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A Montpellier, dans le sud de la France, la grisaille n'a pas eu raison des défilés menés par les syndicats ainsi que par de nombreux partis de gauche. En ligne de mire, le président de la république, son premier ministre mais également et surtout Eric Woerth actuellement mis en cause dans la désormais célèbre « affaire Bettencourt ».
Parmi les slogans entonnés ça et là : « La retraite elle est à nous. On s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ».
Seul mot d'ordre de la mobilisation : le retrait pur et simple du projet de réforme. Les principales organisations syndicales (FO, CGT, et CFDT) ainsi que les partis d'opposition (Parti socialiste, Europe écologie, Parti communiste) dénoncent une réforme « inégalitaire » et demandent l'augmentation des cotisations patronales.
Pour tous les manifestants, le gouvernement de Nicolas Sarkozy s'appuie sur des arguments irrecevables.
Le premier d'entre eux est d'ordre démographique : l'augmentation de la durée de vie justifierait l'allongement de la durée de cotisation pour maintenir le montant des pensions. Un argument rejeté par les manifestants qui arguent que le nombre de retraités sera à la baisse une fois que la génération du « baby boom » des années 1946 à 1976 partira à la retraite.
Autre argument rejeté : Il n'y aurait aucune autre solution envisageable pour conserver le niveau actuel des pensions de retraite. « Faux » répondent les syndicats et la gauche française puisqu'il suffirait que la productivité du travail augmente suffisamment pour maintenir un niveau de vie satisfaisant pour les cotisants et les retraités. Or cette productivité augmente annuellement, confortant ainsi la thèse des manifestants.
A Montpellier, le rassemblement a été également l'occasion de dénoncer les dérives sécuritaires et discriminatoires de l'été 2010 (expulsion massive de Roms, discours de Grenoble sur les déchéances de nationalités). Preuve en est la présence de collectifs défenseurs de sans papiers, ainsi que de nombreuses pancartes dénonçant la xénophobie ambiante.
Aujourd'hui, la réforme de retraite cristallise toutes les tensions. Au cœur de ce projet, Eric Woerth est de plus en plus impopulaire. La publication la semaine dernière d'une lettre émanant du ministre du travail et demandant la remise de la légion d'honneur à Patrick de Maistre le conseiller de fortune de Liliane Bettencourt et le patron de la femme d'Eric Woerth, laisse en effet planer le doute sur un éventuel conflit d'intérêts. Les syndicats refusent désormais de dialoguer avec un ministre qu'ils ne considèrent plus comme un interlocuteur crédible. La gauche quant à elle fait valoir que les soupçons qui pèsent sur Eric Woerth sont difficilement compatibles avec sa position de leader de la réforme.
La journée du 7 septembre marque assurément le début d'une rentrée sociale qui s'annonce des plus mouvementées. Les syndicats et l'opposition ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne baisseraient pas la garde puisqu'un nouvel appel à la grève est lancé pour le 19 septembre. Reste à savoir si la mobilisation générale influera sur le gouvernement qui pour le moment reste campé sur ses positions…
Changements de forme
Sarkozy a annoncé des modifications: il ne baissera pas l'âge de la retraite mais tiendra compte de la pénibilité. Au lieu des 20 % de handicap qui permettaient de partir à 60 ans, ce sera 10 % de taux d'incapacité. Mais pour les manifestants c'est une "fin de non recevoir"