Femme au foyer venue à la politique par la force des choses au Bélarus, Svetlana Tikhanovskaïa est rapidement devenue l'égérie de l'opposition face à l'autoritaire et vieillissant Alexandre Loukachenko, au règne duquel elle veut mettre fin.
L'accusant d'avoir volé la présidentielle du 9 août pour prolonger 26 ans de règne sans partage, elle revendique la victoire dans les urnes, appelant son adversaire à mettre fin à la répression des manifestations populaires qui ont suivi le scrutin et à quitter le pouvoir pacifiquement.
Réfugiée en Lituanie, la jeune femme de 37 ans a accru lundi la pression sur le président, de 28 ans son aîné, en se disant prête à occuper la plus haute fonction de l'Etat.
"Je suis prête à assumer mes responsabilités et à agir en tant que leader national", a-t-elle déclaré dans une vidéo.
"Je n'ai pas voulu devenir une politicienne. Mais le destin a décrété que je me trouverais en première ligne face à l'arbitraire et l'injustice", a-t-elle dit.
Cette professeur d'anglais de formation n'avait pourtant pas l'ambition de diriger l'ex-république soviétique de 9,5 millions d'habitants, elle qui a renoncé à sa carrière pour se consacrer à son fils aîné, né malentendant.
Si elle est entrée dans la course, c'est que son mari Sergueï, un vidéo-blogueur en vue, a été emprisonné en mai après avoir fait acte de candidature en promettant d'écraser "le cafard" Alexandre Loukachenko.
Elle décide alors de reprendre le flambeau "par amour" pour son "coup de foudre" rencontré il y a 16 ans alors qu'elle était étudiante et lui patron d'une boîte de nuit.
Elle réunit les dizaines de milliers de parrainages nécessaires et la Commission électorale valide sa candidature à la surprise générale, quand celles de deux opposants, jugés plus sérieux, sont rejetées.
Avant même l'élection, suivie par des heurts entre policiers et manifestants et des arrestations massives, Svetlana Tikhanovskaïa disait à l'AFP s'attendre à des "fraudes éhontées", "sans espoir" d'un vote juste
Se présentant comme "une femme ordinaire, une mère, une épouse", elle dit mener la bataille par devoir malgré les menaces qui l'ont conduite à envoyer sa fille et son fils en Lituanie, où elle les a rejoints la semaine dernière.
"J'abandonne ma vie tranquille pour (Sergueï), pour nous tous. Je suis fatiguée de tout devoir supporter, je suis fatiguée de me taire, je suis fatiguée d'avoir peur. Et vous?", demande-t-elle à Minsk sous les vivats de dizaines de milliers de personnes le 30 juillet
Poursuivi pour des accusations qualifiées de fantaisistes par ses partisans, son mari est toujours incarcéré. Il est désormais accusé d'avoir voulu fomenter des émeutes avec des mercenaires russes.
Sur son programme, Svetlana Tikhanovskaïa est restée vague. Elle a surtout promis la libération des prisonniers politiques, un référendum constitutionnel et l'organisation de nouvelles élections libres.
La relation avec la Russie notamment, grand allié du Bélarus, est un sujet sur lequel elle ne veut pas s'étendre.
Pour ses partisans, "Sveta" est en tout cas devenue une égérie. The Village, un site d'information bélarusse, la qualifie de "Jeanne d'Arc accidentelle".
D'abord hésitante dans ses apparitions publiques, la jeune femme a gagné en prestance et en assurance, impressionnant avec ses deux interventions télévisées autorisées lors desquelles elle a dénoncé les dérives et mensonges du régime bélarusse.
Elle fustige aujourd'hui les "moyens disproportionnés" avec lesquels les forces de l'ordre ont dispersé les manifestations.
Son style simple, direct, trouve un écho chez nombre de Bélarusses, et tranche avec l'attitude bouillonnante de son mari qui s'illustrait par des vidéos coup de poing dénonçant la corruption du régime de Loukachenko.
Svetlana Tikhanovskaïa a cultivé cette image de force tranquille avec l'aide de deux autres jeunes femmes, avec qui elle forme un trio rafraîchissant face au style macho du président moustachu.
Autour d'elle, ce trio de "drôles de dames" comme les a surnommées un média bélarusse regroupe Maria Kolesnikova, l'ex-directrice de campagne d'un opposant incarcéré, l'ancien banquier Viktor Babaryko, et Veronika Tsepkalo, épouse d'un troisième détracteur du régime qui s'est exilé cet été avec leurs enfants à Moscou.
