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A l’occasion de ce dîner offert en l’honneur du Premier ministre français, ce dernier a notamment exprimé «son intérêt» pour l’Institut de formation des imams récemment inauguré à Rabat. Cet institut, qui vise à promouvoir un islam «tolérant», accueille d'ores et déjà plusieurs centaines d'étudiants marocains et étrangers, dont 23 Français.
D’autre part, si cette opération réconciliation du Premier ministre est de bon augure pour les deux pays, elle pourrait, paradoxalement, créer des remous diplomatiques au Parlement français. En effet, dans une lettre adressée à Manuel Valls, les présidents des groupes d’amitié France-Maroc de l’Assemblée nationale et du Sénat se plaignent de n’avoir pas été conviés par le chef du gouvernement à cette visite officielle. Dans ce courrier, le député UMP Luc Chatel et son homologue sénateur Christian Cambon reprochent d’abord au Premier ministre de ne pas les avoir "informés" de sa visite au Maroc. «Nous sommes surpris d'apprendre par voie de presse que vous effectuerez, ce jeudi 9 avril 2015, un déplacement au Maroc pour une série de rendez-vous diplomatiques, notamment avec SM le Roi Mohammed VI», écrivent le député de la Haute-Marne et le sénateur du Val-de-Marne dans ladite lettre. «Nous pensions que l'usage républicain voulait qu'un Premier ministre, en déplacement dans un pays ami, prenne soin de convier les présidents des groupes d'amitié des deux assemblées à prendre part à la délégation. Présidents des groupes d'amitié France-Maroc de l'Assemblée nationale et du Sénat, comment ne pas vous faire part, pour le moins, de notre étonnement qu'on n'ait même pas pris la peine de nous informer d'une telle visite?», s'indignent-ils.
D’autant, arguent les deux signataires de la lettre, qu’ils avaient pour le coup accompagné François Hollande ou Jean-Marc Ayrault dans de précédents déplacements outre-Méditerranée. «Nous étions naturellement aux côtés du Président de la République, à Rabat, pour son déplacement des 3 et 4 avril 2013», écrivent-ils. Et d’ajouter : «De même que votre prédécesseur, Jean-Marc Ayrault, dans un esprit républicain qui l’honore, n’avait pas manqué de nous associer, les 12 et 13 décembre 2012, à sa visite dans ce pays dont l’amitié est si chère à la France».
Luc Chatel et Christian Cambon soulignent également que si les rapports se réchauffent entre le Maroc et l’Hexagone, c’est un peu grâce aux efforts des deux assemblées législatives.
«Après les incidents répétés qui avaient fini par porter ombrage aux relations entre la France et le Maroc, vous n'êtes pas sans savoir tout le rôle joué par la diplomatie parlementaire qui, à Rabat comme à Paris, s'est mobilisée ces derniers mois pour renouer les fils du dialogue», précisent ces deux parlementaires, faisant notamment référence à la déclaration commune, adoptée, en décembre 2014, par le groupe d’amitié France-Maroc et une délégation marocaine, composée de représentants des formations politiques qui siègent à la Chambre des représentants, dont l’USFP.
Une déclaration qui rappelle la profondeur des relations entre le Maroc et la France et qui souligne la nécessité de mettre à niveau les conventions bilatérales, notamment dans le domaine judiciaire, ainsi que de se réunir régulièrement dans le cadre de trois groupes de travail, portant, en premier lieu, sur les questions économiques, puis sur l’environnement et l’énergie mais également sur la régionalisation et la question nationale.
Les deux parlementaires concluent en assimilant l’attitude de Manuel Valls à un «mauvais signal» à quelques jours de la signature d’un accord censé sceller officiellement le dégel franco-marocain. «Et à la veille de l’examen par le Parlement de cet accord dont la ratification exigera plus que jamais la mobilisation des groupes d’amitié, une telle mise à l’écart est un mauvais signal», souligne-t-on dans cette lettre. Avant de noter qu’il «y avait là pourtant, au-delà même des usages républicains, l’occasion de rappeler très opportunément que les parlementaires ne peuvent se contenter d’être les spectateurs de la coopération entre nos deux pays».