Le secrétariat général de l’ONU déplore des tactiques de guerre meurtrières qui semblent dépasser les normes internationales en matière de maintien de l'ordre
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L'armée israélienne a indiqué avoir tué jeudi cinq combattants palestiniens retranchés dans une mosquée, au deuxième jour d'une vaste opération dans le nord de la Cisjordanie occupée, en marge de la guerre dans la bande de Gaza contre le mouvement islamiste Hamas.
Cette opération, portant à au moins 12 le nombre de morts depuis mercredi, a suscité l'inquiétude de l'ONU, qui a mis en garde contre le risque "d'aggraver une situation déjà catastrophique" dans le territoire palestinien.
Mercredi, l'armée israélienne avait déjà dit avoir "éliminé" neuf combattants après avoir lancé dans la nuit des colonnes de blindés sur Jénine, Tulkarem, Toubas et leurs camps de réfugiés, où les groupes armés en lutte contre Israël sont particulièrement actifs.
De son côté, le ministère palestinien de la Santé fait état de "12 morts" depuis le début des raids.
Selon le Club des prisonniers palestiniens, qui défend les détenus dans les prisons d'Israël, au moins 45 personnes ont été arrêtées depuis mercredi.
Les cinq Palestiniens tués jeudi dans le camp Nour Chams de Tulkarem étaient "retranchés dans une mosquée", selon l'armée. Le Jihad islamique, allié du Hamas, a confirmé la mort jeudi de son "commandant" dans le camp.
Des affrontements avaient toujours lieu jeudi matin à Jénine, survolée par un drone israélien, selon un journaliste de l'AFP.
Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé avoir perdu le contact avec ses équipes dans cette ville. Selon lui, les réseaux de téléphone et d'internet sont coupés.
Des soldats israéliens continuaient également d'opérer à Tulkarem, selon un autre journaliste de l'AFP.
Les incursions israéliennes dans des zones autonomes palestiniennes sont quotidiennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'armée israélienne. Il est cependant rare qu'elles soient menées simultanément dans plusieurs villes, et appuyées par des aéronefs, comme cela est le cas depuis mercredi.
Au titre des accords de paix israélo-palestiniens d'Oslo en 1993, moribonds, l'armée israélienne n'est cependant pas censée entrer dans les zones autonomes placées sous le contrôle exclusif des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne.
Parmi les morts de mercredi figurent "des enfants", selon l'ONU, dont le secrétariat général a déploré "des tactiques de guerre meurtrières qui semblent dépasser les normes internationales en matière de maintien de l'ordre".
"Les destructions sont énormes", a rapporté à l'AFP Hakim Abou Safiyeh, employé municipal à Tulkarem.
Mostafa Taqataqa, gouverneur de Tulkarem, a dit à l'AFP voir dans ces raids "un signal dangereux et sans précédent".
L'armée israélienne pilonne Gaza sans relâche depuis l'attaque meurtrière du Hamas en Israël le 7 octobre. Depuis cette date, les violences en Cisjordanie ont flambé.
Au moins 637 Palestiniens y ont été tués par l'armée israélienne ou des colons, selon l'ONU, et au moins 19 Israéliens parmi lesquels des soldats dans des attaques palestiniennes ou lors d'opérations de l'armée en zone autonome palestinienne, selon les données officielles israéliennes.
Selon le ministre israélien des Affaires étrangères, Israël Katz, l'armée entend "démanteler les infrastructures irano-islamistes" en Cisjordanie. Sur le réseau social X, il a appelé à y agir "avec la même détermination (...) qu'à Gaza, avec des évacuations temporaires de Palestiniens".
Le Jihad islamique, mouvement palestinien allié du Hamas, a accusé Israël d'œuvrer "pour annexer la Cisjordanie".
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi huit morts dans une frappe israélienne sur Gaza-ville (nord). Une source médicale a rapporté à l'AFP que trois Palestiniens avaient péri dans une frappe de drone à Rafah (sud).
L'armée israélienne a indiqué pour sa part avoir frappé, lors des dernières 24h, environ 40 "cibles" dans la bande de Gaza, où elle a éliminé des "dizaines de combattants". L'un des combattants éliminés avait participé au massacre du 7 octobre, selon elle.
Les troupes israéliennes poursuivent par ailleurs leurs opérations à Rafah, dans la région de Khan Younès (sud) et à la périphérie de Deir al Balah (centre), selon l'armée.
De très nombreuses familles en détresse continuent de se déplacer à travers ce territoire au gré des ordres d'évacuation de l'armée israélienne qui se multiplient.
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU (PAM) a annoncé mercredi suspendre "jusqu'à nouvel ordre" des mouvements de son personnel après que l'un de ses véhicules qui avait "reçu de multiples autorisations des autorités israéliennes" a été touché mardi par des tirs israéliens, sans victimes. L'armée israélienne a dit que ce tir était en cours d'examen.
Pendant ce temps, les médiateurs entre Israël et le Hamas -- Qatar, Egypte et Etats-Unis -- tentent toujours, sans succès, d'arracher un cessez-le-feu à Gaza assorti de la libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
L'attaque du Hamas le 7 octobre a entraîné la mort de 1.199 personnes côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 103 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 déclarées mortes par l'armée.
L'offensive militaire de représailles israéliennes sur la bande de Gaza, où le Hamas a pris le pouvoir en 2007, a dévasté ce petit territoire et fait 40.602 morts, selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués. Selon l'ONU, la majorité des morts sont des femmes et des mineurs.