​Une victoire comme un retour sur investissement pour le PSG

Au-delà de la performance sportive, réelle, la qualification du Paris SG pour les quarts de finale de la Ligue des champions mercredi aux dépens de Chelsea permet au club de la capitale d’être à la hauteur des investissements massifs de ses propriétaires qataris.
“C’est la preuve qu’on est sur le bon chemin. On croit toujours au projet. Mon rêve est toujours de gagner la Ligue des champions”, a déclaré mercredi soir Nasser Al-Khelaïfi, le président du club parisien.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Pas seulement atteindre les quarts de finale -c’est la troisième fois d’affilée pour le PSG- mais bien gagner la plus prestigieuse des compétitions européennes, en dépit des contraintes imposées par le fair-play financier. Et pour cela, QSI, le fonds qatari propriétaire du club, a fait les choses en grand.
Quand les Qataris sont arrivés à Paris à l’été 2011, le budget du club était d’environ 95 millions d’euros. Aujourd’hui, moins de quatre ans plus tard, il a explosé jusqu’à approcher les 500 millions d’euros.
Sur ce demi-milliard d’euros, entre 250 et 350 millions d’euros selon les sources sont consacrés à la masse salariale, nécessairement démesurée pour convaincre les stars de rejoindre un “projet” parisien qui à l’origine n’est pas forcément le plus séduisant d’un point de vue sportif.
Ce budget place le PSG au-dessus du Bayern Munich (440 ME environ) et plus très loin du Real Madrid et de Barcelone, qui tournent entre 510 et 525 millions d’euros.
Depuis 2011, le club a dépensé presque un demi-milliard d’euros en transferts, avec des opérations spectaculaires comme la venue de Cavani pour 64 millions d’euros (plus gros transfert de l’histoire de la Ligue 1) ou celle de David Luiz l’été dernier pour environ 50 millions.
Il faut encore ajouter à ces dépenses les 75 millions d’euros sortis pour les travaux de rénovation du Parc des Princes. Et il y a celles qui sont à venir avec la construction, sans cesse repoussée, d’un nouveau centre d’entraînement.
Marketing offensif
En termes de chiffre d’affaires par ailleurs, le PSG reste le cinquième club le plus riche au monde, selon l’étude annuelle du cabinet d’analyse financière Deloitte.
Le club de la capitale a ainsi cumulé 472,2 millions d’euros de revenus lors de la saison 2013-2014, plus si loin des 549 millions du Real Madrid, leader aussi dans ce domaine.
Pour augmenter ses recettes, le PSG a misé sur une billetterie en hausse, un marketing plus offensif en direction de nouveaux territoires (Asie, Moyen-Orient, Maroc où s’est tenu le dernier stage hivernal de l’équipe, etc.) et surtout sur une politique de sponsoring repensée.
Le PSG a réduit son nombre de partenaires, mais ils sont plus importants. Nike et Fly Emirates ont remis au pot pour prolonger leur contrat et de nouveaux rapprochements ont été signés avec Nivea, le Chinois Huaweii ou les Qatariens Ooredoo et Aspetar.
Le paradoxe de cette qualification face à Chelsea, premier vrai gros coup du PSG de l’ère qatarie, c’est qu’elle intervient au moment où les ambitions du club sont entravées par les contraintes imposées par le fair-play financier.
Les experts de l’UEFA, qui ont jugé que le contrat géant signé avec QTA, l’office de tourisme du Qatar, ne valait pas 200 millions d’euros mais seulement la moitié, ont fixé des limites à la frénésie dépensière du PSG.
Masse salariale encadrée, transferts limités en nombre et en valeur: Nasser Al-Khelaïfi avait jugé ces mesures “injustes”. Ses joueurs ont montré mercredi qu’ils pouvaient s’en accommoder.