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La Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance d'Aïn Sbâa, à Casablanca, a requis des peines allant de deux ans à cinq ans de prison ferme à l'encontre des sept des dix accusés d’homicide involontaire, de falsification de documents administratifs, de corruption et de non-respect de la loi en vigueur sur la construction. L’architecte Mohamed Nazih, le moqqadem Mohamed Elahiani, deux fonctionnaires municipaux, deux fils des propriétaires des immeubles et un maçon en charge des travaux devront, par ailleurs, payer des dommages et intérêts atteignant jusqu’à 300.000 dirhams aux victimes de cette catastrophe. Les trois autres mis en cause ont été innocentés. Si les peines prononcées peuvent soulager, un tant soit peu, les familles des victimes, il ne faut surtout pas croire que tout est pour autant réglé dans ce qui paraît être un véritable problème de société au Maroc. En effet, il est important de souligner que ce jugement, tout comme ceux prononcés dans d’autres villes et dans des cas similaires, ne fera pas oublier les nombreuses interrogations que soulèvent ces effondrements récurrents que connaissent chaque année les villes marocaines.
Des questions qui interpellent aussi bien les autorités que les principaux acteurs impliqués dans la réalisation de ces habitations et, on l’oublie souvent, les nombreux intermédiaires qui échappent encore à la justice.
Si la législation en matière de construction et de lotissement a sans doute évolué, il reste encore du chemin à faire pour éviter que de tels accidents surviennent et que l’on déplore à chaque fois des morts et des blessés dont certains resteront handicapés à vie.
Outre l’exigence des réponses cohérentes et claires face au désordre et à l’anarchie qui vont visiblement se poursuivre dans ce secteur, il est impératif qu’une certaine vigilance au niveau de l’établissement et du respect des normes de qualité en matière de construction soit vraiment opérée.
Tout comme il est temps qu’un regard plus introspectif soit jeté sur la chaîne des responsabilités. Car, comment comprendre qu’il y ait encore des personnes qui échappent à la justice alors que leur responsabilité dans ces drames à répétition, fût-ce telle directe ou pas, est avérée ?
D’aucuns savent que ces drames, contrairement aux nombreuses catastrophes dont on ne saurait se prémunir, peuvent être évités.
La qualité des bâtiments reposant a minima sur la bonne application de règles normalisées dans des domaines aussi variés que les matériaux de construction, la sécurité, les économies d’énergie, la santé, le confort ou encore l’accessibilité aux personnes handicapées, il faudrait d’abord les établir d’un commun accord entre les autorités publiques et les représentants des différents corps d’Etat et les rendre publiques afin que chacun puisse s’y référer. Le contrôle de leur respect n’en sera que plus simple et transparent pour l’administration. Il pourra même devenir un outil majeur pour améliorer la qualité des bâtiments, en étant à la fois une mission de police judiciaire, mais aussi un vecteur de mobilisation de l’ensemble des professionnels de la construction.
Autrement dit, la normalisation, la vigilance, la mise à niveau du BTP et de véritables contrôles tant a priori qu’a posteriori pourront nous faire éviter des drames prévisibles. Tout le reste, y compris la répression, n’est que discours oiseux.