​Les Souiris réclament la réglementation de l’usage privé des caméras de surveillance


Abdelali Khallad
Mercredi 11 Mars 2015

​Les Souiris réclament la réglementation  de l’usage privé des caméras de surveillance
Sur WhatsApp comme sur Facebook, l’échange de vidéos au Maroc ne cesse de se développer. Des séquences aux contenus religieux, instructif, drôle mais pornographique surtout. Le phénomène de voyeurisme attire plus de funs, et l’idée de  vie privée est bafouée en premier lieu par les citoyens qui ont osé se faire filmer ou l’ont tout simplement toléré. 
Le droit à l’image n’est plus respecté même de la part des deux chaînes de télévision nationale qui se sont permis, à titre d’exemple, de filmer les postérieurs de femmes  dans la rue dans le cadre de reportages traitant le phénomène d’obésité ! Ça devient maladif. Les gens ont désormais le doigt sur la gâchette en quête de prises drôles, spectaculaires ou scandaleuses. L’opinion publique tombe dans le sensationnalisme qui cache l’aspect  délictueux de certaines pratiques touchant aux droits fondamentaux des victimes et à la protection de la vie privée.
Les vidéos proviennent de plusieurs sources, notamment  des caméras de surveillance fixées devant ou dans des banques, des magasins, des sociétés, des salons de coiffure, des cybercafés, des restaurants, des night-clubs, ou même dans des salons de massage. Il n’y a plus de limites ni de garanties de discrétion pour les citoyens.
« J’ai vu depuis quelques jours la vidéo d’un jeune adolescent  en train de s’adonner à des pratiques illicites. Il fut surpris par le gérant du cyber qui suivait la scène grâce à une caméra de surveillance. Ce dernier a chassé le jeune homme, mais il s’est étrangement permis par la suite de diffuser cette vidéo sur WhatsApp! Lequel des deux a commis  l’acte le plus abject? Ne doit-on pas pénaliser ce gérant qui a rendu public un enregistrement qui provient d’une caméra de surveillance ? Y a-t-il une législation qui réglemente l’usage de ce genre de « gadgets » malsains à plus d’un titre ? », s’est interrogé un citoyen.
A Marrakech, on vient juste d’arrêter un militaire en train de filmer discrètement des femmes. A Essaouira aussi, une affaire datant de quelques années et dont le héros fut un chauffeur de taxi, avait permis de découvrir des séquences vidéo de femmes provenant d’une caméra cachée dans un salon de coiffure. 
« Des psychopathes, il y  en a partout, pourquoi alors les doter de pareilles « armes » sans les soumettre à un quelconque contrôle ou suivi ? Pour les banques et les sociétés, c’est compréhensible puisque c’est soumis à une réglementation interne rigide. Mais pour les magasins de vêtements ou salons de coiffure, à titre d’exemple, il n’y a aucune garantie de protection de la vie privée. A Essaouira, nous remarquons que même de petits commerces ont installé leurs propres caméras de surveillance. Pour plus de sécurité, mais dans le cadre de quelle réglementation ? Où vont les enregistrements ? Qui les contrôle ? Le citoyen a maintenant besoin de garanties, et personne ne souhaite voir sa photo ou vidéo faire le tour des portables ou des réseaux sociaux juste parce qu’il est passé devant un magasin», a déclaré un acteur associatif scandalisé par l’usage abusif et anarchique des caméras de surveillance.
D’après une source sécuritaire, l’achat, l’installation et l’usage des caméras de surveillance ne sont soumis à aucun contrôle, faute de législation. Bref, c’est l’anarchie totale à Essaouira comme ailleurs, on fixe des caméras sans même en aviser les citoyens. 
« Il n’y a pas de législation qui réglemente ce domaine. Toutefois, le Code pénal  comporte certains articles qui pénalisent les actes relevant de l’usage criminel des enregistrements vidéo ou des images privées (chantage, menace, diffamation). Un citoyen peut même porter plainte si le champ de vision d’une caméra de surveillance fixée par un magasin ou un voisin porte atteinte à son intimité ou à sa vie privée »,  a déclaré Me Noureddine Cherckaoui, membre de l’Ordre des avocats de Safi. 


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