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Dès son arrivée à l'aéroport de La Havane, le président français a délivré un message d'ouverture aux 11 millions de Cubains et à leurs dirigeants issus de la Révolution de 1959 emmenée par Fidel Castro. "J'arrive ici à Cuba avec beaucoup d'émotion car c'est la première fois qu'un président de la République française vient à Cuba. C'est aussi un symbole d'être le premier chef d'Etat occidental à participer à l'ouverture de Cuba et accompagner Cuba dans cette mutation", a dit François Hollande, premier dirigeant occidental dans l'île depuis le président du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez en 1986.
Annoncé mi-décembre, la normalisation historique entre les Etats-Unis et Cuba a été scellé le mois dernier entre Barack Obama et Raul Castro en marge du sommet des Amériques, au Panama.
Le président français devait entamer la journée de lundi par un entretien à la résidence de France avec le cardinal Jaime Ortega, à qui il devait remettre la Légion d'honneur.
Figure majeure de son pays, l'archevêque de La Havane a souvent joué un rôle de médiateur entre le régime castriste et les opposants politiques. Ces derniers attendent d'ailleurs beaucoup de la visite du pape François, prévue en septembre, pour faire évoluer la question des libertés à Cuba, où il est par exemple interdit de manifester.
A ceux qui lui reprochent de ne pas rencontrer la société civile durant ce voyage, François Hollande a réaffirmé son intention d'évoquer le sujet avec les autorités cubaines.
Outre l'inauguration de l'Alliance française de La Havane, une rencontre avec des étudiants cubains à l'université, un forum économique et une séquence officielle aux côtés du président Raul Castro, François Hollande pourrait ajouter à son agenda chargé une courte visite à Fidel Castro.
Retiré de la vie publique depuis une dizaine d'années pour raisons de santé, le "lider maximo" âgé de 88 ans fait de très rares apparitions mais continue de recevoir régulièrement des visiteurs sous l'oeil de son fils photographe dont certains clichés sont parfois diffusés, mais sans la présence de journalistes.
Bien que critiqué sur le plan des droits de l'Homme, Fidel Castro a longtemps joui d'un statut quasi-iconique au sein d'une partie de la gauche française, comme l'a reconnu François Hollande.
Les visées sont aussi économiques lors de ce voyage présidentiel - auquel participent de nombreux grands patrons - dans la perspective d'une levée de l'embargo américain qui pourrait déstabiliser les entreprises européennes installées sur l'île. La France est aussi l'un des principaux créanciers de Cuba, avec une dette évaluée à quelque cinq milliards de dollars.