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Ce n'est pas la première fois que des représentants européens se rendent en Chine cette année. Plusieurs commissaires européens ont déjà fait le déplacement pour resserrer les liens diplomatiques et faciliter la reprise des échanges commerciaux post-pandémie entre Pékin et l'Union européenne.
Toutefois, il s'agit de la première fois que les dirigeants de Bruxelles rencontrent en personne le président chinois Xi Jinping depuis 2019. Le Premier ministre Li Qiang est aussi présent jeudi à ce sommet.
Arrivés jeudi à Pékin, la présidente de la commission de l'Union européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel ont rencontré en fin de matinée Xi Jinping, a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.
Lors de ce sommet, plusieurs sujets seront évoqués, tels que le changement climatique, la santé et les droits humains en Chine. Mais c'est l'entente russo-chinoise sur fond de guerre en Ukraine et le déséquilibre commercial entre l'Union européenne et la Chine qui domineront les discussions. "Les dirigeants européens ne toléreront pas dans la durée un déséquilibre dans les échanges commerciaux", avait déjà mis en garde mardi Mme Von der Leyen dans un entretien à Bruxelles avec l'AFP. "Nous avons des outils pour protéger notre marché", avait-elle poursuivi, tout en disant sa préférence pour "des solutions négociées".
Le déficit commercial de l'Union européenne avec la Chine a doublé en deux ans pour atteindre le chiffre record de 390 milliards d'euros en 2022, selon Mme Von der Leyen.
Pékin lui a répondu mercredi que la politique d'exportation de l'Union européenne vers la Chine, assortie de restrictions à l'exportation de produits de haute technologie, n'avait "pas de sens".
Pékin va tenter lors de ce sommet de "protéger son image d'acteur mondial et de rassurer les acteurs européens sur l'orientation que prend l'économie chinoise", estime Grzegorz Stec, un analyste du groupe de réflexion sur la Chine MERICS. A la veille du sommet UE-Chine, une source au sein du gouvernement de Giorgia Meloni a indiqué à l'AFP que l'Italie se retirait de l'accord avec la Chine sur les Nouvelles Routes de la soie.
La Première ministre italienne Giorgia Meloni avait déjà déclaré avant son arrivée au pouvoir fin 2022 que l'adhésion de son pays au programme d'investissements massifs de Pékin -- décrit par beaucoup comme un cheval de Troie destiné à obtenir une influence politique -- était une "grave erreur".
La guerre entre Israël et le Hamas et l'offensive russe en Ukraine figureront aussi à l'ordre du jour. Pékin a régulièrement été critiqué par les Occidentaux sur le dossier ukrainien. Car si la Chine appelle au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays -- sous-entendu Ukraine comprise -- elle n'a jamais condamné publiquement Moscou.
En octobre, Vladimir Poutine a également été accueilli à Pékin par M. Xi qui a salué leur "profonde amitié". Le sommet UE-Chine sera probablement différent, anticipe l'analyste Nicholas Bequelin, qui relève que l'Union européenne n'a "aucune confiance" en Pékin. "Il est peu probable que les deux parties obtiennent ce qu'elles veulent de l'autre", souligne cet expert du Paul Tsai China Center de Yale.
"La Chine et l'Europe sont des partenaires, pas des rivaux, et leurs intérêts communs l'emportent largement sur leurs différences", a insisté cette semaine le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.
Jeudi, Mme Von der Leyen et M. Michel s'entretiendront également avec le Premier ministre chinois Li Qiang. Les tensions autour de l'île autonome de Taïwan seront par ailleurs au coeur des discussions.
Sur fond de négociations sur le changement climatique à Dubaï pour la COP28, les dirigeants européens entendent pousser la Chine, premier producteur mondial de gaz à effet de serre, à redoubler d'efforts pour le climat.
Les dirigeants européens évoqueront probablement aussi le dossier des voitures électriques produites en Chine, qui font l'objet d'une enquête de la Commission européenne depuis la mi-septembre sur des subventions jugées illégales.