Le retour de la croissance prévu progressivement à partir de 2021
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Concernant l’impact de la crise sanitaire sur l’économie marocaine, la note souligne que l’économie du pays est affectée, d’une part, par l’effondrement économique global, qui touche notamment l’Europe, son principal partenaire commercial et, d’autre part, par les mesures de confinement pour faire face à la propagation de la pandémie.
« Au deuxième trimestre 2020, l’économie marocaine, sous confinement strict de la population pendant près de 10 semaines sur 13, a été confrontée à une baisse de la demande intérieure. La consommation des ménages, en volume, se serait repliée de 6,7%. Cette baisse aurait, particulièrement, concerné les dépenses des ménages en biens manufacturés, notamment celles de l’habillement et d’équipement ainsi que celles du transport, de la restauration et des loisirs », précise la même source. Et d’ajouter que « la demande extérieure aurait également flanché, entraînant une baisse de 25,1% du volume des exportations, alors que les importations se seraient infléchies de 26,7%, impactées par le recul des achats des biens d'équipement, des produits énergétiques, des biens de consommation, des produits bruts et des demi-produits ». D’où le repli du PIB qui aurait atteint -13,8% par rapport à la même période de 2019.
La note tripartite souligne également que sur l’ensemble de l’année 2020, l’économie marocaine devrait connaître une récession, la première depuis plus de deux décennies, sous l’effet conjugué de la sécheresse et de la pandémie. Ainsi, selon les prévisions annuelles du HCP, « le PIB connaîtrait une contraction de 5,8% qui serait accompagnée par un creusement du déficit budgétaire à 7,4% du PIB. Le déficit courant devrait également s’aggraver, pour atteindre 6,9% du PIB ».
Pour ce qui est du retour de la croissance, il devrait « s’opérer progressivement à partir de 2021, avec une hausse prévue du PIB de 4,4% par rapport à 2020. Les activités non agricoles se redresseraient, affichant une progression de 3,6%, en ligne avec la reprise de la demande intérieure et extérieure, alors que le retour des conditions climatiques de saison favoriserait une hausse de la valeur ajoutée agricole ».
S’agissant du volet social, la note met en avant qu’en raison de la crise économique et sociale déclenchée par le Covid-19, la proportion de personnes « vulnérables à la pauvreté » et/ou « pauvres » pourrait passer de 17,1% de la population en 2019 à environ 19,87% en 2020, soit 1,058 million de personnes additionnelles, ajoutant que l'impact socioéconomique de la crise sera sans doute ressenti en premier lieu et durement par les travailleurs du secteur informel qui représentent une grande majorité des Marocains actifs et populations étrangères (migrants, réfugiés), et qui sont généralement employés dans des secteurs particulièrement vulnérables à la crise, comme le secteur du tourisme ou des transports, la vente au détail, ou encore la « gig économie », mais également par tous ceux dont le travail ne peut pas se faire à distance.
Selon la note, le Maroc, outre des mesures de santé publique strictes qui ont permis au pays de réagir rapidement contre l'évolution de la pandémie, a mis en place le Fonds national Covid-19 (d’un montant de près de 3,3 milliards USD à fin mai) afin d’atténuer les impacts de la pandémie sur les entreprises et les ménages vulnérables tout en permettant des allocations de santé plus élevées, ajoutant qu’un Comité de veille économique (CVE) a été mis en place au niveau du ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, chargé, d'une part, de suivre l'évolution de la situation économique à travers des mécanismes de suivi et d'évaluation rigoureux et, d'autre part, d'identifier les mesures appropriées en termes de soutien aux secteurs impactés.
Ladite note présente également les actions entreprises par le Maroc et met en relief les principales recommandations des agences du Système des Nations unies pour accompagner une réponse intégrée et efficace face aux répercussions économiques et sociales de la crise.
Elle appelle à voir, dans la crise, des opportunités à saisir pour une reprise alignée sur les Objectifs de développement durable (ODD), bien informée et inclusive qui ne laisse personne pour compte, précise le communiqué, notant que ses recommandations plaident pour une plus grande attention au suivi de la pauvreté multidimensionnelle, à l’innovation dans la collecte et l’analyse des données contextualisées, à l’investissement dans la continuité des services publics d’éducation et de santé durant et après la crise, ainsi qu’au renforcement de la régionalisation et la valorisation du rôle de la société civile.
La note stratégique et ses différentes recommandations ont l’ambition de servir d’outil de travail pour une réponse socioéconomique immédiate, à moyen et long termes au Covid-19 dans un esprit collaboratif de responsabilité partagée pour répondre aux besoins des personnes vulnérables, protéger les emplois et les moyens de subsistance et permettre une reprise progressive et durable de l’économie, ajoute la même source.
Les décisions à prendre dans les prochains mois seront certainement cruciales afin d’atteindre les ODD, souligne le communiqué, relevant que cette note stratégique conjointe montre que "la crise appelle un relèvement plus équitable, inclusif et respectueux de l’environnement vers des économies durables et des sociétés plus résilientes, notamment face aux pandémies et aux changements climatiques".
La version électronique de cette note stratégique est diffusée à partir du 17 août 2020, sur les sites Internet du HCP, des agences du SNU et de la Banque mondiale ainsi que sur leurs réseaux sociaux respectifs.