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Des résultats en totale contradiction avec ceux d’un autre sondage réalisé en janvier dernier par le baromètre TIZI/Averty pour le compte de L’Economiste et indiquant que la cote de confiance du chef du gouvernement a chuté de 15 points en 6 mois, passant de 68 à 53% ; notamment parmi les classes les moins favorisées.
Benkirane a-t-il réussi en 11 mois à reconquérir les cœurs des Marocains ? A-t-il réussi à recouvrer la confiance des Marocains malgré ses décisions impopulaires (hausse de prix des carburants, des produits de première nécessité, des tarifs de l’électricité, etc.)? A-t-il trouvé grâce aux yeux des citoyens malgré ses politiques qui ont fait s’envoler les chiffres du chômage, de la pauvreté, de la précarité, de l’exclusion… ?
Mais de qui se moque-t-on? Tout sondage a bien entendu des limites. Il serait opportun de ne pas prendre ces résultats pour de l’argent comptant surtout que la culture du sondage fait défaut au Maroc. Celui réalisé par TelQuel a toutefois le mérite d’exister mais la validité de ses méthodes reste problématique notamment au niveau de l’échantillonnage, de la collecte des données et de l’exploitation et de l’analyse des résultats.
Réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus via des appels téléphoniques aléatoires, les résultats d’un tel sondage demeurent relatifs puisque le nombre de sondés est réduit et, du coup, ses marges d’erreur sont nombreuses. D’après Laurence Bianchini, journaliste scientifique de MyScienceWork : «Les instituts de sondage privés prennent généralement des échantillons de 1000 personnes, ce qui est assez mince. L’erreur théorique sur de tels échantillons est d’environ 3%. Mais en pratique, ce taux est plus élevé. Notons que, sur un échantillon de 1000 personnes, si 40% se déclarent indécis, alors seuls 600 répondants ont donné une réponse fiable. La marge d’incertitude augmente lorsque la taille de l’échantillon diminue. En pratique, le taux d’erreur est donc probablement supérieur à 4%».
Autre critique et non des moindres, c’est celle relative au recours aux appels téléphoniques. Pour certains experts, cette méthode de collecte des données risque de favoriser une surreprésentation de certaines catégories sociales ou tranches d’âge au détriment des autres, ce qui peut influencer le résultat final. Pis, cette méthode pose problème an matière de vérification de la validité des éléments déclaratifs puisque les enquêteurs n’ont pas la possibilité de contrôler l’identité ou du moins le profil du répondant. Les informations concernant l’âge, le sexe, l’adresse et la catégorie socioprofessionnelle ne peuvent être prises pour argent comptant puisqu’incontrôlables.
En outre, ce genre de méthode exige des questionnaires courts et des questions simples puisqu’il y a toujours risque de voir le sondé raccrocher au nez de son sondeur.
C’est donc à l’aune de ces contraintes qu’il faut jauger la validité des résultats de l’enquête qui a encensé Benkirane en ces temps de pré-campagne électorale.