​Le discours de Daech n’a guère la cote auprès des apprentis terroristes

Seules six personnes viennent de quitter la province de Tétouan pour rejoindre l’EI


M. Tabet et M.H. Hachlaf
Samedi 4 Avril 2015

​Le discours de Daech n’a guère la cote auprès des apprentis terroristes
Un rapport publié récemment par l’Observatoire du Nord des droits de l’Homme a signalé que six personnes qui résident dans la province de Tétouan ont quitté le pays en mars dernier pour rejoindre les djihadistes de l’Etat islamique (Daech).
La liste publiée par cette ONG comporte les noms des membres d’une même famille composée de trois personnes dont une fillette de 4 ans, ainsi que ceux de deux jeunes hommes dont l’un est titulaire  d’un master et travaille au tribunal de première instance de Tétouan et d’un autre homme âgé d’une vingtaine d’années, originaire de la ville de Mdiq. D’après les sources de l’Observatoire, ces six personnes ont quitté le Maroc via l’aéroport Mohammed V de Casablanca. 
Le rapport invoque aussi l’apparition de deux types de leaders  marocains au sein de l’Etat islamique. Le premier a trait aux djihadistes qui ont gravi les échelons au sein de cette organisation terroriste grâce à leur aptitude au combat. Les plus célèbres d’entre eux sont, selon l’Observatoire, Abdelaziz Mehdali (25 ans) alias Abou Oussama El Maghribi nommé émir militaire et tué il y a un an et Abou Al Barae Al Maghribi, lesquels sont originaires de Fnideq.
Le deuxième type de djihadistes marocains a dû son ascension parce qu’il sait se servir des médias sociaux et la presse électronique pour véhiculer l’idéologie de cette organisation. Ce qui lui a permis d’occuper une position proche du leader de l’Etat islamique Abou Bakr El Baghdadi. Parmi ces personnes figurent Achraf Ajouid désigné à la tête de la commission médiatique et Mohamed Hamdouche alias «Kokito» rendu célèbre par ses prises de photos des exécutions sommaires  et par ses menaces terroristes contre le Maroc et l’Espagne. Il est actuellement émir d’un groupe composé de 300 djihadistes qui sévit dans la région d’Alep en Syrie.
Dans ce sens, il convient de préciser que les sorties médiatiques des Marocains de Daech menaçant le Maroc et les personnalités publiques marocaines sont devenues monnaie courante. Ce mode opératoire permet aux nouveaux arrivants de gagner des points au sein du groupe djihadiste et y occuper une position stratégique.
A rappeler, par ailleurs, que  plus de 25.000 personnes ont rallié les organisations terroristes qui opèrent principalement en Syrie et en Irak. 
Ce chiffre a été révélé par un rapport présenté à la fin du mois de mars au Conseil de sécurité et dont les détails ont été relayés par l’agence Reuters. Selon ce rapport, ces milliers de personnes proviennent de 100 pays et la majorité (22.000) d’entre elles se rend en Syrie et en Irak pour intégrer les rangs d’Al-Qaïda ou de l’Etat islamique. Selon le quotidien El Pais, quelque 6500 terroristes sont actifs  en Afghanistan.
Le rapport assure que le Maroc et la Tunisie sont les principaux pays «exportateurs» de djihadistes, ajoutant qu’il y a aussi des Russes, des Hollandais, des Français, des Africains, entre autres. Et le rapport d’ajouter que le nombre de djihadistes étrangers a augmenté de 71% en 10 mois seulement. 
«Les milliers de combattants étrangers qui se sont rendus en République arabe syrienne et en Irak, vivent et travaillent au sein d’une sorte d’école internationale de perfectionnement des extrémistes comme ce fut le cas en  Afghanistan», a souligné le rapport.
«Le ralliement de l’Etat islamique a constitué un changement radical dans le jihad international au niveau opérationnel, pédagogique, social et guerrier», a affirmé Mario Abou Zeid, chercheur au centre d’étude Carnegie à Beyrouth. Il estime que presque 70.000 combattants ont rallié l’Etat islamique.  La même source a indiqué également que le «nouveau jihad global» est diamétralement opposé à celui des Talibans et d’Al-Qaïda durant les années 90. Le rapport souligne que le leader de l’Etat islamique, Abou Bakr Al Baghdadi, a adopté une stratégie totalement différente de celle du leader d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden. «Il ne s’agit pas comme en Afghanistan de combattre les forces d’occupation étrangères, mais de réaliser un objectif majeur : créer une communauté internationale de djihadistes». 


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