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«Les 116 migrants subsahariens entrés hier (mercredi) en Espagne de manière illégale à travers Sebta ont été réadmis par le Maroc", avait annoncé la préfecture de Sebta dans un communiqué relayé par l’AFP.
Cette opération se base sur «la réactivation» d'un accord bilatéral conclu il y a 26 ans par l'Espagne et le Maroc, a souligné la préfecture.
La porte-parole du ministère espagnol de l'Intérieur a défendu «la légalité» de «cette expulsion», en assurant que «toutes les conditions requises par la loi espagnole sur les étrangers avaient été remplies».
«Une fois que le Maroc s'est montré disposé à accepter ces personnes (...), la police nationale est allée les chercher au centre de rétention des étrangers. Elles ont été transférées à un commissariat, identifiées - avec nom, nationalité, empreintes digitales - et toutes ont eu contact avec un avocat, un interprète et ont reçu une aide médicale », a-t-elle plaidé.
« Il a été proposé à tous la possibilité de solliciter l'asile et ils ne l'ont pas fait », a assuré l'Intérieur, soulignant que « les deux mineurs présents dans le groupe sont restés en Espagne ».
Carmen Calvo, vice-présidente du gouvernement espagnol a expliqué à ce propos qu’un accord a été activé avec le Maroc en 1992 et utilisé en d'autres occasions. Elle a mis l'accent sur le fait qu’il a été appliqué de manière individuelle à des personnes et souligné qu’aucun des expulsés n'a demandé l'asile. Elle a également nié toute comparaison avec le cas du navire Aquarius qualifié d’extrême urgence humanitaire
Elle a, par ailleurs, justifié vendredi dernier la décision d’expulsion des 116 migrants en soutenant que ce cas est fort différent de celui de l’Aquarius. «Légalement, les cas sont différents, s’agissant de quelqu’un qui a été sauvé en mer dans une situation d’urgence humanitaire, et la situation d’une personne qui attaque violemment une frontière », a-t-elle soutenu lors d’une conférence de presse. Elle a fait allusion à ce propos aux sept gardes civils blessés durant l’assaut : « Ils sont entrés avec des outils et des substances qui ont blessé des membres de la Guardia Civil et nous ne pouvons accepter (… ) le fait d’entrer dans notre pays de manière irrégulière et violente », a-t-elle affirmé.
Pourtant, la décision du gouvernement espagnol prise à leur encontre a été fortement contestée par certains partis politiques et des ONG de défense des droits des migrants.
En effet, le parti de gauche radicale Podemos - qui avait favorisé l'arrivée au pouvoir en juin du socialiste Pedro Sanchez - a jugé « scandaleux » ce type de pratiques. « On peut difficilement garantir les droits humains quand il y a des refoulements qui sont réalisés en si peu de temps », a déclaré le député de Podemos Chema Guijarro.
Il a appelé le gouvernement à «agir comme lors des premiers jours de son mandat », lorsqu’ il avait accueilli le navire Aquarius chargé de migrants ou promis de retirer les barbelés des clôtures barrant l'accès aux présides occupés de Sebta et Mellilia.
Selon Europa Press, le groupe parlementaire Unidos Podemos a, quant à lui, exigé l’audition du ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, pour s’expliquer devant les parlementaires sur cette décision.
Sur Twitter, l'ONG Caminando Fronteras a, pour sa part, qualifié l'opération d' « énorme violation des droits humains par le gouvernement espagnol ».
Sa militante Helena Maleno a condamné une « expulsion collective » en disant, dans un tweet: « L'ONU l'interdit, le gouvernement espagnol l'applique ».
Même le ministre italien appartenant à l’extrême droite, Matteo Salvini a critiqué la décision du gouvernement espagnol, tout en s’insurgeant contre ce qu’il appelle la politique de deux poids deux mesures. «Si l’Espagne le fait, il est bien; mais si je le propose, je suis raciste, fasciste et inhumain ».