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Mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire, un constat alarmant vient d’être dressé par les autorités publiques lors de la journée d’étude organisée mardi dernier au siège du ministère sur la sécurité des barrages.
Il est certes avéré que ces infrastructures construites pour répondre au souci d’approvisionnement en eau et d’irrigation n’auraient pu faire longue vie sans entretien, mais celui-ci se faisait à vau-l’eau. C'est-à-dire sur consignes, instructions et directives. Il y avait donc un vide juridique patent. Aussi un texte de loi est-il en cours d’élaboration pour mettre fin à cette situation concernant un patrimoine important, diversifié et qui commence en partie à prendre de l’âge. 64% d’entre eux ont plus de 20 ans et 14% plus de 50 ans.
Ainsi, ce projet de loi ambitionne de formaliser les pratiques, clarifier les rôles des organismes intervenant dans ce domaine et instruire les attributions et responsabilités de chacun afin de se prémunir autant que possible des risques pouvant mettre en péril la vie des personnes et des biens et la pérennité de ces ouvrages stratégiques dans la garantie de la sécurité hydrique du Royaume.
Ce projet de loi prévoit aussi la création d’une instance institutionnelle qui aura le pouvoir de normaliser, autoriser et approuver, inspecter, inventorier, rendre compte, informer et sensibiliser et enfin sanctionner. S’agissant des petits barrages, leur surveillance est peu assurée. Plusieurs constats laissent à désirer à ce propos, à commencer par un dispositif d’auscultation sommaire, des inspections irrégulières, un entretien à la va-vite des équipements et le transfert de la gestion aux communes, mais sans cahier des charges.
Ce projet de loi comporte également des mesures coercitives sanctionnant les constructions sans autorisation et tout manquement aux normes de sécurité, à la réalisation de l’étude d’évaluation de la sécurité et la surveillance, aux dispositions de surveillance et d’entretien.
A rappeler que le Maroc a connu quelques incidents se rapportant à ces barrages. Des fuites importantes ont été enregistrées respectivement aux barrages Nakhla et Hassan Addakhil (1964 et 1974). Quant au barrage Makhazine, il a connu en 1984 une érosion de son noyau à travers un joint de la conduite sous remblai et en 1995 une augmentation des pressions à l’aval du même barrage.
Une fissuration généralisée des têtes des contreforts du barrage Abdelmoumen a été constatée en 1988.