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Dakhla a abrité dernièrement une table ronde sur la dynamique de développement
de nos provinces
du Sud. La région de Dakhla a été choisie comme modèle de cette dynamique
à l’initiative
du think tank
Al Mountada.
Nous avons pris langue avec l’une
des personnes qui ont initié et collaboré
à cette rencontre,
à savoir Françoise Bastide, une
Maroco-Française, native de Rabat,
ancienne maire
adjointe de Cannes qui a eu le coup
de foudre pour Dakhla et ses
habitants il y a plus de dix ans.
Surnommée Salka Dlimi, cette
sociologue de
formation qui dispose d’une agence de
marketing territorial et dirige la revue
de la Chambre
d’agriculture, vit
dans une ferme en périphérie de Dakhla
où elle cultive des légumes bios.
Libé : Vous avez été très active lors du lancement du think tank Al Mountada à Dakhla… Pourquoi ?
Françoise Bastide : J’étais présente et active pour de nombreuses raisons. La première, c’est l’amitié. Ghali Fassi Firhi, un des concepteurs, est un ami. Je connais ses compétences et sa probité morale et intellectuelle.
D’autre part, contribuer par des idées au développement d’une région comme celle d’Oued Eddahab est un projet fascinant. Il y a plus de dix ans, lors d’un voyage d’étude du think tank dénommé Institut des relations internationales dont le président fondateur est mon beau-frère, Jawad Kerdoudi, j’ai eu le coup de foudre, non seulement pour ce territoire du Maroc saharien mais surtout pour ses habitants. Tout le monde connaît mon engagement patriotique pour le Maroc et Al Mountada porte dans ses flancs, de nombreuses espérances.
Enfin, j’estime qu’il est de mon devoir, vu que j’ai la chance d’avoir des milliers d’abonnés sur le Net, de faire comprendre à la génération qui a dépassé les 60 ans et ne brigue rien d’autre que de faire avancer la cause marocaine, qu’elle doit moralement et intellectuellement s’engager pour laisser aux générations futures un monde moins inhumain.
Pouvez-vous nous dire davantage ce coup de foudre pour ce territoire et les hommes qui l’habitent ?
J’ai pris dix ans pour aller au-devant de l’âme sahraouie. Ce qui a impliqué de les accompagner au grand désert, de dormir à même le sol lors des nuits étoilées, d’apprendre leur lien indissoluble au dromadaire, de partager leur amour de la tente, d’écouter leurs poésies avec les vibrations de mon âme et leurs chants avec le filtre de mes émotions.
Ici nous sommes encore au temps des chevaliers. J’investigue les derniers reliefs d’une culture dont Odette du Pigaudeau a brillamment dessiné les contours et pour tout vous dire, je souffre et je m’affole.
Partout sur terre, les cultures fragiles sont menacées et la culture Beidane et nomade, plus qu’une autre par la culture, rouleau compresseur des villes et du béton
A ce titre, j’ai négocié ma participation à ce think tank en ne cachant pas que je me battrai pour que la Constitution soit respectée et que, selon le vœu de Sa Majesté Mohammed VI, la culture hassanie continue d’être une des grandes composantes de la culture marocaine. Si nous voulons avoir un rôle inclusif, il va falloir ouvrir largement les bras. On n’intègre valablement que des êtres puissamment cultivés. L’acculturation est la mère de tous les maux.
De plus, aujourd’hui, on sait que dans le domaine de la politique de la ville, d’une manière quasi mathématique, ce qui se fait pour les populations mais sans elles, se fait contre elles ! Faire pour, c’est faire avec ! Ce sera un des leitmotivs d’Al Mountada.
Vous avez affirmé, il y a quelque temps, que le marketing territorial est une nécessité pour la promotion de la région. Que recouvre ce concept ?
Avec la mondialisation, l’environnement est devenu extrêmement global et concurrentiel. Aujourd’hui avec l’intelligence artificielle, les autoroutes de l’information, Internet, les vols low-cost, on peut s’installer presque partout dans le monde et pratiquer une activité. Sans parler du tourisme.
