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L'expérience cinématographique du réalisateur marocain Abdelilah El-Jaouhary sous les feux de la rampe à Amman

Vendredi 31 Mai 2024

L’expérience cinématographique et le parcours professionnel dynamique, riche et diversifié du réalisateur, scénariste et critique de cinéma marocain Abdelilah El-Jaouhary, ont été mis en exergue, mardi soir à Amman.

Cette soirée culturelle, initiée par la Fondation Abdul Hameed Shoman dans le cadre de sa programmation "Nuits du film marocain" (28-30 mai), a été marquée par la projection du long-métrage de fiction “L’Esclave”, suivie d’un débat avec le réalisateur.

Salle comble, cinéphiles jordaniens et professionnels du 7ème art ont eu l’occasion, à travers des échanges constructifs, d’apprécier l’immense talent du réalisateur et la valeur artistique et culturelle de ses œuvres, ainsi que les progrès atteints par le cinéma marocain.

"L'Esclave", un long-métrage de fiction d’une heure 40 min, sorti en 2022, traite d’une thématique philosophique qui anime des débats approfondis autour de l’Homme moderne, notamment le lien entre la “liberté” et “l'esclavage moderne”.

La question est traitée à travers une histoire qui tourne autour d’Ibrahim, dans un rôle campé par le jeune acteur Saad Mouafak (personnage principal), qui voyage dans un village “à la recherche d’une personne aisée qui peut l’acheter comme esclave".

Le réalisateur a expliqué qu’il évoque, alliant simplicité du dialogue et profondeur de la thématique, "l’histoire de la réalité humaine contemporaine, une question qui le taraude au quotidien", notant que le film, une association entre plusieurs figures d’art, de philosophie, d'histoire et d’autres champs de pensée humaine, "puise son inspiration du vécu quotidien de l’Homme en général et de l’Homme marocain en particulier".

“L’Esclave”, qui a remporté plusieurs prix internationaux, évoque en effet la hiérarchie, le capitalisme, la lutte des classes, la déshumanisation, l’asservissement au travail : autant d’axes racontés autour d’une histoire non moins intrigante à propos de ”l’esclavagisme moderne”.

Dans une déclaration à la MAP, le critique de cinéma jordanien Rasmi Al-Mahsneh a fait observer qu’Abdelilah El-Jaouhary “nous présente d’une manière artistique subtile, comme à son accoutumée, une profonde thématique philosophique, celle de la place dominante du travail dans l’existence individuelle et collective des personnes et des sociétés”.

L’usage du dialecte (Darija) évoqué par certains comme entrave à l’ouverture et à la promotion du cinéma marocain sur la scène arabe “n’est qu’alibi”, a-t-il dit, notant que l’art cinématographique, pour véhiculer son message, s’appuie essentiellement sur l’image, alors que “le prononcé” n’est qu’une composante parmi d’autres.

Abdelilah El-Jaouhary, également président de l’Union des réalisateurs auteurs marocains, n’a pas manqué, à cette occasion, de mettre en avant la haute considération dont jouissent désormais le cinéma et les réalisateurs marocains au niveau international, comme en témoigne leur omniprésence dans les rendez-vous et festivals cinématographiques au monde.

Deux autres de ses films ont été projetés dans le cadre de la programmation "Nuits du film marocain" à Amman, à savoir le long-métrage documentaire "Raja Bent Al-Mellah" et le long-métrage “Hala Madrid… Visca Barça”.

A travers cette manifestation, les organisateurs ont indiqué vouloir contribuer à la promotion de la culture marocaine et ses spécificités auprès du public jordanien, ainsi qu’au rapprochement et au raffermissement davantage des liens d’amitié et de fraternité entre les deux peuples et les deux pays.

La Fondation Abdul Hameed Shoman, créée en 1978, s'intéresse à la créativité culturelle et sociale comme moyen de contribution au progrès des sociétés dans le monde arabe, dans des domaines aussi variés que la littérature, les arts et l'innovation.


Libé

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