Selon les chiffres du Moniteur des finances publiques, publiés à l’occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, le Fonds prévient que la dette publique devrait dépasser les 100.000 milliards de dollars en 2024 (93% du PIB mondial), pour atteindre, dans un “scénario extrêmement défavorable”, un pic de 115% du PIB mondial d’ici trois ans.
Stabiliser cette envolée de la dette, à défaut de la réduire, nécessite des “ajustements budgétaires beaucoup plus importants que ceux actuellement envisagés”, préconise l'institution financière internationale, qui prévient que l’adoption d’une “posture attentiste pourrait coûter très cher”.
Tendance haussière des dépenses publiques pendant les dernières décennies
L’augmentation de la dette publique s’explique par une tendance haussière des dépenses publiques pendant les dernières décennies, explique le Fonds, qui désigne comme principaux coupables de cette envolée les incertitudes entourant la politique budgétaire, le regain des tensions, le vieillissement de la population et les problèmes de développement, rapporte la MAP.
À cet égard, l’institution de Bretton Woods souligne que la reconstitution des marges de manœuvre budgétaires d’une manière qui favoriserait la croissance et le renforcement de la gouvernance budgétaire, est “essentielle pour assurer la viabilité des finances publiques et la stabilité financière”.
Pour remédier à cette situation et assurer le rééquilibrage des finances publiques, le FMI recommande une série de mesures portant, entre autres, sur l’introduction d’un ajustement budgétaire cumulé compris entre 3% et 4,5% du PIB.
Cet équilibrage nécessite aussi de “définir la composition” de l’ajustement budgétaire et d’en assurer une implémentation “graduelle”, afin de permettre aux décideurs de “gagner en crédibilité” par rapport à ces mesures d’ajustement.
Eviter la “dette non identifiée »
Selon le FMI, il est également primordial pour les gouvernements d’améliorer la gouvernance budgétaire, en évitant la “dette non identifiée”, et, pour les pays en situation de surendettement, de “recourir sans tarder à une restructuration adéquate”.
Même si, selon les projections, la dette devrait se stabiliser ou reculer dans environ deux tiers des pays du monde, “elle restera largement supérieure aux prévisions établies avant la pandémie”, note le FMI, ajoutant que les pays où le niveau d’endettement n’est pas prévu de se stabiliser “contribuent à plus de la moitié de la dette mondiale et à environ deux tiers du PIB mondial”.