Pour décider les gens à s’installer ici plutôt qu’ailleurs, pour les décider à investir, pour encourager les retraités à choisir d’y vivre et d’y dépenser leur retraite, pour répondre au désir d’évasion des touristes à venir ici plutôt que là-bas, le marketing territorial est une nécessité. Cette pratique est désormais essentielle pour les responsables territoriaux. Elle permet d’apporter des méthodes, des outils et des concepts très utiles pour contribuer à améliorer l’attractivité d’un territoire. Bien utilisée, elle aboutit à l’intelligence territoriale.
Qu’est-ce que l’intelligence territoriale ? Que recouvre ce concept ?
L’intelligence territoriale est l’ensemble des savoirs et des compétences qui sont constitutifs d’un territoire.
Le territoire de Rabat-Salé-Kénitra a-t-il la même histoire, la même géomorphologie, la même culture, le même emplacement stratégique, les mêmes habitants, les mêmes atouts et équipements que celui d’Oued Eddahab ? Evidemment, non !
Donc on ne peut, ni en faire la promotion de la même façon, ni lui adapter une gouvernance préformatée voire prédéformée.
Le rassemblement des données et des compétences humaines d’une région, constitue l’intelligence collective. C’est elle qui doit porter l’avenir du territoire. C’est cela l’intelligence territoriale ! Le secret est de rassembler toutes ces forces pour les faire collaborer.
Notre région ne s’appuie-t-elle pas sur un modèle d’intelligence collective puisque le nouveau modèle de développement des provinces du Sud a été mis au point après consultation de 1500 personnes ?
Ce rapport à ce jour, inégalé puisqu’il s’appuie sur l’intelligence collective comme vous le soulignez judicieusement, s’inscrit très exactement dans une démarche moderne de développement local.
Le seul souci et il est de taille, puisqu’il ralentit ses effets, c’est que pour rendre plus vite opérationnelle cette démarche de développement local, il faut lui apporter une culture de veille et de stratégie afin de lui déblayer la route.
Le nouveau modèle a été élaboré il y a 7 ans, il est arrivé à maturité. Les trois ans qui viennent au moment du nécessaire bilan des 10 ans, doivent être utilisés non seulement à le rendre plus opérationnel mais également modélisable aux autres régions.
C’est toute l’ambition d’Al Mountada : arriver par la contribution de nombreux chercheurs à une meilleure gouvernance locale.
Les Marocains sont naturellement amoureux de leur pays ; nous devons organiser la participation du plus grand nombre. Cela c’est de la démocratie participative !
Si l’on adopte une culture de veille stratégique, on s’aperçoit que l’on peut créer très vite un cercle vertueux, les problèmes se lissent, les comportements changent, un nouveau climat s’installe, l’argent afflue, les investissements se font.
Les jeunes trouvent du travail et peuvent imaginer l’avenir, il y a moins de délinquance ; le climat est propice à l’arrivée des étrangers. Sans cette culture de veille, le développement est lent, désordonné, mal ciblé et il produit du découragement, du chômage, de la délinquance. La mise en danger concurrentielle pour le territoire, est au bout du chemin.
… Alors, en quoi consiste la veille stratégique ?
C’est la conduite « intelligente d’un territoire » dans son développement par rapport à son contexte social, géographique, son histoire, ses ressources et son organisation spatiale.
Cette veille fait appel aux experts en matière de gestion géographique des ressources (géographes, urbanistes,..) mais aussi des éducateurs de rue, des sociologues, des historiens de culture locale. Elle aboutit à une vision qui se rapproche exactement du développement économique durable et inclusif.
Quatre grandes tendances peuvent être dégagées en matière de marketing territorial.
Le marketing « intégré » qui consiste à avoir une approche holistique, une vision globale de l’attractivité. Elle suppose de puiser en profondeur dans l’identité du territoire et c’est pour cela qu’elle doit nécessairement être inclusive.
