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Expulsés manu militari, en pleine trêve hivernale, à la suite d'un arrêté de la préfecture de police de Paris, les papys expulsés sont en majorité des travailleurs migrants originaires du Maroc ou d’Algérie. Agés en moyenne de 65 ans, ils vivaient dans cet immeuble depuis plusieurs années, 10 à 20 ans. Voire plus.
Selon la préfecture de police de Paris, les retraités de cet hôtel auraient été relogés dans un immeuble géré par l’Association Aurore, en attendant une proposition de relogement d’ici fin juin prochain.
Si l’état de vétusté de l’hôtel parisien ne fait aucun doute et imposait, par précaution, que ces derniers soient relogés ailleurs, c’est la manière dont ces retraités ont été expulsés de la rue Faubourg-Saint-Antoine, qui semble avoir offusqué ces derniers et plusieurs élus municipaux.
« Cette expulsion, sans jugement, pour de prétendues raisons de sécurité, prend par surprise les locataires organisés en association de locataires affiliés au DAL depuis l’été depuis qu’une menace d’expulsion arbitraire pesait sur leurs épaules », a déploré l’Association Droit au logement (DAL) dans un communiqué annonçant l’expulsion policière en cours de l’hôtel des Chibanis.
Tout se serait passé au petit matin, entre 6h et 7h.
Pour Mohamed Amrouni (65 ans), cité par la chaîne France 24, «on est victimes de la violence d'État. Quand à 6 h du matin des policiers viennent vous réveiller pour changer les serrures et rassembler vos affaires pour vous expulser, j'appelle cela une déportation », fustige-t-il.
D’après une description de Youcef Ferkous (72 ans), un des expulsés, « devant chaque porte, deux policiers et, en bas, une dame qui nous demandait de monter dans les camions », rapporte L’Humanité.
Selon le quotidien français, la police aurait laissé aux papis à peine le temps de prendre de quoi s’habiller. « Les vêtements, la vaisselle, nos albums photos, pour certains, leurs papiers, sont restés là-bas, s’émeut Youcef. Ça faisait seize ans que j’habitais l’immeuble. S’ils nous avaient donné un délai, on aurait pu s’organiser et partir tranquillement», peut-on lire sur le site du journal. Mais il n’y pas que l’excès de zèle de la préfecture qui est mis en cause. Certains des mécontents pensent que les locaux dans lesquels ils ont été relogés n’ont pas d’âme.
C’est en tout cas l’avis de Mohamed qui estime qu’« ils nous font vivre dans des piaules vides. Quatre murs et même pas une chaise. Pour dormir, il y a un simple lit de camp. La cuisine est collective et on n’a le droit de recevoir personne», rapporte L’Humanité.
Pour l'Association Droit au logement, il ne fait aucun doute qu’ «en agissant ainsi, la préfecture de police délivre un message clairement répressif». Un avis largement partagé par de nombreux chibanis.