​Ces entraîneurs qui se cachent derrière leurs joueurs

La faute aux autres, ça reste toujours un bon argument susceptible de tirer d’affaire la personne qui se trouve dans le pétrin. Chez les coaches, cette tactique a de tout temps été adoptée par le sélectionneur national, Badou Zaki. Sauf que cette fois-ci, se sont des entraîneurs du championnat national qui optent pour cette stratégie de défense, faisant endosser toute la responsabilité à leurs joueurs.
Le cas le plus éloquent reste celui du néo-entraîneur du Raja, le Portugais Jose Romao, qui a fait porter le chapeau à ses protégés suite à la défaite du club devant le Hassania par 5 à 3, samedi dernier pour le compte de la 6ème journée du championnat Pro Elite 1.
Pour Romao, les joueurs du Raja sont devenus tellement «riches» qu’ils ne peuvent désormais plus rien apporter au club. Et qu’il est temps de procéder à un remue-ménage dans certains postes pour que la machine puisse tourner de nouveau à plein régime. Une réunion d’urgence a été provoquée  par le président du Raja Mohamed Boudrika, le patron qui limoge plus vite que son ombre. Et ce n’est ni M’Hamed Fakher, ni Faouzi Benzarti, ni Abdelhak Benchikha qui diront le contraire.  
Le deuxième entraîneur à s’en prendre à ses joueurs est Mustapha Madih dont c’était, samedi au Complexe Mohammed V à Casablanca, la deuxième sortie avec le club d’Al Hoceima battu  3 à 0 par le WAC. Toutefois, dans le cas de Madih, sa thèse est des plus défendables. L’ex-sélectionneur des équipes nationales A et olympique a imputé en quelque sorte la cinglante défaite de son équipe au défenseur Rouani qui avait écopé, dès le premier quart d’heure de jeu, d’un carton rouge pour une faute aussi virulente que stupide. 
Ce n’est pas donc évident de tenir bon pendant plus d’une heure en infériorité numérique, mais de là à ce que l’entraîneur n’assume pas sa part de responsabilité dans la défaite, c’est un petit peu exagéré, surtout  lorsque Mustapha Madih tonne que la culture tactique n’est pas seulement l’affaire de l’entraîneur mais aussi celle des joueurs.
Le troisième entraîneur à exceller dans l’art de l’anticipation est le Gallois John Toshak. Après six journées de compétition et toute une période estivale de préparation, l’ex-coach du Real Madrid a fait part qu’il ne connaît pas encore assez bien l’effectif dont il dispose. C’est un petit peu osé de la part du technicien gallois qui, en débarquant au championnat du Maroc, a vite appris qu’il fallait changer ses habitudes de coach posé pour se mettre à orienter et à vociférer des joueurs qui ne peuvent se passer des consignes pendant le match.
Une victoire, ça se fête, et une défaite, ça s’assume par tout le monde. Et s’il y a un exemple riche en enseignements, c’est bien celui de l’entraîneur de l’AS Rome, Rudi Garcia, qui a assumé toutes ses responsabilités suite à la raclée prise par son club de l’AS Rome devant le Bayern Munich (7-1) dans le cadre de la troisième journée de la Ligue des champions. Faisant savoir à ce propos que  “le coupable aujourd’hui c’est moi, pas les joueurs. Je me suis trompé sur la stratégie, il fallait plus les attendre, jouer moins ouvert, mais menés d’un but au bout de dix minutes, nous nous sommes jetés à l’attaque, et cela a fait le jeu du Bayern.” Une reconnaissance tout à l’honneur de Rudi Garcia, sauf que chez nous, les choses se passent autrement.