Le marketing « partagé » qui requiert une mobilisation très large des citoyens et des acteurs leaders dans la démarche. La bonne nouvelle est qu’il repositionne les instances de pouvoir au centre des aspirations citoyennes. Le marketing « d’excellence » qui suppose la structuration de l’offre par un principe d’excellence étendue à tous les secteurs. Ce principe est sine qua non de la bonne gouvernance. Il nécessite des réunions, du coaching, des transferts de compétences…
Et le marketing «affinitaire et collaboratif» qui consiste à développer une communauté et faire des citoyens de véritables ambassadeurs, on parle alors d’effet levier. Les conseils de quartiers à ce titre sont très utiles. Ils mobilisent les personnes ressources et les leaders d’opinion d’un quartier pour assurer un meilleur accueil des étrangers et une meilleure vie en cassant l’effet mégapole pour retrouver l’effet village.
Comment appréhendez-vous la situation actuelle à la lumière de ce que vous avez avancé ?
La situation existante, c’est que de nombreuses structures font des efforts isolés et coûteux pour la collectivité en restant éloignées entre elles alors que l’époque demande synergie et collaboration. Le monde va entrer dans une période de décroissance, l’argent sera rare et difficile à trouver. Ces structures sont isolées des responsables politiques, et les pouvoirs publics sont aveugles au moment de prendre des décisions. Ce manque d’horizontalité a été mis en lumière dans un des discours marquants sur les maux qui affectent notre pays, par Sa Majesté Mohammed VI.
A contrario, l’intelligence territoriale et la veille stratégique avec la participation d’un maximum d’acteurs, bâtiront une conscience et une vision globale. A ce moment-là et à ce moment-là seulement, l’instance politico-administrative aura à sa disposition une vraie task force immédiatement disponible qui constituera un parfait outil de gouvernance. Et l’on aura créé un cercle vertueux, avec un territoire où il fait bon vivre.
de nos provinces
du Sud. La région de Dakhla a été choisie comme modèle de cette dynamique
à l’initiative
du think tank
Al Mountada.
Nous avons pris langue avec l’une
des personnes qui ont initié et collaboré
à cette rencontre,
à savoir Françoise Bastide, une
Maroco-Française, native de Rabat,
ancienne maire
adjointe de Cannes qui a eu le coup
de foudre pour Dakhla et ses
habitants il y a plus de dix ans.
Surnommée Salka Dlimi, cette
sociologue de
formation qui dispose d’une agence de
marketing territorial et dirige la revue
de la Chambre
d’agriculture, vit
dans une ferme en périphérie de Dakhla
où elle cultive des légumes bios.
Libé : Vous avez été très active lors du lancement du think tank Al Mountada à Dakhla… Pourquoi ?
Françoise Bastide : J’étais présente et active pour de nombreuses raisons. La première, c’est l’amitié. Ghali Fassi Firhi, un des concepteurs, est un ami. Je connais ses compétences et sa probité morale et intellectuelle.
D’autre part, contribuer par des idées au développement d’une région comme celle d’Oued Eddahab est un projet fascinant. Il y a plus de dix ans, lors d’un voyage d’étude du think tank dénommé Institut des relations internationales dont le président fondateur est mon beau-frère, Jawad Kerdoudi, j’ai eu le coup de foudre, non seulement pour ce territoire du Maroc saharien mais surtout pour ses habitants. Tout le monde connaît mon engagement patriotique pour le Maroc et Al Mountada porte dans ses flancs, de nombreuses espérances.
Enfin, j’estime qu’il est de mon devoir, vu que j’ai la chance d’avoir des milliers d’abonnés sur le Net, de faire comprendre à la génération qui a dépassé les 60 ans et ne brigue rien d’autre que de faire avancer la cause marocaine, qu’elle doit moralement et intellectuellement s’engager pour laisser aux générations futures un monde moins inhumain.
