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En effet, à l’ordre du jour de ce conclave, il a été notamment question : «d’une étude des mesures à prendre et de nature à donner une dynamique nouvelle au secteur de l'immobilier et aux modalités permettant aux pouvoirs publics d'accompagner les professionnels et d'appuyer leurs actions en matière d'investissements immobiliers, en particulier la production et la commercialisation des logements sociaux…» ainsi que de plusieurs autres thèmes abordés en long et en large. On l’aurait compris, il ne s’est agi, en définitive, que de faire étalage de vœux pieux. N’empêche que tout ceci est bien beau, s’accordent à dire plusieurs professionnels du secteur, quoique des couacs subsistent et demeurent si des efforts ne sont pas consentis. En fait, ces derniers pointent du doigt Nabil Benabdellah qui, selon eux, doit arrêter de faire de la politique de l’autruche et d’user de la langue de bois à tout va.
Ainsi, ils ont mis en relief plusieurs problématiques à l’instar de la crise qui frappe le secteur actuellement et qui semble être bien partie, pour rester, dressant un tableau sombre de la situation endémique actuelle. En effet, cette dernière est corroborée par des indicateurs très révélateurs de la santé économique du pays et qui sont loin de tromper les plus avertis. De la baisse des ventes de ciment à celles des crédits immobiliers en passant par des pertes d’emplois enregistrées dans le domaine de construction, l’état des lieux n’est pas du tout rassurant. En clair, entre les ventes de ciment qui sont en baisse, selon le ministère de l'Habitat, de 5,41% à 14 millions de tonnes sur l'année 2014 et le chômage qui touche tout particulièrement les professionnels du BTP avec un taux de sous-emploi de 17%, relaté par le HCP, il n’y a pas lieu de pavoiser et encore moins de déclencher des réunions qui ne sortent pas des sentiers battus.
Autre bémol souligné par ces experts, c’est l’existence d’obscures pratiques dans l'immobilier qui sévissent dans différentes affaires de spoliations et particulièrement dans les grandes villes.
S’y ajoute, notent-ils, l’affaissement de la demande qui se trouve de plus en plus confrontée à la tendance inflationniste de l’économie marocaine sous l’impulsion des réformettes engagées par le gouvernement Benkirane. Toujours est-il que, du côté des promoteurs immobiliers, l’on s’aperçoit qu’ils font face à un certain nombre de contraintes qui pèsent sur leurs performances. Ce secteur d’activité est affecté par de nouveaux ajustements fiscaux qui concernent à la fois les matières premières avec, entre autres, la nouvelle taxe sur le béton et le sable.
Pour mémoire, près de deux ans après leur introduction, lesdites taxes s’avèrent être un échec cuisant pour l’actuel Exécutif. Ces prélèvements mis en place par la loi de Finances 2013 n’ont, en réalité, rapporté que des clopinettes. Aussi, si les promoteurs tentent, un tant soit peu, de garantir la sécurité en s'acquittant du minimum requis, beaucoup reste à faire en matière de qualité. Troublante lapalissade, nos habitations pullulent de vices : malfaçons, irrespect des normes, absence d’isolation phonique et thermique...
A qui incombe la faute ? Aux architectes ? Aux bureaux d’études ? Aux laboratoires de contrôle ? Aux topographes ou à l’absence tout simplement de contrôle de la part du ministère de tutelle ? Et la liste n’est pas exhaustive des dépassements observés dans la profession parce que des exigences en matière de stabilité des ouvrages ne sont pas respectées dans les règles de l’art, dans la phase de conception justement, et au-delà.
Ce faisant, la relance du secteur immobilier et de la politique de la ville, en général, requiert fermeté et volontarisme de la part de tous les concernés pour concevoir une stratégie efficace et efficiente qui devra englober, conseillent les professionnels, un changement de mentalité de la part de tous les acteurs. Et ce n’est pas tout. Les Marocains sont dans l’expectative que Nabil Benabdellah change, in fine, la donne en gérant les décalages en question. Mission qui semble relever du domaine de l’impossible, à en juger par les réunions stériles qu’il a organisées deçà delà !