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« Les dispositions de la Constitution sont claires concernant les demandes de démission. L’article 47 dispose que « le Roi peut, à son initiative, et après consultation du chef du gouvernement, mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement. Le chef du gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement. Le chef du gouvernement peut demander au Roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement du fait de leur démission individuelle ou collective », nous a indiqué Aziz Idamine, chercheur en sciences politiques et droit constitutionnel. Et de poursuivre : « La procédure débute donc avec une demande d’un ministre au chef du gouvernement qui la soumet au Roi. Du coup, nous ne pouvons pas parler d’une démission automatique d’un ministre puisque c’est le Roi qui met fin à ses fonctions ».
Notre source estime, par ailleurs, que le deuxième point du communiqué du secrétariat général publié avant hier suite à la réunion extraordinaire dudit secrétariat reste vague et suppose deux interprétations différentes. « La première lecture suppose que la demande de démission a été présentée à Saâd-Eddine El Othmani en tant que chef du gouvernement avant la réunion du secrétariat général dans l’attente de la soumission de cette démission au Roi. Cela veut dire que la demande a respecté la procédure en vigueur et que le secrétariat général n’a fait que l’annoncer », nous a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « La deuxième lecture suppose que la demande de démission a été présentée lors de la réunion dudit secrétariat et, dans ce cas, nous serions devant une situation constitutionnelle surréaliste puisque le demande de démission a été présentée au chef d’un parti et non au chef du gouvernement. En fait, le cas de Saad-Eddine El Othmani est problématique puisqu’il a la double casquette de chef de gouvernement et de chef de parti. Dans ce cas, il n’y a pas de violation de la Constitution mais plutôt une lecture déséquilibrée de celle-ci»
La demande de démission présentée par Daoudi constitue-t-elle une première dans l’histoire politique contemporaine du pays ? « Absolument pas, il y a eu plusieurs cas mais dans des circonstances différentes. Le cas la plus récent est celui de Mohamed Ziane qui avait occupé le poste de ministre des droits de l’Homme qui avait présenté sa démission à Hassan II. Mais le cas de Daoudi reste exceptionnel dans la mesure où c’est la première fois qu’un ministre demande que fin soit mise à ses fonctions suite à sa participation à un sit-in organisé par des salariés de Centrale Danone le 5 juin courant devant le Parlement et qui a été qualifiée de faute politique grave. Mais la question reste entière : est-ce que cette démission est vraiment en relation avec cette faute grave ou a-t-elle d’autres raisons ? Seul le temps nous le dira ».
Le départ du ministre des Affaires générales et de la Gouvernance n’annonce-t-il pas un remaniement ministériel ? « Le fait de changer un ministre ou deux est considéré comme un remaniement ministériel. Dans le cas de Daoudi, nous sommes face à deux scénarios : un remaniement ministériel partiel où un ministre sera remplacé par un autre sans toucher à la structure et à la composition de l’actuelle équipe gouvernementale ou bien un remaniement ministériel complet, c’est-à-dire une modification de fond en comble de l’architecture gouvernementale. Les deux scénarii sont probables et les exemples des gouvernements précédents les confirment », nous a précisé Aziz Idamine. Et de conclure : « Il y aura un changement total mais cela ne va pas se produire dans les prochains jours mais dans les mois à venir, précisément, lors de la prochaine rentrée politique. On assistera sûrement à l’entrée de nouvelles formations politiques et à la sortie d’autres, notamment le RNI. Ce changement sera une réponse aux revendications populaires qui ne cessent d’accuser ce parti d’être la principale cause des dernières protestations sociales relatives à la hausse des prix ».