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Aujourd’hui, soutient celle qui a été ministre du Développement social, de la Famille et de la Femme, les partis politiques doivent exprimer leur soutien au mouvement féminin. «Ce ne sont pas les seules féministes qui sont concernées. Les démocrates, les défenseurs de l’égalité, les porteurs d’un projet de société démocratique et moderniste sont invités à réagir».
Ce mardi 3 février, les députés accueillent le chef du gouvernement pour la séance mensuelle d’interpellation sur la politique générale du gouvernement. Benkirane devait donc répondre aux questions relatives aux prochaines élections et aux projets de lois électoraux et posées par les troupes de la majorité et de l’opposition. Le Parti authenticité et modernité est le dernier groupe à prendre la parole. La députée PAM Khadija Rouissi choisit d’interpeller le patron de l’Exécutif au sujet de l’article 19 de la Constitution qui proclame l’égalité entre les hommes et les femmes et sa nécessaire application aux lois régissant les prochaines élections communales et régionales.
L’égalité, la question qui fâche le chef du gouvernement
La question fait bondir M. Benkirane. Celui qui conduit la coalition gouvernementale sort de ses gonds et donne à voir et à écouter tout le mépris qu’il porte aux droits des Marocaines. «En fait, Benkirane a montré son vrai visage. L’homme est sexiste et le proclame haut et fort, n’hésitant pas à avoir une phrase des plus scandaleuses jamais prononcée sous la Coupole, dans une séance mensuelle constitutionnelle, diffusée en direct à la télévision et à la radio. Il est clair que l’égalité et la parité sont les sujets qui dérangent au plus haut point le chef du gouvernement», commente Mme Rouissi. Le patron des islamistes au pouvoir a en effet conclu sa réponse en s’adressant à une autre députée PAM, Milouda Hazib en lui lançant, rire gras à l’appui, un très ambigü «le mien est bien trop grand pour toi». La technique est usée jusqu’à la corde, et les femmes politiques l’ont trop souvent appris à leurs dépens, explique Khadija Rouissi. «Un tel langage grossier qui n’est pas de la grivoiserie dans une société comme la nôtre est une manière de demander aux femmes de retourner dans leurs maisons et à leurs fourneaux si elles veulent garder chastes leurs oreilles!», s’exclame cette dernière. En sortant de l’Hémicycle, des parlementaires sont groggys et n’hésitent pas à parler de «viol symbolique».
Les dernières minutes de la séance consacrée à l’interpellation de celui qui conduit la coalition gouvernementale resteront à jamais dans les annales parlementaires. Dans les travées de l’opposition, les protestations ont jailli. Des voix nombreuses se sont élevées pour dire toute l’indignation des députés. «On n’attend pas un tel comportement d’un chef de gouvernement. Ce qu’il faut surtout savoir c’est que M. Benkirane n’accepte ni la divergence ni l’avis de l’Autre. Avec lui, c’est la dictature de l’opinion unique. Et c’est bien cela la culture de la Chabiba islamya», fait valoir le député istiqlalien Abdallah Bekkali.
Du côté de la majorité, la gêne est perceptible. «Cette fois, il est allé trop loin», confie un député du Rassemblement national des indépendants. Au PPS, parti de gauche ayant rejoint un gouvernement conservateur pour justement sauvegarder les acquis démocratiques, on attend le retour du secrétaire général, Nabil Benabdallah, en mission en France, pour «prendre position».
Les 100 femmes qui font mal
«Vous voulez faire une révolution? Alors sortez manifester et couvrez-vous de honte comme la dernière fois devant le Parlement où vous n’étiez que 100 avec la fameuse journaliste!» a-t-il lancé depuis le haut de la tribune parlementaire faisant référence au sit-in organisé après qu’il a traité les femmes marocaines de «lustres». «Le chef de gouvernement minimise la portée de ce sit-in où les associations féminines lui ont rappelé que c’étaient les citoyennes de ce pays qui payaient la moitié de son salaire à lui. Six mois après la tenue de cette manifestation, il continue pourtant de faire vivre ce sit-in devant le Parlement. A l’évidence, les 100 femmes ont fait mal là où il fallait!», ironise Samira Sitaïl. «La fameuse journaliste», dont parle Benkirane, c’est elle.