​Simeone restera à l’Atletico jusqu'en 2020

L'Argentin Diego Simeone, 44 ans, a prolongé jusqu'en 2020 son contrat d'entraîneur de l'Atletico Madrid, faisant ainsi taire les rumeurs qui le voyaient ces dernières semaines du côté de Manchester City ou du Paris SG. "C'est un plaisir d'annoncer la prolongation de notre entraîneur jusqu'en 2020", a lancé le président du club rouge et blanc Enrique Cerezo, lors d'une conférence de presse mardi à Madrid.
Lié à l'Atletico jusqu'en 2017 avec un contrat révisable chaque année, Simeone, en signant un nouveau bail jusqu'en 2020, reconnaît le lien puissant qui l'unit aux "colchoneros".
"Le club est dans un moment de solide croissance et je choisis d'être là où je suis", a déclaré l'Argentin, installé aux côtés de son président. Aucun des deux hommes n'a détaillé les conditions du contrat. Mais selon la presse espagnole, "El Cholo" devrait toucher environ six millions d'euros par saison.
"Je suis convaincu que le club va continuer à progresser, je le sens fort", a affirmé Simeone, expliquant que son choix de prolonger était motivé par la "confiance en un projet à long terme", rapporte l’AFP.
Il "a su tirer le rendement maximum de l'équipe", a salué Cerezo. Grâce à son travail, "nous figurons parmi les huit meilleurs clubs d'Europe". Finaliste de la Ligue des champions la saison dernière face au Real Madrid, l'Atletico est en effet encore présent cette année en quart de finale, où il défiera à nouveau son vieux voisin et rival du Real. 

Un véritable gourou
Europa League et Supercoupe d'Europe 2012, Coupe du Roi 2013, championnat d'Espagne 2014: l'Atletico est monté en puissance sous les ordres de Simeone, ancien joueur emblématique du club appelé à son chevet le 23 décembre 2011, juste après une humiliation en Coupe du Roi devant Albacete (3e division) et après plusieurs années d'une instabilité chronique.
L'ex-milieu de terrain batailleur de l'Atletico Madrid champion d'Espagne en 1996 a su modeler l'effectif "colchonero" à son image pour rendre sa fierté à l'"Atleti", troisième club le plus titré d'Espagne.
"El Cholo", devenu un véritable gourou pour ses joueurs, a appliqué une recette mêlant solidarité, agressivité et générosité. Et il a insufflé aux joueurs la soif de victoire qui était la sienne sous les maillots de l'Atletico (1994-1997 et 2003-2005), de l'Inter Milan (1997-1999), de la Lazio Rome (1999-2003) ou de la sélection argentine (106 sélections).
Meneur d'hommes lorsqu'il était joueur, Diego Pablo Simeone l'est resté lorsqu'il s'est mué en entraîneur en 2006, remportant deux titres en Argentine, avec Estudiantes (2006) puis River Plate (2008).
Costume sombre et fine cravate, cheveux noirs savamment ramenés en arrière, "El Cholo" est un taiseux en conférence de presse et un diable sur le bord du terrain, où il saute, harangue, siffle, hurle ses consignes.
Pugnace, déterminé et efficace, le natif de Buenos Aires n'a qu'un seul mot à la bouche: "travail". Et un seul leitmotiv: prendre les choses "match après match".
Et si certains craignaient un essoufflement avec la perte à l'intersaison de guerriers comme Diego Costa, Filipe Luis ou Thibaut Courtois, tous trois partis à Chelsea, il n'en a rien été.
Bien qu'en quatrième position derrière Valence, le Barça et le Real en Liga, le vice-champion d'Europe 2014 s'est donc qualifié le 17 mars pour les quarts de finale de la C1.
Face à ceux qui accusent l'Atletico d'être une équipe trop rugueuse, il répond: "Nous ne savons pas jouer d'une autre manière, parce qu'être une équipe intense est notre caractéristique, et nous n'allons pas changer".