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Selon le nouveau secrétaire de la Confédération démocratique du travail (CDT), Abdelkader Zair, cette séance de travail programmée pour cet après-midi sera une « réunion technique visant à trouver une solution au litige opposant les centrales syndicales au gouvernement à propos de l’augmentation des salaires ».
« Après que les centrales syndicales aient claqué la porte, les deux parties se sont mises d’accord pour la constitution d’une commission technique chargée de se pencher sur ce dossier », a-t-il expliqué dans une déclaration à Libé.
Il convient de rappeler que le dernier round du dialogue social a été marqué par le retrait de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) en signe de protestation contre l’ordre du jour et de la CDT en raison de l’absence d’une nouvelle offre gouvernementale.
Abdelkader Zair a ainsi réitéré dans ce sens que l’offre d’augmentation des salaires des fonctionnaires proposée par l’Exécutif est insuffisante. Le gouvernement propose une augmentation de 400 DH pour les fonctionnaires étalée sur 3 ans (200 DH à partir du premier janvier 2019 et 200 DH en 2020 et 2021). En outre, cette augmentation ne concerne pas tous les fonctionnaires, car le gouvernement exclut les fonctionnaires des échelles 10 et 11. Cette proposition discriminatoire a été rejetée par les centrales syndicales. D’ailleurs, l’Union marocaine du travail (UMT) avait déjà critiqué cette offre en la qualifiant de «discriminatoire», vu qu’«elle ne concerne qu’une partie des fonctionnaires et ne s’adresse même pas aux salariés du secteur privé».
Le nouveau secrétaire de la CDT a exprimé son souhait de voir les représentants des centrales syndicales et du gouvernement parvenir à une solution, tout en affirmant que la CDT propose une augmentation de 600 DH pour toutes les catégories de fonctionnaires sans exception et de 10 % pour les salariés du secteur privé.
Il convient de rappeler que l’accord conclu le 26 avril 2011 entre le gouvernement présidé par Abass El Fassi et les centrales syndicales avait prévu d’augmenter les salaires des fonctionnaires de 600 DH. Depuis cette date, les relations entre les deux parties se sont détériorées, le dialogue social a été pratiquement gelé et, par ricochet, les salaires ont été gelés sous le gouvernement Benkirane (2012 – 2017). Et même sous l’actuel gouvernement , il peine à décoller et il aura fallu attendre l’intervention de S.M le Roi Mohammed VI qui a exhorté dans son dernier discours du Trône le gouvernement à « œuvrer avec célérité à l’aboutissement du dialogue social » et « les différents partenaires sociaux à tenir compte de l’intérêt supérieur du pays et à faire preuve de sens des responsabilités et d’esprit de consensus pour procéder à l’élaboration d’un pacte social équilibré et durable, à même de rehausser la compétitivité de l’entreprise et de renforcer le pouvoir d’achat des travailleurs dans les secteurs public et privé ».
Passe d’armes
Le chef du gouvernement a saisi également l’occasion pour souligner que le dialogue ne comporte pas uniquement la question de l’augmentation des salaires mais également certains points relatifs à l’environnement du travail et à la couverture sociale.
Concernant le premier point, l’un de ses conseillers chargé des questions sociales a provoqué l’ire des syndicats en affirmant dans une interview accordée au site officiel du Parti de la justice et du développement (PJD) que «les revendications des syndicats sont coûteuses pour le budget de l’Etat et il est quasiment impossible d’y répondre favorablement aujourd’hui ou demain vu la situation économique actuelle ». Il a également précisé que le gouvernement a multiplié les gestes de bonne volonté à l’inverse des syndicats qui n’ont pas beaucoup avancé et n’ont affiché aucun signe positif. Dans ce sens, il a indiqué que le dernier round du dialogue social a été marqué par le retrait de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) en signe de protestation contre l’ordre du jour et la Confédération démocratique du travail (CDT) en raison de l’absence d’une nouvelle offre gouvernementale. Et que seule l'Union marocaine du travail (UMT) a donné de bons signes. « Et c‘est pourquoi, nous avons décidé de créer un comité technique afin d’affiner les offres des deux parties et de tenter de trouver un terrain d’entente », a-t-il déclaré. Et de rappeler que le gouvernement cible davantage les petits fonctionnaires en situation difficile avant de s’attaquer aux dossiers revendicatifs des hauts fonctionnaires (médecins, enseignants, administrateurs…) et que l’offre gouvernementale propose 400 dirhams d’augmentation pour les fonctionnaires classés de l’échelle 5 à 10 -échelon 5-, étalés sur trois années, des augmentations au niveau des allocations familiales et la régularisation de certains dossiers.
Des propos qui n’ont pas été du goût de Mustapha Chanaoui, secrétaire général de la branche santé de la CDT qui nous a affirmé que ces déclarations sont vides de sens et erronées (Cf. Notre édition du 21 novembre 2018). «Le gouvernement n’a jamais fait de bonne offre pour qu’on l’accepte. Ceci d’autant plus que le dialogue social a été gelé par Benkirane et aucun syndicat, même sectoriel, n’a réussi à lui arracher un seul bénéfice. Le même gouvernement a tourné le dos à l’Accord du 26 avril 2011 et a porté atteinte à plusieurs acquis de la classe ouvrière, notamment avec sa réforme de la retraite », nous a-t-il affirmé. Et de poursuivre : «L’Exécutif a posé comme condition sine qua non de la poursuite du dialogue social l’acceptation du dossier de la retraite. Et nous n’avons pas accepté puisqu’on ne peut pas cautionner l’atteinte aux acquis des travailleurs».
Notre source a estimé que l’offre gouvernementale ne tient pas la route puisque les syndicats jugent inacceptable que des négociations entamées en 2011 se soldent par des hausses de salaires de 300 ou 400 DH alors que le pouvoir d’achat des fonctionnaires s’est beaucoup dégradé ces dernières années.