En marge de sa participation à la 4ème édition du Salon Maghrébin du Livre, l’auteur congolais, Elvis Ntambua, revient dans un entretien à la MAP, sur son premier ouvrage intitulé "Makila" (éd. La Croisée des Chemins), qui lui a valu l’obtention du Prix littéraire Émilie-Flore Faignond.
A cette occasion, il jette la lumière sur la problématique des enfants-soldats, son engagement en faveur de la démocratisation de l’accès à la lecture et sa vision du "panafricanisme littéraire".
Que pouvez-vous nous dire à propos de l’univers de "Makila" ?
L'histoire se déroule à l’Est du Congo, dans un climat politique particulier et suit le parcours d’un enfant-soldat de 11 ans qui s’appelle Tshituala, dont on accompagne le cheminement.
Makila est un terme qui veut dire "sang" en lingala (langue bantoue parlée en République Démocratique du Congo et en République du Congo), utilisé dans cette œuvre pour résumer tout ce qui se rapporte aux enfants-soldats et fait référence au sang qui a coulé, à la mort et au sacrifice.
Pourquoi avez-vous choisi la thématique des enfants-soldats ?
Je parle des enfants-soldats parce que c’est une réalité dont on ne parle pas et qui devient pratiquement une normalité.
En effet, il existe un rapport paradoxal entre le monde de l’enfance et celui de la guerre, c'est pour ça que je me suis dit qu’il faut donner la voix à ces enfants-soldats, pour attirer l'attention sur ce fléau.
Quand un enfant devient soldat, il n’a plus de place dans la société, c'est pourquoi il faut décrire ce qu’est un enfant-soldat, redéfinir les enjeux et expliquer comment il est arrivé là.
Quelle approche littéraire préconisez-vous pour, à la fois, évoquer les enjeux du continent et sa richesse ?
Il s'agit d'une dualité entre l’Afrique du Bien et du Mal. L’Afrique est belle et riche, l’Afrique est convoitée, l’Afrique a un passé colonialiste...
Il faut parler de ce qu’est réellement l’Afrique, son histoire, ses différentes cultures, ses immenses richesses, ses importantes potentialités, la paix, la guerre...
Comment vous est venue l’idée de créer la première boîte à livres à Kinshasa ?
L'objectif principal est de rapprocher les gens de la lecture, de favoriser l’échange des livres et de les rendre accessibles à tous. Cette démarche participative vise à briser les obstacles financiers que certaines personnes peuvent avoir quand ils veulent se procurer des livres.
En plaçant les livres dans un secteur où les bibliothèques manquent, on permet un large accès aux livres pour toutes les franges de la société.
A l’heure actuelle, peut-on parler du "panafricanisme littéraire" ?
Oui, le panafricanisme littéraire existe. Ce qui fait la richesse de l’Afrique est bien sa diversité, qui nous permet de voir le continent africain sous différents angles.
C’est quelque chose qui est commun à tous mais qu’on voit de différentes façons, comme quoi l’Afrique est une singularité plurielle.
Propos recueillis par Manal Koubia
A cette occasion, il jette la lumière sur la problématique des enfants-soldats, son engagement en faveur de la démocratisation de l’accès à la lecture et sa vision du "panafricanisme littéraire".
Que pouvez-vous nous dire à propos de l’univers de "Makila" ?
L'histoire se déroule à l’Est du Congo, dans un climat politique particulier et suit le parcours d’un enfant-soldat de 11 ans qui s’appelle Tshituala, dont on accompagne le cheminement.
Makila est un terme qui veut dire "sang" en lingala (langue bantoue parlée en République Démocratique du Congo et en République du Congo), utilisé dans cette œuvre pour résumer tout ce qui se rapporte aux enfants-soldats et fait référence au sang qui a coulé, à la mort et au sacrifice.
Pourquoi avez-vous choisi la thématique des enfants-soldats ?
Je parle des enfants-soldats parce que c’est une réalité dont on ne parle pas et qui devient pratiquement une normalité.
En effet, il existe un rapport paradoxal entre le monde de l’enfance et celui de la guerre, c'est pour ça que je me suis dit qu’il faut donner la voix à ces enfants-soldats, pour attirer l'attention sur ce fléau.
Quand un enfant devient soldat, il n’a plus de place dans la société, c'est pourquoi il faut décrire ce qu’est un enfant-soldat, redéfinir les enjeux et expliquer comment il est arrivé là.
Quelle approche littéraire préconisez-vous pour, à la fois, évoquer les enjeux du continent et sa richesse ?
Il s'agit d'une dualité entre l’Afrique du Bien et du Mal. L’Afrique est belle et riche, l’Afrique est convoitée, l’Afrique a un passé colonialiste...
Il faut parler de ce qu’est réellement l’Afrique, son histoire, ses différentes cultures, ses immenses richesses, ses importantes potentialités, la paix, la guerre...
Comment vous est venue l’idée de créer la première boîte à livres à Kinshasa ?
L'objectif principal est de rapprocher les gens de la lecture, de favoriser l’échange des livres et de les rendre accessibles à tous. Cette démarche participative vise à briser les obstacles financiers que certaines personnes peuvent avoir quand ils veulent se procurer des livres.
En plaçant les livres dans un secteur où les bibliothèques manquent, on permet un large accès aux livres pour toutes les franges de la société.
A l’heure actuelle, peut-on parler du "panafricanisme littéraire" ?
Oui, le panafricanisme littéraire existe. Ce qui fait la richesse de l’Afrique est bien sa diversité, qui nous permet de voir le continent africain sous différents angles.
C’est quelque chose qui est commun à tous mais qu’on voit de différentes façons, comme quoi l’Afrique est une singularité plurielle.
Propos recueillis par Manal Koubia