“Si nous nous souvenions de tout, nous serions la plupart du temps aussi malades que si nous ne nous rappelions rien”, disait à ce propos le psychologue William James. Notre mémoire fonctionne, en effet, de manière sélective. Certains des souvenirs qui l’impriment peuvent y rester profondément gravés tandis que d’autres s’effilochent rapidement et tombent dans l’oubli.
Que nous restera-t-il donc comme souvenirs de 2017 sinon la perception d’un temps qui nous a manqué, d’un temps après lequel il nous a fallu courir tout le temps, alors que le présent fut immuable et marqué par de nombreux blocages qui ont aiguisé les problèmes et rendu la situation de Monsieur-Tout-le-Monde encore plus intenable ?
Les défis qui s’imposent à notre pays auraient dû nous inciter à mettre nos pendules à l’heure et nous faire vivre au tic-tac d’une même horloge mondiale, mais force est de constater que nous semblons non seulement vivre dans un autre temps mais aussi gaspiller le nôtre en effets d’annonce et en lancement de projets qui ne voient nullement le jour en temps opportun.
Résultat : les souvenirs que notre mémoire gardera de 2017 ne seront pas roses. Le Hirak d’Al Hoceima, les grèves de la soif à Zagora, les manifestations de Jerada, les mortes de Sidi Bouaâlam, etc. continueront, en effet, à tarauder nos consciences vu que le traitement qui leur a été réservé fut essentiellement sécuritaire et judiciaire et non pas economique et social comme cela aurait dû être.
Espérons qu’il n’en sera plus pareil en 2018.