Pouvez-vous nous dire davantage ce coup de foudre pour ce territoire et les hommes qui l’habitent ?
J’ai pris dix ans pour aller au-devant de l’âme sahraouie. Ce qui a impliqué de les accompagner au grand désert, de dormir à même le sol lors des nuits étoilées, d’apprendre leur lien indissoluble au dromadaire, de partager leur amour de la tente, d’écouter leurs poésies avec les vibrations de mon âme et leurs chants avec le filtre de mes émotions.
Ici nous sommes encore au temps des chevaliers. J’investigue les derniers reliefs d’une culture dont Odette du Pigaudeau a brillamment dessiné les contours et pour tout vous dire, je souffre et je m’affole.
Partout sur terre, les cultures fragiles sont menacées et la culture Beidane et nomade, plus qu’une autre par la culture, rouleau compresseur des villes et du béton
A ce titre, j’ai négocié ma participation à ce think tank en ne cachant pas que je me battrai pour que la Constitution soit respectée et que, selon le vœu de Sa Majesté Mohammed VI, la culture hassanie continue d’être une des grandes composantes de la culture marocaine. Si nous voulons avoir un rôle inclusif, il va falloir ouvrir largement les bras. On n’intègre valablement que des êtres puissamment cultivés. L’acculturation est la mère de tous les maux.
De plus, aujourd’hui, on sait que dans le domaine de la politique de la ville, d’une manière quasi mathématique, ce qui se fait pour les populations mais sans elles, se fait contre elles ! Faire pour, c’est faire avec ! Ce sera un des leitmotivs d’Al Mountada.
Vous avez affirmé, il y a quelque temps, que le marketing territorial est une nécessité pour la promotion de la région. Que recouvre ce concept ?
Avec la mondialisation, l’environnement est devenu extrêmement global et concurrentiel. Aujourd’hui avec l’intelligence artificielle, les autoroutes de l’information, Internet, les vols low-cost, on peut s’installer presque partout dans le monde et pratiquer une activité. Sans parler du tourisme.
Pour décider les gens à s’installer ici plutôt qu’ailleurs, pour les décider à investir, pour encourager les retraités à choisir d’y vivre et d’y dépenser leur retraite, pour répondre au désir d’évasion des touristes à venir ici plutôt que là-bas, le marketing territorial est une nécessité. Cette pratique est désormais essentielle pour les responsables territoriaux. Elle permet d’apporter des méthodes, des outils et des concepts très utiles pour contribuer à améliorer l’attractivité d’un territoire. Bien utilisée, elle aboutit à l’intelligence territoriale.
Qu’est-ce que l’intelligence territoriale ? Que recouvre ce concept ?
L’intelligence territoriale est l’ensemble des savoirs et des compétences qui sont constitutifs d’un territoire.
Le territoire de Rabat-Salé-Kénitra a-t-il la même histoire, la même géomorphologie, la même culture, le même emplacement stratégique, les mêmes habitants, les mêmes atouts et équipements que celui d’Oued Eddahab ? Evidemment, non !
Donc on ne peut, ni en faire la promotion de la même façon, ni lui adapter une gouvernance préformatée voire prédéformée.
Le rassemblement des données et des compétences humaines d’une région, constitue l’intelligence collective. C’est elle qui doit porter l’avenir du territoire. C’est cela l’intelligence territoriale ! Le secret est de rassembler toutes ces forces pour les faire collaborer.
Notre région ne s’appuie-t-elle pas sur un modèle d’intelligence collective puisque le nouveau modèle de développement des provinces du Sud a été mis au point après consultation de 1500 personnes ?
Ce rapport à ce jour, inégalé puisqu’il s’appuie sur l’intelligence collective comme vous le soulignez judicieusement, s’inscrit très exactement dans une démarche moderne de développement local.
