer à ces mécanismes pour pouvoir les développer», souligne-t-on du côté de la primature. Ainsi, le projet d’indemnités de perte d’emploi sera bouclé cette année pour démarrer fin 2011/12. Le fonds de solidarité destiné aux femmes divorcées fera son apparition dès la prochaine loi de finances alors que commencera la généralisation du RAMED aux professions libérales, aux artisans et aux étudiants. «En fin de compte, le grand message que voulait délivrer le premier ministre aux députés et aux conseillers et à travers eux à l’opinion publique, est celui de la confiance. Il faut que cette confiance soit maintenue. On a une vision, on a réalisé des choses…», conclut un proche de celui qui est à la tête de l’Exécutif.