​Les socialistes marocains se mobilisent contre les menaces terroristes visant leurs emblèmes et militants

Les pouvoirs publics sommés d’assumer leurs responsabilités


Narjis Rerhaye
Mercredi 8 Avril 2015

​Les socialistes marocains se mobilisent contre les menaces terroristes visant leurs emblèmes et militants
«Ce n’est pas la première fois que les Usfpéistes sont la cible des extrémistes qui ne sont rien d’autres que des terroristes. Omar Benjelloun a été tué par la haine obscurantiste». A l’Union socialiste des forces populaires, on prend très au sérieux les menaces de mort dont a fait l’objet le Premier secrétaire de cette formation politique. Selon des informations révélées par des supports de presse, Driss Lachguar était sur la liste des personnalités politiques et publiques visées par la cellule terroriste récemment démantelée par le FBI marocain.
On s’en souvient, cette cellule terroriste  dont les 13 membres avaient fait allégeance à Al Baghdadi agissait directement sous les ordres des dirigeants de l’EI et nourrissait le projet d’instaurer  une wilaya de l’Etat islamique fi bilad Al Maghrib Al Aqsa, Ahfad Youssef Ibn Tachfine (l'Etat islamique au Maroc, les petits-fils de Youssef Ibn Tachfine). 
Selon les révélations faites par Abdelhak Khiame, le patron du bureau central des investigations judiciaires, ces adeptes de daech ont planifié  enlèvement, décapitations, égorgements de personnalités politiques et  civiles et de militaires. Seule l’identité de l’activiste amazigh Ahmed Assid avait  été alors  révélée à la presse par ce haut responsable sécuritaire. 
Pas question de céder à la terreur. Les troupes socialistes ont sonné le tocsin de la mobilisation contre l’extrémisme, l’obscurantisme, l’intolérance, le rejet de l’Autre. «Il est essentiel de se dresser contre toutes ces menaces qui ont d’abord et avant tout un fond idéologique. Instances nationales, partis, syndicats, organisations de la société civile, intellectuels, penseurs, artistes sont invités à faire front et à se mobiliser contre ces campagnes haineuses, assassines, terroristes. Il est aujourd’hui urgent de se déterminer par rapport à un projet de société. Si on en est aujourd’hui là, c’est bien parce qu’une  certaine idéologie excommuniante  a ouvert la voie et  préparé le terrain à ces menaces terroristes», soutient cette militante du parti de la Rose. 
Les condamnations à mort prononcées par des cheikhs anonymes se multiplient en terre marocaine. En toute impunité et dans le silence coupable d’une justice qui, dans le cas d’espèce, regarde ailleurs. 
Exemple révélateur qui donne à réfléchir, le projet de loi 86-14  relatif à la lutte contre le terrorisme ne souffle pas mot sur le «takfir».  Pourtant, expliquent ces défenseurs des libertés, toutes les libertés, l’excommunication prononcée par de sombres cheikhs et autres apprentis sorciers extrémistes est un appel au meurtre, une autorisation à tuer.
Le projet de loi en question préparé par le ministre islamiste de la Justice et ses services ne souffle pas mot sur le takfir.  «Appeler à l’assassinat d’une personne est une forme de terrorisme», affirmait  Khadija Rouissi à «Libération» il y a quelques semaines. La députée PAM a, on le sait, fait l’objet de menaces de mort pour avoir soutenu les journalistes de la publication satirique «Charlie-Hebdo». 
Pire encore, et c’est l’activiste amazigh Ahmed Assid qui le souligne, le projet de loi anti-terrorisme aurait même réduit les sanctions et les peines à l’encontre de ceux qui inciteraient au terrorisme.  Comment expliquer cette insoutenable indulgence face à un fléau mondial qui transcende frontières et religions ? «Il ne faut pas oublier que dans une vie pas si ancienne que cela, M. Ramid était l’avocat des salafistes poursuivis  et condamnés dans le cadre  de la loi anti-terrorisme. C’est un début d’explication», rappelle perfide cet avocat impliqué dans la défense des droits humains. Le takfir ferait-il partie des «lettres» du PJD, le parti islamiste qui conduit la coalition gouvernementale, et du Mouvement unicité et réforme, son bras religieux?
Lundi 6 avril, la commission information et communication de l’Union socialiste des forces populaires a rendu public un communiqué appelant les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités devant ces menaces de mort visant des personnalités publiques. Des menaces qui doivent être prises au sérieux, affirment les Usfpéistes dans leur communiqué avant d’en appeler à «une protection sécuritaire des militants du parti et de ses symboles». 
En février dernier, le ministère de la Communication invitait les médias marocains à ne pas diffuser les noms et les données privées de personnalités nationales visées par des menaces terroristes, «parce que cela constitue une menace pour leur vie». 


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