Chacune a adopté un geste: le poing levé pour Tikhanovskaïa, les mains en coeur de Kolesnikova et les doigts en "V" de la victoire de Tsepkalo. Trois symboles qui sont devenus l'affiche de cette élection hors du commun.
L'accusant d'avoir volé la présidentielle du 9 août pour prolonger 26 ans de règne sans partage, elle revendique la victoire dans les urnes, appelant son adversaire à mettre fin à la répression des manifestations populaires qui ont suivi le scrutin et à quitter le pouvoir pacifiquement.
Réfugiée en Lituanie, la jeune femme de 37 ans a accru lundi la pression sur le président, de 28 ans son aîné, en se disant prête à occuper la plus haute fonction de l'Etat.
"Je suis prête à assumer mes responsabilités et à agir en tant que leader national", a-t-elle déclaré dans une vidéo.
"Je n'ai pas voulu devenir une politicienne. Mais le destin a décrété que je me trouverais en première ligne face à l'arbitraire et l'injustice", a-t-elle dit.
Cette professeur d'anglais de formation n'avait pourtant pas l'ambition de diriger l'ex-république soviétique de 9,5 millions d'habitants, elle qui a renoncé à sa carrière pour se consacrer à son fils aîné, né malentendant.
Si elle est entrée dans la course, c'est que son mari Sergueï, un vidéo-blogueur en vue, a été emprisonné en mai après avoir fait acte de candidature en promettant d'écraser "le cafard" Alexandre Loukachenko.
Elle décide alors de reprendre le flambeau "par amour" pour son "coup de foudre" rencontré il y a 16 ans alors qu'elle était étudiante et lui patron d'une boîte de nuit.
Elle réunit les dizaines de milliers de parrainages nécessaires et la Commission électorale valide sa candidature à la surprise générale, quand celles de deux opposants, jugés plus sérieux, sont rejetées.
Avant même l'élection, suivie par des heurts entre policiers et manifestants et des arrestations massives, Svetlana Tikhanovskaïa disait à l'AFP s'attendre à des "fraudes éhontées", "sans espoir" d'un vote juste
Se présentant comme "une femme ordinaire, une mère, une épouse", elle dit mener la bataille par devoir malgré les menaces qui l'ont conduite à envoyer sa fille et son fils en Lituanie, où elle les a rejoints la semaine dernière.
"J'abandonne ma vie tranquille pour (Sergueï), pour nous tous. Je suis fatiguée de tout devoir supporter, je suis fatiguée de me taire, je suis fatiguée d'avoir peur. Et vous?", demande-t-elle à Minsk sous les vivats de dizaines de milliers de personnes le 30 juillet
Poursuivi pour des accusations qualifiées de fantaisistes par ses partisans, son mari est toujours incarcéré. Il est désormais accusé d'avoir voulu fomenter des émeutes avec des mercenaires russes.
Sur son programme, Svetlana Tikhanovskaïa est restée vague. Elle a surtout promis la libération des prisonniers politiques, un référendum constitutionnel et l'organisation de nouvelles élections libres.
La relation avec la Russie notamment, grand allié du Bélarus, est un sujet sur lequel elle ne veut pas s'étendre.
Pour ses partisans, "Sveta" est en tout cas devenue une égérie. The Village, un site d'information bélarusse, la qualifie de "Jeanne d'Arc accidentelle".
D'abord hésitante dans ses apparitions publiques, la jeune femme a gagné en prestance et en assurance, impressionnant avec ses deux interventions télévisées autorisées lors desquelles elle a dénoncé les dérives et mensonges du régime bélarusse.
Elle fustige aujourd'hui les "moyens disproportionnés" avec lesquels les forces de l'ordre ont dispersé les manifestations.
Son style simple, direct, trouve un écho chez nombre de Bélarusses, et tranche avec l'attitude bouillonnante de son mari qui s'illustrait par des vidéos coup de poing dénonçant la corruption du régime de Loukachenko.
Svetlana Tikhanovskaïa a cultivé cette image de force tranquille avec l'aide de deux autres jeunes femmes, avec qui elle forme un trio rafraîchissant face au style macho du président moustachu.
Autour d'elle, ce trio de "drôles de dames" comme les a surnommées un média bélarusse regroupe Maria Kolesnikova, l'ex-directrice de campagne d'un opposant incarcéré, l'ancien banquier Viktor Babaryko, et Veronika Tsepkalo, épouse d'un troisième détracteur du régime qui s'est exilé cet été avec leurs enfants à Moscou.
Chacune a adopté un geste: le poing levé pour Tikhanovskaïa, les mains en coeur de Kolesnikova et les doigts en "V" de la victoire de Tsepkalo. Trois symboles qui sont devenus l'affiche de cette élection hors du commun.