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Presque 80 ans après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki, l'organisation japonaise représentant les survivants irradiés, Nihon Hidankyo, qui a reçu vendredi le Nobel de la paix, poursuit son combat contre les armes nucléaires et s'efforce de passer le relais aux générations suivantes.
Cette organisation antinucléaire a été fondée en 1956 pour réunir à l'échelle de tout l'archipel les survivants de l'enfer des bombardements, connus au Japon sous le nom d'"hibakusha", littéralement "personnes affectées par la bombe".
Le mouvement s'attache à documenter les effets dévastateurs de ces deux bombes nucléaires, les seules à avoir été utilisées en temps de guerre, qui ont causé la mort de 140.000 personnes à Hiroshima et 74.000 à Nagasaki entre août et fin 1945.
Les explosions atomiques ont émis des radiations nocives à court et long terme, exposant les "hibakusha" pour le restant de leur vie à un risque accru de développer certains cancers, tout en les isolant cruellement au sein de la société japonaise, où a longtemps persisté la croyance que la "maladie des rayons" était contagieuse.
Nihon Hidankyo, qui rassemble la quasi-totalité des survivants, leur apporte conseils et assistance, mais elle va également rapidement porter avec ferveur les causes pacifiste et antinucléaire.
Candidat potentiel de longue date pour le Nobel de la paix, l'organisation se bat pour "la prévention de la guerre nucléaire et l'élimination des armes nucléaires" et la conclusion d'un accord international les interdisant totalement.
Une campagne menée en s'appuyant sur les puissants témoignages de ses membres âgés, des survivants que Nihon Hidankyo envoie dans le monde entier, aux Nations unies et dans les pays détenteurs d'armes nucléaires, pour partager leurs récits sur l'horreur des attaques et leurs séquelles.
Après avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2009, le président américain Barack Obama avait rencontré et embrassé des survivants de la bombe A lors d'une visite historique en 2016 à Hiroshima - où ne s'était rendu aucun de ses prédécesseurs.
Nihon Hidankyo a accueilli au fil des ans ceux qui n'étaient encore que des nouveaux-nés ou encore dans le ventre de leur mère les matins des 6 et 9 août 1945: après une vie hantée par la catastrophe, ils portent la parole de leurs parents.
"Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon père", confiait en 2020 à l'AFP Jiro Hamasumi, alors âgé de 74 ans, parmi les plus jeunes "hibakusha". Sa mère était enceinte lorsque la bombe a explosé à Hiroshima, tuant son père.
Ce qu'il sait du bombardement lui vient de sa fratrie: la lumière aveuglante, le bruit assourdissant de l'explosion de la bombe connue sous le nom de Little Boy et l'horreur qui a suivi.
Sa mère a alors essayé de se rendre avec ses enfants au bureau de son mari à quelques centaines de mètres de l'épicentre, mais "la chaleur et l'odeur de chair brûlée" les ont arrêtés. Ils n'ont trouvé que "quelque chose qui ressemblait à son corps", ne pouvant ramasser qu'une boucle de ceinture, une clé et une partie de son portefeuille.
Né en février 1946 et ayant échappé aux séquelles dont ont souffert de nombreux enfants exposés aux radiations dans l'utérus de leur mère, M. Hamasumi a consacré des décennies à faire campagne contre l'arme nucléaire.
Nihon Hidankyo estime que le Japon devrait reconnaître sa responsabilité "d'avoir déclenché la guerre, qui a conduit aux dommages causés par les bombardements atomiques" et, par conséquent, indemniser les survivants.
Dans le cadre de son action en faveur d'une loi prévoyant une indemnisation par l'État des hibakusha et de leurs familles, l'association a organisé des pétitions, des marches et des sit-in.
Et elle publie régulièrement des déclarations en réaction aux événements mondiaux pour faire résonner sa voix anti-nucléaire.
Ses membres ont notamment protesté cette année contre des exercices d'armes nucléaires tactiques menés par la Russie et contre un essai nucléaire "sous-critique" (c'est-à-dire non suivi d'explosion) conduit par les Etats-Unis.
Avec des membres âgés en moyenne de 85 ans, l'organisation cherche désormais à passer le relais: "J'espère que la génération suivante et le public en général continueront de participer à l'activisme pour la paix, pour une paix sans nucléaire", a déclaré vendredi l'un des co-responsables de Nihon Hidankyo, Toshiyuki Mimaki.
