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C'est le troisième attentat le plus meurtrier commis cette année en Irak. Il survient moins d'une semaine avant la date butoir fixée pour le départ des troupes de combat américaines des villes irakiennes, dans le cadre d'un nouveau pacte de sécurité.
Une heure plus tard, deux bombes placées en bordure de routes ont explosé dans des quartiers chiites de la capitale irakienne. Le premier attentat a fait un mort et 19 blessés, le deuxième faisant quatre blessés, selon la police et des responsables hospitaliers.
A Sadr City, la bombe avait été cachée sous des légumes chargés sur une charrette, et elle a explosé sur un marché bondé.
D'après un responsable de la police locale, l'explosion, survenue à 19h, était programmée pour faire le plus de victimes possibles, en frappant le maximum de personnes faisant leurs courses. Des éclats d'obus ont été projetés à plus de 500 mètres. L'explosion a également mis le feu à des magasins sur le marché.
Les autorités américaines et irakiennes avaient prévenu que la violence pourrait augmenter avant le 30 juin, date-butoir fixée pour le retrait des troupes de combat américaines d'Irak, première étape avant un retrait total d'ici la fin de 2011.
Dans le cadre de ce retrait, le 20 juin, des militaires américains avaient rendu le contrôle d'une base située à Sadr City à l'armée irakienne.
Le même jour, l'explosion d'un camion-piégé avait fait 82 morts à Taza, une ville majoritairement chiite située près de Kirkouk, dans le nord de l'Irak. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier commis en Irak depuis le début de l'année.
Au sujet des victimes, l’histoire d’une petite fille se veut des plus révélatrices. Shams -"soleil" en arabe- trois ans, était défigurée et avait perdu ses yeux dans un attentat à la voiture piégée en 2006. Aujourd'hui, la fillette vient de regagner Bagdad avec deux nouvelles prothèses oculaires après avoir été soignée à Londres.
Shams ne voit toujours pas, mais la chirurgie reconstructrice -qui ne sera terminée qu'au bout de plusieurs années- lui donnera une meilleure chance d'avoir une vie normale, sans avoir à souffrir du retard de la société sur une apparence difficile. "Son état général s'est déjà amélioré avec sa nouvelle apparence", explique son père, Husham Fadhil.
Shams était avec sa mère à l'arrière de la camionnette conduite par son père quand la bombe a explosé, le 23 novembre 2006, lors d'une série d'attentats coordonnés qui ont fait plus de 200 morts dans le quartier chiite bagdadi de Sadr City. Sa mère est morte. La petite fille a survécu, mais grièvement blessée au visage, et les yeux détruits.
Shams a d'abord été soignée d'abord à Amman, en Jordanie, dans un centre de Médecins sans Frontières (MSF), mais les médecins ont déterminé qu'il ne pourraient pas lui rendre la vue, et Shams est rentrée à Bagdad.
Son histoire a ému dans le monde entier, et le "Times" de Londres a collecté plus de 200.000 dollars pour permettre que la fillette puisse être opérée en Grande-Bretagne. Elle a donc subi deux opérations, dont une pour lui installer deux prothèses oculaires, avant d'aller dans des installations spécialisées pour aveugles, où on lui a appris à mieux vivre avec son handicap, ainsi qu'à sa famille.
Selon Yassir Abou-Rayyah, principal médecin de l'équipe soignant la fillette, elle devra revenir dans six mois pour d'autres interventions de chirurgie reconstructrice de ses paupières, a expliqué son père. Et d'ajouter que tous les experts ayant vu la fillette ont été impressionnés par son autonomie: "ils ont été très impressionnés par sa capacité à marcher seule, par sa vivacité et son intelligence", a-t-il ajouté.