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Rendu public récemment dans sept villes du monde, le nouveau rapport dévoile un programme alternatif axé sur les droits humains et l'élaboration de politiques économiques.
« Nous avons la plus importante population de femmes éduquées jamais enregistrée et cependant, à l’échelle mondiale, les femmes trouvent difficilement du travail. Les taux de chômage sont historiquement élevés dans de nombreux pays, y compris ceux du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, de l’Amérique latine et des Caraïbes, ainsi qu’en Europe du Sud», constate Phumzile Mlambo-Ngcuka, la directrice exécutive d’ONU Femmes.
Quand bien même elles auraient un emploi, poursuit-elle, « les femmes sont payées en moyenne 24% de moins que les hommes. Dans l’ensemble, les femmes à travers le monde ont des emplois précaires et peu rémunérés comme le travail agricole à petite échelle ou le travail domestique, un secteur où elles représentent 83% de la main-d’œuvre ».
Autant dire que ce rapport tombe à point nommé puisqu’il appelle à des changements majeurs dans l'agenda politique mondial et présente « une étude approfondie de ce à quoi ressemblerait une situation économique fonctionnant réellement pour les femmes et au profit de tous », indiquent ces auteurs.
Dans ce rapport, « nous proposons d’appliquer une approche des droits de l’Homme à la résolution des problèmes économiques et des solutions spécifiques, basées sur des faits concrets, pour que les gouvernements et le secteur privé prennent des mesures susceptibles les de contribuer aux progrès en matière d’emplois décents pour les femmes», assure Phumzile Mlambo-Ngcuka.
Car, en dépit des progrès significatifs réalisés dans certains pays depuis la Conférence de Beijing, « des millions de femmes sont encore reléguées à des emplois peu rémunérés et de qualité médiocre et se voient encore refuser les soins de santé de base et l'accès à l'eau propre et à des systèmes d'assainissement décents », relève le rapport.
Par ailleurs, « seulement la moitié des femmes participe au marché du travail, contre trois quarts des hommes. Dans les régions en développement, jusqu'à 95% des emplois occupés par les femmes relèvent du secteur informel, ne sont pas protégés par les lois sur le travail et ne bénéficient pas de protection sociale. Les femmes assument encore la charge du travail des soins non rémunéré, que les politiques d'austérité et les coupes budgétaires n'ont fait qu'intensifier », note-t-on.
Face à cette discrimination, le rapport recommande dix mesures clés permettant de passer à une économie qui fonctionne réellement pour les femmes: faire respecter les obligations fiscales existantes, réorienter les priorités en matière de dépenses et élargir l’assiette d’imposition globale ; les multinationales doivent offrir des opportunités et des rémunérations égales, entre autres.
« S’ils disposent du mélange approprié de politiques économiques et sociales, les gouvernements peuvent induire des changements fondamentaux : ils peuvent générer des emplois décents pour les femmes et les hommes et s’assurer que leur travail de soins non rémunéré soit reconnu et soutenu. Des mesures appropriées comme les allocations familiales et les régimes de pension universels peuvent renforcer la sécurité de revenus des femmes, et la capacité à réaliser leur potentiel et multiplier leurs choix de vie», explique la directrice exécutive d’ONU Femmes.