Cette organisation antinucléaire a été fondée en 1956 pour réunir à l'échelle de tout l'archipel les survivants de l'enfer des bombardements, connus au Japon sous le nom d'"hibakusha", littéralement "personnes affectées par la bombe".
Le mouvement s'attache à documenter les effets dévastateurs de ces deux bombes nucléaires, les seules à avoir été utilisées en temps de guerre, qui ont causé la mort de 140.000 personnes à Hiroshima et 74.000 à Nagasaki entre août et fin 1945.
Les explosions atomiques ont émis des radiations nocives à court et long terme, exposant les "hibakusha" pour le restant de leur vie à un risque accru de développer certains cancers, tout en les isolant cruellement au sein de la société japonaise, où a longtemps persisté la croyance que la "maladie des rayons" était contagieuse.
Nihon Hidankyo, qui rassemble la quasi-totalité des survivants, leur apporte conseils et assistance, mais elle va également rapidement porter avec ferveur les causes pacifiste et antinucléaire.
Candidat potentiel de longue date pour le Nobel de la paix, l'organisation se bat pour "la prévention de la guerre nucléaire et l'élimination des armes nucléaires" et la conclusion d'un accord international les interdisant totalement.
Une campagne menée en s'appuyant sur les puissants témoignages de ses membres âgés, des survivants que Nihon Hidankyo envoie dans le monde entier, aux Nations unies et dans les pays détenteurs d'armes nucléaires, pour partager leurs récits sur l'horreur des attaques et leurs séquelles.
Après avoir reçu le prix Nobel de la paix en 2009, le président américain Barack Obama avait rencontré et embrassé des survivants de la bombe A lors d'une visite historique en 2016 à Hiroshima - où ne s'était rendu aucun de ses prédécesseurs.
Nihon Hidankyo a accueilli au fil des ans ceux qui n'étaient encore que des nouveaux-nés ou encore dans le ventre de leur mère les matins des 6 et 9 août 1945: après une vie hantée par la catastrophe, ils portent la parole de leurs parents.
"Il ne se passe pas un jour sans que je pense à mon père", confiait en 2020 à l'AFP Jiro Hamasumi, alors âgé de 74 ans, parmi les plus jeunes "hibakusha". Sa mère était enceinte lorsque la bombe a explosé à Hiroshima, tuant son père.
Ce qu'il sait du bombardement lui vient de sa fratrie: la lumière aveuglante, le bruit assourdissant de l'explosion de la bombe connue sous le nom de Little Boy et l'horreur qui a suivi.
Sa mère a alors essayé de se rendre avec ses enfants au bureau de son mari à quelques centaines de mètres de l'épicentre, mais "la chaleur et l'odeur de chair brûlée" les ont arrêtés. Ils n'ont trouvé que "quelque chose qui ressemblait à son corps", ne pouvant ramasser qu'une boucle de ceinture, une clé et une partie de son portefeuille.
Né en février 1946 et ayant échappé aux séquelles dont ont souffert de nombreux enfants exposés aux radiations dans l'utérus de leur mère, M. Hamasumi a consacré des décennies à faire campagne contre l'arme nucléaire.
Nihon Hidankyo estime que le Japon devrait reconnaître sa responsabilité "d'avoir déclenché la guerre, qui a conduit aux dommages causés par les bombardements atomiques" et, par conséquent, indemniser les survivants.
Dans le cadre de son action en faveur d'une loi prévoyant une indemnisation par l'État des hibakusha et de leurs familles, l'association a organisé des pétitions, des marches et des sit-in.
Et elle publie régulièrement des déclarations en réaction aux événements mondiaux pour faire résonner sa voix anti-nucléaire.
Ses membres ont notamment protesté cette année contre des exercices d'armes nucléaires tactiques menés par la Russie et contre un essai nucléaire "sous-critique" (c'est-à-dire non suivi d'explosion) conduit par les Etats-Unis.
Avec des membres âgés en moyenne de 85 ans, l'organisation cherche désormais à passer le relais: "J'espère que la génération suivante et le public en général continueront de participer à l'activisme pour la paix, pour une paix sans nucléaire", a déclaré vendredi l'un des co-responsables de Nihon Hidankyo, Toshiyuki Mimaki.