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« Seules six personnes ont tenté leur chance pendant ces deux mois, selon les données de l’enquête de terrain que nous avons menée dernièrement. Il s’agit de deux jeunes hommes âgés respectivement de 23 et 30 ans natifs de Tétouan, d’une jeune femme de 18 ans issue de Sebta qui a été arrêtée par la suite en Turquie et d’une famille composée d’un homme et sa femme ainsi que de leur fille », nous a précisé Mohamed Ben Aissa, directeur de l’ONERDHM avant de poursuivre : « On est donc face à une baisse notable puisque entre 2013 et 2014, la moyenne a été de 15 à 20 recrues par mois». Comment peut-on expliquer ce recul ? « Il y a plusieurs facteurs qui peuvent nous aider à comprendre cette situation. D’abord, l’image de plus en plus abominable de Daech au sein de l’opinion publique nationale et internationale. Plusieurs jeunes interviewés nous ont déclaré être horrifiés par les massacres perpétrés par cette organisation terroriste. Les exécutions sommaires et les décapitions publiques ont fait beaucoup réfléchir ces jeunes sur la comptabilité entre l’idéologie djihadiste et les vrais enseignements de l’islam. Et la vidéo montrant l’exécution du militaire jordanien capturé après le crash de son avion en Syrie et brûlé vif n’a fait qu’élargir ce gouffre », nous a expliqué Mohamed Ben Aissa avant d’ajouter que « la coopération sécuritaire entre le Maroc et l’Espagne a porté un sérieux coup aux réseaux recruteurs dans la région.
En fait, il ne se passe pas une semaine sans que les autorités des deux pays ne démantèlent de réseaux ou n’arrêtent de personnes soupçonnées de défendre la cause de l’EI ». Une coopération qualifiée par notre source de cruciale. D’autant que les provinces du Nord du Royaume exportent près des deux tiers des djihadistes marocains vers la Syrie et l’Irak. « La région de Tétouan-Tanger enregistre une activité intense de ces réseaux, en particulier Fnideq qui se trouve à proximité de Sebta où il existe un courant salafiste djihadiste très puissant et qui dispose de capacités et de moyens financiers générés, en grande partie, par le trafic de drogue et la contrebande». En fait, il ne se passe pas un jour sans qu’une cellule terroriste ne soit démantelée et que des personnes soupçonnées d’avoir des liens avec les réseaux jihadistes, ne fassent l’objet de procédures judiciaires. L’année 2014 a enregistré 147 affaires contre 64 en 2013, soit une augmentation de 129,6 % ainsi que des poursuites judiciaires contre 323 personnes «soupçonnées» de «jihadisme» contre 138 en 2013.
Selon des chiffres officiels rendus publics en novembre, 1.212 Marocains avaient «gagné les foyers de tension», afin de suivre des entraînements et de combattre au sein de groupes jihadistes, dont le groupe EI. D’autres chiffres en évoquent 2.000 en incluant les binationaux résidant principalement en Europe.