Assurément, il ne faut pas attendre le moindre miracle qui soit de la fameuse réforme de l’enseignement supérieur qui a créé une forte attente chez la majorité de la population aigrie par une baisse du niveau généralisée. Avec le ministre PJD qui pilote le département comme dans un cockpit, allez voir de combien de « spin doctors » est composée la cellule de pilotage de ladite réforme. Il ne faut surtout pas s’attendre à un quelconque sursaut. La preuve, on peut vous la donner dans le mille. Cherchez du côté des candidatures retenues pour la présidence de quelques universités du Royaume. Et là, vous allez être instruit sur le véritable jeu qu’affectionne particulièrement le ministre islamiste. Dans la capitale, il a fallu qu’une puissante main tape sur la table pour que le choix judicieux de la commission de sélection soit respecté au pied de la lettre par le chef du gouvernement. Ce dernier qui accorde une confiance aveugle au ministre de l’Enseignement supérieur n’a jamais cherché à discuter de ses choix. Même si le « b.a.ba » du métier, surtout que la méritocratie dont on bassine l’opinion par les temps de transparence et de bonne gouvernance qui courent, incite, et c’est un moindre mal, au respect strict du parallélisme des formes. En principe, les dossiers des trois candidats, retenus et classés pour la présidence de chaque université, doivent être dûment examinés en Conseil de gouvernement pour que le choix ne soit pas des plus aléatoires. Si Abdelilah Benkirane s’est fait violence en réhabilitant le véritable gagnant dans la course à la présidence de l’université de Rabat, une fois encore, il semble que le charme de Daoudi ait opéré au point de risquer d’aveugler le discernement du patron de l’Exécutif. Après le triste épisode de Casablanca qui a mis en émoi le corps enseignant, le président sur lequel le ministre Daoudi aurait jeté son dévolu, ne pourrait jamais aller jusqu’au bout de son mandat, la limite d’âge lui jouant des tours, ne voilà-t-il pas qu’il s’apprête à reproduire le même schéma à… Marrakech. En faisant rempiler l’actuel président de Cadi Ayyad alors qu’une commission de sélection, assez compétente, l’avait relégué au troisième rang !
Non et mille fois non ! Ce n’est absolument pas de la sorte que l’on pourrait prétendre hisser nos universités aux niveaux auxquels aspirent les vrais détenteurs de projets de développement. Le clientélisme dont use et abuse sieur Daoudi a de quoi plomber l’avenir de générations d’étudiants et calcifier tout embryon pompeusement taxé de « recherche et développement ». Le supérieur mérite un autre sort que celui d’une politisation de bas étage à laquelle se livre l’actuel ministre. Le sinistre est au bout, il n’y évidemment rien d’autre à attendre d’un tel responsable. Qui plus est couvert par l’incompétence d’un patron de l’Exécutif plus prompt à conjuguer sa traditionnelle faconde d’une vacuité totale qu’à exercer la fonction pour laquelle il a été choisi. Le supérieur qui a plongé aura atteint avec l’actuel ministre le stade reptilien : un vrai nid de vipères. Ne manque plus que le décor folklorique des Aïssaoua !