Titulaires dès le coup d’envoi, En-Neysiri et Bounou, côté Séville, et Romain Saïss, présent dans les rangs anglais, ont connu des fortunes diverses. Le premier à entrer en action fut le gardien international marocain en captant une tête pas très appuyée de Jimenez (1’). Moins d’une minute plus tard, c’est En-Neysiri, positionné avant-centre dans un 4-3-3 par Lopetegui, qui s’est mis en évidence en profitant d’une mésentente dans la défense des Wolves pour récupérer un ballon qui traînait à l’entrée de la surface de réparation. Malheureusement, sa frappe, peu précise, a fini son chemin dans les gradins. Puis vint le moment de grâce de Bounou.
L’ex-gardien de l’Atlético de Madrid a été un élément moteur dans la qualification de son équipe. Nous sommes à la 11’, le dragster Adama Traoré fond le bloc sévillan sur plus de 50 mètres. Incapable de le rattraper, Diego Carlos commet l’irréparable dans la surface de réparation. Une minute plus tard, Jimenez s’avance pour ajuster Bounou. Mais l’attaquant mexicain s’est heurté à un gardien en état de grâce. D’une magistrale horizontale, Yassine Bounou s’est détendu pour repousser le ballon et garder son équipe dans le match. Car contre le 6ème de la Premier League, le FC Séville a certes dominé mais s’est longtemps heurté à un bloc défensif très bas et notamment une défense à 5 où Romain Saiss a occupé l’axe gauche. Autant vous dire que si Wolverhampton avait mené à ce moment précis du match, le scénario aurait été tout autre.
Intraitable dans les duels, Romain Saïss a, par moments, manqué d’agressivité et d’initiative avec et sans ballon. Surtout sans. Lorsqu’il fallait anticiper ou gicler pour récupérer le ballon dans les pieds adverses, il a préféré adopter une attitude prudente et passive. Ceci dit, la tactique mise en place par son coach portugais, Nuno Espirito Santi, rogne un peu les responsabilités du défenseur marocain, dont la tâche première consistait à couvrir son latéral, apporter le surnombre défensif sur le côté et surtout densifier l’axe sur les centres adverses. La passivité, En-Neysiri, lui, ne la connaît pas. Très volontaire, il a multiplié les appels, a eu plusieurs occasions de but mais il a manqué de précision à chaque fois. Contrairement à Lucas Ocampos. Alors que les vingt-deux acteurs se dirigeaient vers une prolongation, une tête rageuse de l’Argentin a mis fin aux espoirs anglais (88e) et a rendu fous de joie Bounou, En-Neysiri et leurs coéquipiers. Pourvu que ça dure.
Chady Chaabi