Le seul souci et il est de taille, puisqu’il ralentit ses effets, c’est que pour rendre plus vite opérationnelle cette démarche de développement local, il faut lui apporter une culture de veille et de stratégie afin de lui déblayer la route.
Le nouveau modèle a été élaboré il y a 7 ans, il est arrivé à maturité. Les trois ans qui viennent au moment du nécessaire bilan des 10 ans, doivent être utilisés non seulement à le rendre plus opérationnel mais également modélisable aux autres régions.
C’est toute l’ambition d’Al Mountada : arriver par la contribution de nombreux chercheurs à une meilleure gouvernance locale.
Les Marocains sont naturellement amoureux de leur pays ; nous devons organiser la participation du plus grand nombre. Cela c’est de la démocratie participative !
Si l’on adopte une culture de veille stratégique, on s’aperçoit que l’on peut créer très vite un cercle vertueux, les problèmes se lissent, les comportements changent, un nouveau climat s’installe, l’argent afflue, les investissements se font.
Les jeunes trouvent du travail et peuvent imaginer l’avenir, il y a moins de délinquance ; le climat est propice à l’arrivée des étrangers. Sans cette culture de veille, le développement est lent, désordonné, mal ciblé et il produit du découragement, du chômage, de la délinquance. La mise en danger concurrentielle pour le territoire, est au bout du chemin.
… Alors, en quoi consiste la veille stratégique ?
C’est la conduite « intelligente d’un territoire » dans son développement par rapport à son contexte social, géographique, son histoire, ses ressources et son organisation spatiale.
Cette veille fait appel aux experts en matière de gestion géographique des ressources (géographes, urbanistes,..) mais aussi des éducateurs de rue, des sociologues, des historiens de culture locale. Elle aboutit à une vision qui se rapproche exactement du développement économique durable et inclusif.
Quatre grandes tendances peuvent être dégagées en matière de marketing territorial.
Le marketing « intégré » qui consiste à avoir une approche holistique, une vision globale de l’attractivité. Elle suppose de puiser en profondeur dans l’identité du territoire et c’est pour cela qu’elle doit nécessairement être inclusive.
Le marketing « partagé » qui requiert une mobilisation très large des citoyens et des acteurs leaders dans la démarche. La bonne nouvelle est qu’il repositionne les instances de pouvoir au centre des aspirations citoyennes. Le marketing « d’excellence » qui suppose la structuration de l’offre par un principe d’excellence étendue à tous les secteurs. Ce principe est sine qua non de la bonne gouvernance. Il nécessite des réunions, du coaching, des transferts de compétences…
Et le marketing «affinitaire et collaboratif» qui consiste à développer une communauté et faire des citoyens de véritables ambassadeurs, on parle alors d’effet levier. Les conseils de quartiers à ce titre sont très utiles. Ils mobilisent les personnes ressources et les leaders d’opinion d’un quartier pour assurer un meilleur accueil des étrangers et une meilleure vie en cassant l’effet mégapole pour retrouver l’effet village.
Comment appréhendez-vous la situation actuelle à la lumière de ce que vous avez avancé ?
La situation existante, c’est que de nombreuses structures font des efforts isolés et coûteux pour la collectivité en restant éloignées entre elles alors que l’époque demande synergie et collaboration. Le monde va entrer dans une période de décroissance, l’argent sera rare et difficile à trouver. Ces structures sont isolées des responsables politiques, et les pouvoirs publics sont aveugles au moment de prendre des décisions. Ce manque d’horizontalité a été mis en lumière dans un des discours marquants sur les maux qui affectent notre pays, par Sa Majesté Mohammed VI.
A contrario, l’intelligence territoriale et la veille stratégique avec la participation d’un maximum d’acteurs, bâtiront une conscience et une vision globale. A ce moment-là et à ce moment-là seulement, l’instance politico-administrative aura à sa disposition une vraie task force immédiatement disponible qui constituera un parfait outil de gouvernance. Et l’on aura créé un cercle vertueux, avec un territoire où il fait bon vivre.