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Que le MEN encourage les élèves à consommer des produits de la mer, ça n’a rien d’anormal, sauf que cette campagne ne semble pas bénéficier de l’adhésion du corps enseignant.
En effet, nombreuses sont les interrogations qui planent sur cette campagne. D’abord, sa nature sélective. Plusieurs enseignants se demandent pourquoi elle ne concerne que les élèves des 6ème années du primaire relevant de certains établissements et non tous les établissements.
Et ils se demandent si les élèves des autres niveaux et établissements scolaires ne sont pas censés eux aussi être initiés aux bienfaits de la consommation des produits de la mer. Une sélection jugée incompréhensible notamment que les politiques nutritionnelles de santé publique visant à sensibiliser le public, en particulier les enfants, aux méfaits de la malbouffe font défaut.
Effectivement, dans certaines villes, la nourriture jugée mauvaise sur le plan diététique en raison notamment de sa faible valeur nutritive et de sa forte teneur en graisses, en sel ou en sucres, a fini par prendre le pas sur une nourriture saine et riche en vitamines. Les sandwiches, les chips, les sodas sont de plus en plus consommés alors qu’il s’agit de produits transformés susceptibles de favoriser l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires, certains cancers et des dépressions.
Ensuite, l’impertinence du choix du thème de cette campagne. Les enseignants se demandent comment le département de Belmokhtar sensibilise les élèves sur les bienfaits des produits de la mer dans des villes et communes où la commercialisation des poissons est rare voire quasi inexistante. Mieux, comment le ministère compte-t-il les encourager à consommer ces produits alors que leurs prix sont devenus hors de portée des bourses de leurs parents qui sont de plus en plus nombreux à consommer davantage de volaille que de poisson qu’ils estiment plus cher.
Enfin, nombre d’enseignants estiment que les priorités des élèves sont ailleurs. Encourager à manger du poisson est certainement un objectif louable. Le hic, c’est que l’école marocaine souffre d’autres problèmes plus urgents. C’est le cas de la violence à l’encontre du corps enseignant, des drogues et de leurs méfaits dévastateurs sur les élèves, de l’incivisme qui caractérise les attitudes et les comportements, de la mauvaise qualité de l’enseignement dispensé, de l’absence de débouchés pour les élèves qui arrivent à finir leurs cursus, du danger d’exclusion que la privatisation de l’enseignement fait planer sur les enfants issus des couches défavorisées, voire moyennes et la liste est longue. Trop longue même.
Manger au moins cinq fruits et légumes par jour, consommer du poisson, pratiquer une activité physique régulière, ne pas manger trop gras, trop sucré, trop salé et éviter de grignoter entre les repas semblent être les derniers soucis des élèves dont un grand nombre ne peut manger à sa faim faute de moyens.