Le Maroc a eu son premier plan stratégique dédié à l’économie numérique. Le plan numeric 2013 qui est arrivé à son terme a également montré ses limites. Il n’a pas eu l’effet escompté. «Aujourd’hui plus que jamais, il est urgent de relancer la dynamique en apportant les rectifications nécessaires et les améliorations requises à une meilleure mise en œuvre d’un tel plan», font savoir ceux et celles de l’Association des anciens élèves de Télécom Paris Tech.
Le devenir de l’économie numérique a été bien évidemment au cœur de la conférence organisée par l’ATAM. Les experts nationaux et internationaux se sont succédé pour débattre de vision stratégique et gouvernance, des leviers de mise en œuvre, de performance du tissu d’entreprises et du rôle des opérateurs TIC. «Le but de cette conférence est de présenter une perspective intégrée du modèle de développement du secteur aujourd’hui au Maroc, dresser un état des lieux sans concession, identifier les principaux gaps de performances vs benchmark et de faire des recommandations concrètes autour d’une vision intégrée», explique Ahmed Rahhou, le président de l’ATAM.
Des recommandations que le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Economie numérique va lire avec la plus grande attention. A la séance d’ouverture de la conférence, Moulay Hafid Elalamy dira tout son intérêt pour la thématique de la rencontre.
Les anciens élèves de Télécom Paris Tech sont polyglottes mais ne parlent pas la langue de bois. Ce mercredi 29 octobre, des constats forts et partagés ont été dressés au cours de la conférence dont ils sont les initiateurs. Le Maroc est à la traîne par rapport aux pays d’aspiration comme la Malaisie. La forte croissance qu’a connue le secteur offshoring jusqu’en 2012 s’est arrêtée net. Un déficit chronique dans les infrastructures numériques fondamentales est constaté à travers l’absence du haut et du très haut débit. Quant à l’initiative e-Gov , elle est loin d’avoir transformé l’essai.
Une conférence pour dire l’urgence de l’adoption d’une vision de l’économie numérique à l’horizon 2020. Le secteur a vivement besoin d’une nouvelle gouvernance et d’un nouvel ancrage pour lui redonner impulsion. Ceux et celles de l’ATAM l’ont dit. Pourvu qu’ils soient entendus.